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Politique Publié le lundi 19 avril 2010 | Notre Voie

Reprise du contentieux électoral : Pourquoi l`arbitrage populaire s`impose

© Notre Voie Par DR
Sortie de crise - Guillaume Kigbafory Soro, premier ministre de la Côte d`Ivoire
Au terme de la séance de travail qu'ils ont le dimanche 11 avril dernier à Abidjan, le président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro ont décidé de remettre le processus de paix sur les rails. Visiblement préoccupé par le retard accusé dans la mise en œuvre des opérations devant conduire à la sortie définitive de crise, le chef de l'Etat a donné des instructions fermes pour faire avancer la machine de la paix.

Au nombre des dossiers dépoussiérés et mis sur la table de Guillaume Soro, deux sont estampillés de la mention “Urgent”. Il s'agit de la réunification du pays et la reprise du contentieux électoral.

S'agissant de la réunification, inutile de rappeler qu'elle repose essentiellement sur le désarmement et le redéploiement effectif de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national. La polémique puérile entretenue par les Forces nouvelles et le Rhdp sur le sujet était à deux doigts de sonner le glas de l'Accord politique de Ouagadougou (Apo). Les Ivoiriens avaient en effet commencé à se convaincre de la mauvaise foi de la rébellion et à désespérer du processus de paix né de l'Apo. Et pourtant, l'accord signé par Laurent Gbagbo et Guillaume Soro stipule clairement que le désarmement, condition sine qua non du retour à la paix, doit êtreachevé deux mois avant la tenue des élections. Lesquelles élections ont besoin que le pays soit libéré pour arborer leur manteau démocratique.

Autrement dit, il ne saurait y avoir de réunification, de paix et d'élection sans désarmement. Il ne s'agit pas ici, comme veulent le faire croire certains esprits malins, de faire des simulacres de désarmement pour remettre le couvert si le mentor n'est pas élu. Il ne s'agit pas non plus de faire un jeu de cache-cache avec pour objectif de bénéficier du filet du désarmement et des avantages divers. Il s'agit d'un désarmement effectif qui permet à terme de restaurer l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire et de créer les conditions de sécurité pour l'organisation d'élections libres et transparentes.

Le désarmement se présente à la fois comme une exigence démocratique et la condition principale du retour de la paix.

S'agissant du contentieux électoral, nombre d'observateurs croient à juste titre qu'il constitue la clé de voûte du processus électoral. La reprise de cet important chantier annoncée par le Premier ministre s'annonce déjà mouvementée, à en croire les positions tranchées des acteurs politiques. Le FPI et La Majorité présidentielle exigent l'audit de la liste provisoire qui comporterait un nombre considérable d'étrangers inscrits frauduleusement et de personnes issues du croisement clandestin de l'ex-président de la CEI, Robert Beugré Mambé. En face, l'opposition coalisée au sein du Rhdp s'oppose catégoriquement au toilettage de la liste. Une position assez curieuse pour une opposition qui dit être attachée à la transparence des élections. On n’a pas besoin d'être un spécialiste de la question pour savoir que le premier baromètre de crédibilité d'une élection est la liste électorale. Une liste électorale bourrée de fraudeurs ne peut pas conduire à des élections crédibles et transparentes.

Le dire, ce n'est pas être xénophobe. Ceux qui réclament l’audit de la liste électorale montrent leur attachement à la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire.

En s'y opposant, l'opposition, et particulièrement le RDR, met de l'eau au moulin de ceux qui pensent que certains candidats veulent utiliser les étrangers comme bétail électoral. Le Premier ministre, qui veut jouer le rôle d'arbitre du jeu électoral, doit veiller à ce que la liste électorale soit crédible, c'est-à-dire débarrassée de tous ceux qui n'ont pas droit d'y figurer. Et le moyen sûr de parvenir à ce résultat est d'aller à un croisement populaire qui donnera l’occasion aux Ivoiriens de contribuer par leurs précieux témoignages à la crédibilisation des élections. La justice devra mettre sur la table tous les dossiers litigieux et les vider au cas par cas. Dans cet exercice, il ne faudra pas hésiter à prendre les attaches des ressortissants des villages dont se réclament les pétitionnaires. La pertinence de cette requête réside dans le fait que chaque Ivoirien bon teint a un village et sera reconnu comme tel par les siens.

Junior Dekassan
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