Finalement, il s’est décidé à aller aux élections. Du moins, si l’on en croit ce qu’il a dit au président Abdoulaye Wade avant son retour pour le Sénégal. A son homologue qu’il a invité à venir parler ‘’aux uns et aux autres’’, Laurent Gbagbo a proposé qu’il était enfin prêt à aller aux élections. Mais avec la liste des 5, 3 millions d’Ivoiriens qui se trouvent sur la liste blanche. Sur ce point, le chef de file de la Refondation rejoint le président du RDR Alassane Dramane Ouattara, candidat à la présidentielle. En effet, le patron des Républicains a sillonné, du 6 au 10 janvier dernier, les villes d’Alépé, Adzopé, Akoupé, Agboville et Jaqueville A l’issue de cette visite qui s’est déroulée dans une ambiance conviviale et fraternelle, ADO a animé sa traditionnelle conférence de presse de clôture. A cette occasion, le président du RDR s’est prononcé sur l’actualité sociopolitique du pays en général et sur le processus électoral en particulier. Devant la presse nationale et internationale qui l’a suivi dans son périple, le leader du RDR a clairement dit ce qu’il pensait de la liste électorale provisoire. Face à la montée de fièvre qui gagnait le clan présidentiel notamment sur la soit disant fraude sur les 429 000 noms qui serait frauduleusement inscrits sur la liste provisoire, ADO a fait la proposition suivante: « (…) Moi, j’irai plus loin en disant que comme la liste des 5,3 millions a été validée par le CPC, alors, qu’on aille aux élections avec cette liste. Que tout le monde se réfère à cette liste de 5,3 millions. S’ils commencent des palabres sur les 1,3 millions concernés par le contentieux, alors (…) on va aux élections avec les 5,3 millions. En ce moment-là, les cartes d’identité et les cartes d’électeurs pourront être fabriquées dans les deux semaines. Et on va aux élections vers le 20 février. Il faut comprendre que nous ne pouvons pas traîner .indéfiniment cette affaire». A l’époque, cette proposition ne semblait pas avoir du tout emballé les Refondateurs qui y voyaient certainement un piège comme c’est toujours le cas, même si l’opposition fait des propositions objectives et raisonnables pour une sortie de crise.
Yves-M Abiet
Yves-M Abiet