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Politique Publié le samedi 24 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

Le plan B de Gbagbo après la médiation de Wade

© Le Nouveau Réveil Par Prisca
Coopération : le Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade répond à l`invitation de son homologue ivoirien
Jeudi 22 avril 2010. Abidjan, Aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Le président Laurent Gbagbo accueille son homologue sénégalais, Me Abdoulaye Wade
Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, est venu à Abidjan. Il y a passé 48 heures. Il a rencontré toute la classe politique et la CEI. Il est reparti. Mais les spéculations sur les raisons profondes de cette visite baptisée officiellement de visite de courtoisie continuent. Et si cette visite cachait un quelconque plan B du chef de l'Etat ivoirien dans le dénouement de la crise !
L'hôte sénégalais avait voulu rectifier les choses, mais apparemment, cela n'est pas passé. Il a dit qu'il n'est pas venu faire une médiation, mais sur le terrain, il a fait exactement ce que tout médiateur fait. De Gnassingbé Eyadema à Blaise Compaoré en passant par John Kufuor, Thaabo MBeki… tous les médiateurs qui arrivent à Abidjan rencontrent en tête-à-tête, Laurent Gbagbo, le Premier Ministre, les partis politiques, les Forces Nouvelles et les Institutions impliquées dans la conduite du processus électoral. C'est ce qu'a exactement fait avant-hier et hier Abdoulaye Wade. Et comme le dit si bien le chef de l'Etat ivoirien. "J'ai invité le Président Wade à venir à Abidjan... Je lui ai donc demandé de parler aux uns et aux autres… pour que la Côte d'Ivoire sorte de la situation de crise où elle se trouve. Nous avons fait 80% du chemin, il nous reste 20%. Mais vous savez, quand on est à la fin, c'est toujours plus difficile. Mais il nous faut appuyer sur l'accélérateur pour relancer la machine". On pourrait alors se demander de quoi le président sénégalais est invité à parler aux uns et aux autres ? En d'autres termes, que doit-on attendre de cette visite éclaire, meublée de rencontres au pas de course avec les parties concernées par la sortie de crise ? Le débat n'est évidement plus sur la nature et le cadre des pourparlers qu'il a eus avec la classe politique, mais sur leurs conséquences immédiates. S'il est venu parler aux uns et aux autres, c'est qu'il y a un sujet que lui a soumis Laurent Gbagbo. Et ce sujet pourrait être une solution qui arrange bien Gbagbo. Le fait que Wade ait rencontré la classe politique peut être traduit demain comme la caution que la classe politique apporte à ladite solution que le camp présidentiel pourrait mettre en pratique après le départ du président sénégalais. Le FPI dont Laurent Gbagbo est le candidat à la présidentielle à venir a campé sur sa position de voir reprise la liste blanche, de voir dissoutes les CEI locales et de voir désarmées les Forces Nouvelles avant une quelconque élection. Mieux, le camp présidentiel demande même le départ de Soro Guillaume. Or, si on s'en tient au fait que depuis 2003, chaque médiation vient avec son Premier Ministre (Marcoussis a donné Seydou Diarra à la place d'Affi NGuessan ; Pretoria a donné Banny à la Place de Diarra ; Ouagadougou a donné Soro Guillaume à la place de Banny), on pourrait se demander si la médiation de Wade (qui ne dit pas son nom) ne va pas tracer les sillons sur lesquels on pousserait Soro à quitter la primature. Dans cette éventualité, le camp présidentiel usera d'abord de stratégie d'isolement des Forces Nouvelles et de Soro avant de porter l'estocade. Selon des sources diplomatiques, le rapprochement entre la réfondation et le nouveau pouvoir guinéen, entre le régime d'Abidjan et le pouvoir malien, le réchauffement des rapports entre Monrovia et Yamoussoukro et la médiation de Compaoré (qu'on ne veut pas déclarer caduque) participeraient d'un plan visant à couper les Forces Nouvelles de tout arrière pays. De sorte qu'il ne devrait rester à Soro Guillaume, SG des Forces Nouvelles, qu'un difficile choix : Soit il négocie son départ de la tête du Gouvernement en douceur en laissant libre courts à la réfondation de mener la fin du film, soit le Premier ministre décide d'affronter Laurent Gbagbo et perd. Ce qui ferait du chef de l'Etat de facto un héros pour avoir vaincu cette rébellion. Dans cette hypothèse de mise à mort subtile de l'accord politique de Ouagadougou qui fait de Soro Guillaume le Premier Ministre et maître d'œuvre du processus de sortie de crise, ne pourrait-on pas comprendre Laurent Gbagbo qui fait appel au "père" Wade pour parler au "fils" Soro, tout en y associant la caution de la classe politique ? Que nous réserve donc le passage de Wade ?

Eddy PEHE
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