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Politique Publié le vendredi 16 avril 2010 | Notre Voie

Fin de boucan pour le Secrétaire général du PDCI-RDA : Djédjé Mady vers le tribunal militaire

© Notre Voie Par Emma
Elections: Le RHDP rencontre la CEI
Mercredi 7 avril 2010. Abidjan. Siège de la Commission Electorale Indépendante (CEI). Une délégation du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) conduite par son Président, le Pr Alphonse Djédjé Mady a échangé avec le Président Youssouf Bakayoko
Le professeur Alphonse Djédjé Mady, contrairement à ses déclarations à la presse, se présentera mardi prochain au tribunal militaire. Le responsable du présidium du RHDP (coalition de l’opposition soutenant la rébellion) sera entendu, suite aux évènements meurtriers de Gagnoa. Le cabinet d’avocats, Ahoussou Konan et Associés, a saisi, par un courrier en date du jeudi 8 avril 2010, le procureur du tribunal militaire pour lui annoncer sa “constitution” afin que défendre Alphonse Djédjé Mady, S.G du PDCI-RDA et président du Directoire du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP, opposition soutenant la rébellion armée). La lettre est parvenue au destinataire le 12 avril, cachet de réception faisant foi. Djédjé Mady répondait ainsi à la convocation que lui a adressée, le 30 mars 2010, le procureur militaire pour une audition en tant que témoin, le mercredi 14 avril. De par ses avocats, le Secrétaire général du PDCI-RDA (ancien parti au pouvoir de 1960 à 1999) réclamait aussi des clarifications sur les raisons de ce courrier du Commissaire du gouvernement, le procureur militaire Ange Bernard Kessi Kouamé, à se faire auditionner dans “l’enquête judiciaire ouverte sur les évènements du 18 février 2010 à Gagnoa”. Certes, dans le même courrier, les avocats de Djédjé Mady font preuve d’une flagrante légèreté en indiquant, entre autres risques à leurs yeux, que l’invitation du procureur militaire à leur protégé pour audition renferme la probabilité de “violation du code de procédure militaire”. Ce cabinet officialise ainsi l’incongruité véhiculée par Djédjé Mady et les militants du RHDP se disant offusqués d’apprendre que leur leader est “convoqué par un tribunal militaire alors qu’il n’est pas militaire”. Mais malgré cet impair cautionné par les avocats de M. Mady, Ange Kessi et ses collaborateurs se frottent les mains au tribunal militaire : ils ne seront certainement plus obligés d’aller chercher Alphonse Djédjé Mady par la force, comme les y autorise l’article 107 du code de procédure pénale dans les conditions requises. Cette possibilité d’avoir à faire usage de la force publique pour contraindre Djédjé Mady au respect des lois de son pays était fortement envisagée parce que, deux jours avant la date de son audition, le président du Directoire du RHDP faisait savoir à la presse qu’il ne répondrait jamais à l’invitation du procureur militaire parce qu’il le croit “non qualifié” pour l’entendre. Du boucan que tout cela ! Djédjé Mady, pyromane et poltron
Mardi dernier, sur la pointe des pieds, Djédjé Mady a plutôt dépêché un de ses avocats, Me Blessy Chrysostome, auprès de Ange Kessi Kouamé, au 17ème étage de la Tour E, Cité administrative. Objectif? Négocier un report de la date d’audition et un changement du lieu de l’audition. Djédjé Mady souhaite que son audition, une fois reportée à une date autre que le 14 avril, se déroule au siège du PDCI-RDA et non dans les bureaux du Commandant du Groupe de documentation et de recherches de la Gendarmerie nationale. Le procureur militaire, qui croyait à une tentative dilatoire, selon nos informations, aurait clairement expliqué à l’avocat, les risques que prenaient Alphonse Djédjé Mady en réunissant la presse pour défier le tribunal par un refus de se présenter à son invitation. “Non, Monsieur le Commissaire du gouvernement, ce que notre client a fait avec les journalistes, c’est de la politique. Sinon, la vérité est ailleurs et c’est pour cela que je suis là”, aurait plaidé l’avocat. Vrai ou faux, le procureur militaire a adressé, ce même mardi 13 avril, aux avocats de Djédjé Mady, un courrier par lequel, conformément à la procédure légale, “le Commissaire du gouvernement autorise le report de l’audition au mardi 20 avril 2010 afin de vous permettre de préparer la défense de votre client”. Encore une fois, Djédjé Mady a trop parlé pour rien. Tétanisé par la peur d’avoir envoyé les enfants des autres à l’abattoir, il est en route vers le tribunal militaire et finira par y arriver. Il sera entendu tôt ou tard ! Des leaders violents et irresponsables
Les faits sont simples. Le 18 février 2010, des manifestations d’une rare violence ont mis deux camps aux prises, à Gagnoa (270 km d’Abidjan, au Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire) : d’un côté, des casseurs, pilleurs et vandales se réclamant du RHDP et, de l’autre, les Forces de défense et de sécurité (FDS). Les casseurs répondaient à l’appel lancé par Alphonse Djédjé Mady de ne plus reconnaître le pouvoir du chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, et de s’y opposer par “tous les moyens”. En face, les FDS répondaient aux ordres de leur hiérarchie pour “le maintien de l’ordre public gravement troublé”. Résultat : Cinq (5) morts dont certains par balles, des blessés et de nombreux dégâts matériels.
Dans ce pays, Djédjé Mady et les responsables du RHDP ont toujours eu tendance à faire croire, à tort, que “les crimes sont impunis sous le régime Gbagbo”. C’est pourquoi, prestement, le procureur militaire s’est saisi du dossier et à ouvert une enquête judiciaire. Jusqu’au mardi 13 avril, Ange Bernard Kessi Kouamé et ses enquêteurs ont entendu 56 éléments des FDS et 135 civils dont le Préfet de Région, le directeur de l’hôpital et le directeur de la morgue de Gagnoa. Durant ces auditions pour la manifestation de la vérité, le nom de Djédjé Mady a été abondamment et constamment cité. “Je ne peux pas envoyer devant une formation de jugement, des FDS poursuivies pour homicide si, à l’enquête, je ne dispose pas d’éléments suffisants pour convaincre le tribunal de leur culpabilité”, écrit le procureur militaire aux avocats de Djédjé Mady. D’où la nécessité d’entendre le président du Directoire du RHDP abondamment cité. Mais pourquoi c’est le procureur militaire qui est chargé de cette enquête sur les évènements de Gagnoa? Ange Kessi répond au souci du RHDP
La raison est aussi simple. Selon le code de procédure militaire en son article 9, toutes infractions commises par les militaires dans le cadre du maintien de l’ordre sont du ressort exclusif du tribunal militaire. Or, le RHDP, suite aux évènements de Gagnoa, a laissé entendre que ce sont les FDS qui ont tiré et tué leurs manifestants. “J’ai donc ouvert une enquête pour homicide, non pas contre Alphonse Djédjé Mady, mais contre les FDS. Mais M. Djédjé Mady ayant été abondamment cité, je l’ai invité à déposer en tant que témoin”, explique le procureur militaire Ange Kessy que nous avons interrogé. Selon le Commissaire du gouvernement, cette invitation répond au souci exprimé depuis toujours par l’opposition ivoirienne de voir l’impunité prendre fin en Côte d’Ivoire. “M. Djédjé Mady, s’il n’a rien à se reprocher, aurait dû se réjouir de cette enquête que j’ai ouverte contre les FDS et venir dire sa part de vérité sans bruits”, conclut Ange Kessi, apparemment désabusé par le comportement du président du Directoire du RHDP. Dans ces conditions, l’on peut concéder à Djédjé Mady son ignorance de ces choses, mais une telle ignorance de la part des avocats devient simplement inacceptable. Le 12 février 2010, le président de la République a dissous le gouvernement et la Commission électorale indépendante, suite au refus de démissionner du président de cette commission, Beugré Mambé, pourtant convaincu de fraude sur les listes électorales en confection. En réaction aux décisions présidentielles, Djédjé Mady, au nom du RHDP, a appelé les militants de l’opposition à l’insurrection. Des morts ont été enregistrés à Gagnoa. César Etou cesaretou2002@yahoo.fr
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