Mme Nogbou Anga, vous êtes la première femme chef de village en pays N’Zima, comment cela est-il arrivé ?
C’est une affaire de lignée, quand le processus est arrivé à mon niveau, il s’est trouvé que je suis une femme et dans la constitution lignageaire, ce cas de figure n’était pas examiné. Alors, on ne pouvait m’exclure de ce poste étant donné que ce village a été construit par mes aïeux et que ce droit me revenait en tant que 10e à hériter de la chefferie villageoise.
Abrobakro est un grand carrefour de 2000 âmes où se côtoient Ivoiriens, Maliens, Burkinabè. Comment arrivez-vous à gérer toute cette masse cosmopolite?
J’ai la gestion des hommes depuis le bas âge puisque j’ai grandi à l’ombre de mon grand-père, de mes oncles qui m’ont donné le goût du commandement.
Etes-vous une dame de fer?
Non, pour gérer plusieurs personnes d’horizons divers, il faut être ouvert, sensible à leurs problèmes tout en les initiant au mode de vie de chez toi, notamment les interdits qu’il ne faut pas enjamber. Et j’ai la chance que les gens d’Abrobakro ont compris le principe de la vie à plusieurs.
Votre mari nous a dit que vous commandez tout le village sauf lui.
Notre rôle de chef d’une communauté donnée ne nous autorise pas à porter la culotte à la maison. Devant tout ce peuple, il faut donner l’exemple. Dans une famille, pour qu’il y ait harmonie, il faut que la femme soit soumise à son mari.
Quelles sont vos préoccupations en tant que chef de village?
Nous avons beaucoup de difficultés. Le chef du village gère le village avec ses propres moyens. Je n’ai pas achevé ma maison à cause de cela. Je ne peux plus aller au champ comme les autres. Vivement, que l’Etat pense aux chefs de village en leur octroyant une indemnité ou un salaire mensuel, car au plus haut niveau, les autres ont des royalties ou des budgets de souveraineté. Nous représentons tout de même l’exécutif.
Mme Jacqueline Oble est candidate à l’élection présidentielle, vous première femme N’Zima chef de village, que recherchez-vous?
Nous recherchons le pouvoir comme les autres, car dites-vous que le Président Gbagbo a ouvert la voie à tous les genres. Il n’a jamais dit : j’ai lutté toute ma vie pour que les hommes seulement aient droit à la parole. C’est pourquoi, il doit accepter tout ce qui se passe actuellement, même la candidature de Mme Jacqueline Oble, comme un signe des temps. Car hommes et femmes, autant que nous sommes, nous avons le devoir de partager les pouvoirs ou de les exercer ensemble.
Interview réalisé par Gueu Edison
C’est une affaire de lignée, quand le processus est arrivé à mon niveau, il s’est trouvé que je suis une femme et dans la constitution lignageaire, ce cas de figure n’était pas examiné. Alors, on ne pouvait m’exclure de ce poste étant donné que ce village a été construit par mes aïeux et que ce droit me revenait en tant que 10e à hériter de la chefferie villageoise.
Abrobakro est un grand carrefour de 2000 âmes où se côtoient Ivoiriens, Maliens, Burkinabè. Comment arrivez-vous à gérer toute cette masse cosmopolite?
J’ai la gestion des hommes depuis le bas âge puisque j’ai grandi à l’ombre de mon grand-père, de mes oncles qui m’ont donné le goût du commandement.
Etes-vous une dame de fer?
Non, pour gérer plusieurs personnes d’horizons divers, il faut être ouvert, sensible à leurs problèmes tout en les initiant au mode de vie de chez toi, notamment les interdits qu’il ne faut pas enjamber. Et j’ai la chance que les gens d’Abrobakro ont compris le principe de la vie à plusieurs.
Votre mari nous a dit que vous commandez tout le village sauf lui.
Notre rôle de chef d’une communauté donnée ne nous autorise pas à porter la culotte à la maison. Devant tout ce peuple, il faut donner l’exemple. Dans une famille, pour qu’il y ait harmonie, il faut que la femme soit soumise à son mari.
Quelles sont vos préoccupations en tant que chef de village?
Nous avons beaucoup de difficultés. Le chef du village gère le village avec ses propres moyens. Je n’ai pas achevé ma maison à cause de cela. Je ne peux plus aller au champ comme les autres. Vivement, que l’Etat pense aux chefs de village en leur octroyant une indemnité ou un salaire mensuel, car au plus haut niveau, les autres ont des royalties ou des budgets de souveraineté. Nous représentons tout de même l’exécutif.
Mme Jacqueline Oble est candidate à l’élection présidentielle, vous première femme N’Zima chef de village, que recherchez-vous?
Nous recherchons le pouvoir comme les autres, car dites-vous que le Président Gbagbo a ouvert la voie à tous les genres. Il n’a jamais dit : j’ai lutté toute ma vie pour que les hommes seulement aient droit à la parole. C’est pourquoi, il doit accepter tout ce qui se passe actuellement, même la candidature de Mme Jacqueline Oble, comme un signe des temps. Car hommes et femmes, autant que nous sommes, nous avons le devoir de partager les pouvoirs ou de les exercer ensemble.
Interview réalisé par Gueu Edison