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Économie Publié le mardi 20 avril 2010 | Nord-Sud

Entretien routier : L’Etat cherche 1.250 milliards Fcfa

L’état des voies est très dégradé en Côte d’Ivoire. C’est l’ensemble du réseau routier qui a besoin d’un coup de lifting.

Déficit d’entretien, amortissement du réseau, agressivité liée à l’intensité du trafic, structures inadaptées des chaussées, sollicitations climatiques, etc. Le réseau routier ivoirien est malade. Selon le bulletin de santé, établi par le ministre des Infrastructures économiques Dagobert Banzio à l’occasion des «Etats généraux de la route», ouverts lundi à Abidjan, les difficultés ne se limitent pas seulement aux nids-de-poules, aux déchirements et autres amoncellements de goudron et de terre. C’est bien plus que cela. Sur le bitume, par exemple, on aperçoit des colmatages et des bricolages nuisant profondément à la stabilité de la route. Ainsi, la Côtière qui a été refaite en couche épaisse, est devenue un traquenard même pour les piétons qui sont régulièrement éclaboussés, en temps de pluie, par les automobilistes. A divers endroits, cette nouvelle route a subi des affaissements et des glissements de terrains. Par ailleurs, en période de sécheresse, des montées de poussière bloquent la visibilité. Jamais, l’état des routes locales n’a atteint un tel niveau de dégradation. Bref, les feux sont au rouge sur les voies ivoiriennes et les autorités estiment qu’il est temps d’arrêter un peu de rouler pour ausculter le grand malade. Un virage difficile à négocier d’autant que les premiers éléments du diagnostic montrent qu’il faut une thérapie de choc. En effet, sur le réseau interurbain, les besoins d’entretien avoisine les 1.250 milliards Fcfa pour un besoin de renforcement global de 2.600 milliards Fcfa. Quant au réseau en terre, le rattrapage est évalué à 275 milliards Fcfa.

Un pari fou !

Presque un rêve d’enfant dans la mesure où ces dernières années, le budget consacré à l’entretien des routes est en moyenne de 13 milliards Fcfa seulement par an pendant que les besoins sont estimés à un minimum de 50 milliards pour uniquement l’entretien courant du réseau existant. Mais en attendant la réalisation du rêve, plusieurs spécialistes soulignent la nécessité de résoudre les questions structurelles. En fait, les «Etats généraux de la route» devraient permettre de mieux comprendre qu’en la matière, la situation actuelle du pays tient beaucoup plus de manquements dans la gestion technique des projets que dans la mise à disposition ou du moins dans la mobilisation des fonds. «L’état défectueux des routes crève l’œil. Partout, on retrouve des routes parsemées de trous et de crevasses. C’est tout le réseau routier qui est profondément affecté. Ce qui met à nu, l’état précaire de ces routes depuis leur conception», fait remarquer Anselme Guibéhi, ingénieur des travaux publics. L’un des problèmes soulevé par lui est que les rares opérations de retouche se font souvent en déphasage totale avec les normes initiales avec lesquelles ces routes ont été confectionnées. «Des routes qui ont été faites, il y a moins de 10 années, et qui ont subi de telles détériorations, c’est que, quelque part, il y a un manque de sérieux dans la réalisation de ces projets», explique-t-il. Si la qualité fait défaut, ajoute le technicien, le défaut d’entretien de l’existant a toujours été une caractéristique première. Mais M. Banzio assure que les assises permettront également de clarifier le cadre institutionnel d’intervention de chacun des acteurs du secteur routier, et d’accroître leurs performances à travers l’amélioration des outils et des méthodes de production en usage. Il s’agit entre autres, d’analyser la réforme institutionnelle du secteur routier et proposer des mesures correctives, de proposer une définition claire des mandats de maîtrise d’ouvrage et faire prendre les textes législatifs relatifs à la reclassification du réseau routier. Il s’agit également de projeter la carte du réseau routier ivoirien à l’horizon 2025. Le réseau ivoirien, c’est un linéaire total de 82.996 kilomètres dont 6.514 revêtues, 136 kilomètres d’autoroute, 75.482 kilomètres en terre. Le patrimoine ivoirien représente 45 % du réseau routier de l’espace Uemoa, connaît une situation préoccupante.

Lanciné Bakayoko
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