Dès qu’il a accédé au pouvoir, Laurent Gbagbo a estimé qu’il n’est pas normal et digne de la Côte d’Ivoire qu’une haute autorité qui a servi l’Etat à de très hautes fonctions devienne un nécessiteux, voire un gueux une fois qu’il n’est plus en fonction. Le président de la République a donc fait voter, le 16 juin 2005, la loi n° 2005-201 du 16 juin 2005 portant statut d’ancien président de la République, d’ancien chef ou président d’institution nationale et d’ancien membre du gouvernement.
L’article 9 de cette loi indique qu’à l’extérieur, l’ancien président de la République bénéficie de la même couverture juridique et diplomatique que celle reconnue aux diplomates en poste à l’étranger. Et quand cet ancien chef d’Etat est en mission pour l’Etat à l’extérieur, il bénéficie des mêmes avantages que ceux d’un chef d’Etat ou président d’institution en exercice. Sans compter que tous les frais afférents à une telle mission sont assurés par le budget de la présidence de la République. Au nom de cette même loi, lors de ses déplacements privés, l’ancien président de la République bénéficie d’un passeport diplomatique. Par ailleurs, suivant l’article 24, la loi n°2005-201 du 16 juin 2005 accorde à l’ancien président de la République des avantages en nature et en espèces qui se présentent comme suit :
1- Avantages en nature pour l’ancien chef d’Etat -un service de sécurité de 10 agents placés sous l’autorité d’un aide de camp qui est un officier supérieur des Forces armées nationales (FANCI) ou de la Gendarmerie nationale ;
- un cabinet comprenant un chef de cabinet, un chargé de protocole, un chargé de mission et deux secrétaires ;
- trois chauffeurs pour trois véhicules dont un véhicule de type commandement de 17 CV maximum, un véhicule de type 4X4 de 13 CV maximum et un véhicule de liaison de type berline de 9 CV maximum ;
- un personnel domestique qui comprend un maître d’hôtel, un cuisinier, un blanchisseur, un jardinier et deux gens de maison ;
- enfin, une couverture médicale prenant en compte le conjoint et les enfants mineurs.
2- Avantage en espèces pour l’ancien chef d’Etat :
- une allocation viagère (AV) de 9.584.580 FCFA mensuels ;
- des frais de logement de 3.000.000 FCFA ;
- des frais de carburant de 2.500.000FCFA ;
- des frais d’eau et d’électricité de 1.000.000FCFA ;
- des frais de téléphone de 1.000.000FCFA.
La somme de ces émoluments montre que, chaque mois, M. Henri Konan Bédié perçoit 9.584.580 + 3.000.000 + 2.500.000 + 1.000.000 + 1.000.000, soit 17.084.580 FCFA d’allocation viagère (AV). Mais, ce n’est pas tout, Laurent Gbagbo a poussé son sens de l’Etat jusqu’à prévoir le cas d’invalidité de l’ancien président. Ainsi, si l’ex-chef d’Etat était invalide, ce qui n’est pas le cas de Bédié, il percevrait une pension d’invalidité (PI) égale à la moitié de l’allocation viagère (PI = AV x 50 : 100).
Tout ce pactole que Bédié empoche toutes les fins de mois n’a rien à voir avec les salaires des membres de son cabinet et de son personnel de maison qui sont tous payés par l’Etat sur le budget de la présidence de la République. En d’autres termes, Bédié, ancien président, gagne presque deux fois le salaire de Laurent Gbagbo, car l’actuel président de la République se contente d’un salaire d’un peu plus de 9.000.000 FCFA.
Faut-il le rappeler, la même loi prévoit, en son article 26, que, dans le cas où l’ancien président de la République décède, son conjoint survivant bénéficie des avantages en nature suivants :
1- Avantages en nature pour le veuf ou la veuve du président :
- un garde du corps ;
- un chargé de mission ;
-une secrétaire particulière ;
- un véhicule de 13 CV maximum avec chauffeur ;
- un personnel domestique comprenant un maître d’hôtel, un cuisinier, un blanchisseur, un garçon de maison ou une femme de ménage et un jardinier ;
- une couverture médicale prenant en compte les enfants mineurs.
2- Avantage en espèces pour le veuf ou la veuve du président :
- une allocation viagère de 4.792.290 FCFA ;
- des frais de logement de 1.500.000 FCFA ;
- des frais de carburant de 1.000.000 FCFA ;
- des frais d’eau et d’électricité de 500.000 CFA ;
- frais de téléphone de 300.000 CFA.
Enfin, au terme de la même loi, les anciens Premiers ministres et les anciens présidents de l’Assemblée nationale, eux, bénéficient d’une allocation viagère de 5.750.748 CFA et des frais de carburant à hauteur de 1.000.000 CFA. Les anciens chefs et présidents d’institution ou assimilés perçoivent 3.833.832 FCFA d’allocation et 1.000.000 de FCFA de frais de carburant. Enfin, les anciens membres du gouvernement ou assimilés perçoivent une allocation viagère de 958.458 FCFA.
Grâce au président Gbagbo, qui a une haute idée de l’Etat et de son fonctionnement, les personnalités qui ont servi l’Etat à de très hautes fonctions à un moment donné de leur vie ne finiront pas dans la misère comme ce fut le cas de certains qui avaient fini par disputer le bus avec de simples citoyens.
De telles dispositions auraient pu permettre à nos anciennes hautes autorités de montrer un visage plus digne. Mais que non ! Alors qu’ils bénéficient des largesses du président Gbagbo, les dirigeants du RHDP, notamment le président Bédié, soutien du Premier ministre Ouattara, parrain de la rébellion qui endeuille la Côte d’Ivoire, et même le ministre Djédjé Mady jouent les ingrats. Ils cherchent à opérer des coups de force, poussent des ministres et cadres issus de leurs rangs à défier le chef de l’Etat et clament à longueur de journée ne pas reconnaître son pouvoir quand il dissout le gouvernement.
Se croyant héritiers exclusifs d’un légué par Houphouët, ils refusent de reconnaître Laurent Gbagbo comme président de la République, mais, en catimini, ils reçoivent l’argent que leur donne le décret signé par Gbagbo. La logique aurait pourtant voulu que Bédié et Ouattara renoncent à tous les avantages que le Président Gbagbo leur accorde en leur qualité d’ancien président de la République et d’ancien Premier ministre, en clamant haut et fort qu’ils n’ont pas besoin des largesses d’un président qui n’en est pas un à leurs yeux. Ici encore, ils préfèrent bénéficier, à eux deux, d’émoluments qui cumulent à près de 30 millions FCFA par mois de la part de l’Etat pour faire la guerre aux Ivoiriens.
Non contents d’avoir divisé en deux le pays et d’avoir privé l’Etat de toutes les ressources économiques de la moitié nord du territoire, ils multiplient les initiatives pour empêcher le retour des bailleurs de fonds et des opérateurs économiques.
C’est dans ce cadre que se situe cette autre insurrection à laquelle ils appellent les militants du RDR sur trois jours, à compter du 15 mai. Une marche qui a pour objectif unique d’empêcher la tenue des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD). Pendant que Laurent Gbagbo, leur bienfaiteur, se bat pour que cette banque, qui a délocalisé son siège en Tunisie à cause de la guerre de Ouattara, revienne en terre ivoirienne. N’est-ce pas tout simplement sadique de la part de très hautes autorités qui ont gouverné ce pays, l’un en tant que Premier ministre d’Houphouët et l’autre en tant que président de la République par héritage ?
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
L’article 9 de cette loi indique qu’à l’extérieur, l’ancien président de la République bénéficie de la même couverture juridique et diplomatique que celle reconnue aux diplomates en poste à l’étranger. Et quand cet ancien chef d’Etat est en mission pour l’Etat à l’extérieur, il bénéficie des mêmes avantages que ceux d’un chef d’Etat ou président d’institution en exercice. Sans compter que tous les frais afférents à une telle mission sont assurés par le budget de la présidence de la République. Au nom de cette même loi, lors de ses déplacements privés, l’ancien président de la République bénéficie d’un passeport diplomatique. Par ailleurs, suivant l’article 24, la loi n°2005-201 du 16 juin 2005 accorde à l’ancien président de la République des avantages en nature et en espèces qui se présentent comme suit :
1- Avantages en nature pour l’ancien chef d’Etat -un service de sécurité de 10 agents placés sous l’autorité d’un aide de camp qui est un officier supérieur des Forces armées nationales (FANCI) ou de la Gendarmerie nationale ;
- un cabinet comprenant un chef de cabinet, un chargé de protocole, un chargé de mission et deux secrétaires ;
- trois chauffeurs pour trois véhicules dont un véhicule de type commandement de 17 CV maximum, un véhicule de type 4X4 de 13 CV maximum et un véhicule de liaison de type berline de 9 CV maximum ;
- un personnel domestique qui comprend un maître d’hôtel, un cuisinier, un blanchisseur, un jardinier et deux gens de maison ;
- enfin, une couverture médicale prenant en compte le conjoint et les enfants mineurs.
2- Avantage en espèces pour l’ancien chef d’Etat :
- une allocation viagère (AV) de 9.584.580 FCFA mensuels ;
- des frais de logement de 3.000.000 FCFA ;
- des frais de carburant de 2.500.000FCFA ;
- des frais d’eau et d’électricité de 1.000.000FCFA ;
- des frais de téléphone de 1.000.000FCFA.
La somme de ces émoluments montre que, chaque mois, M. Henri Konan Bédié perçoit 9.584.580 + 3.000.000 + 2.500.000 + 1.000.000 + 1.000.000, soit 17.084.580 FCFA d’allocation viagère (AV). Mais, ce n’est pas tout, Laurent Gbagbo a poussé son sens de l’Etat jusqu’à prévoir le cas d’invalidité de l’ancien président. Ainsi, si l’ex-chef d’Etat était invalide, ce qui n’est pas le cas de Bédié, il percevrait une pension d’invalidité (PI) égale à la moitié de l’allocation viagère (PI = AV x 50 : 100).
Tout ce pactole que Bédié empoche toutes les fins de mois n’a rien à voir avec les salaires des membres de son cabinet et de son personnel de maison qui sont tous payés par l’Etat sur le budget de la présidence de la République. En d’autres termes, Bédié, ancien président, gagne presque deux fois le salaire de Laurent Gbagbo, car l’actuel président de la République se contente d’un salaire d’un peu plus de 9.000.000 FCFA.
Faut-il le rappeler, la même loi prévoit, en son article 26, que, dans le cas où l’ancien président de la République décède, son conjoint survivant bénéficie des avantages en nature suivants :
1- Avantages en nature pour le veuf ou la veuve du président :
- un garde du corps ;
- un chargé de mission ;
-une secrétaire particulière ;
- un véhicule de 13 CV maximum avec chauffeur ;
- un personnel domestique comprenant un maître d’hôtel, un cuisinier, un blanchisseur, un garçon de maison ou une femme de ménage et un jardinier ;
- une couverture médicale prenant en compte les enfants mineurs.
2- Avantage en espèces pour le veuf ou la veuve du président :
- une allocation viagère de 4.792.290 FCFA ;
- des frais de logement de 1.500.000 FCFA ;
- des frais de carburant de 1.000.000 FCFA ;
- des frais d’eau et d’électricité de 500.000 CFA ;
- frais de téléphone de 300.000 CFA.
Enfin, au terme de la même loi, les anciens Premiers ministres et les anciens présidents de l’Assemblée nationale, eux, bénéficient d’une allocation viagère de 5.750.748 CFA et des frais de carburant à hauteur de 1.000.000 CFA. Les anciens chefs et présidents d’institution ou assimilés perçoivent 3.833.832 FCFA d’allocation et 1.000.000 de FCFA de frais de carburant. Enfin, les anciens membres du gouvernement ou assimilés perçoivent une allocation viagère de 958.458 FCFA.
Grâce au président Gbagbo, qui a une haute idée de l’Etat et de son fonctionnement, les personnalités qui ont servi l’Etat à de très hautes fonctions à un moment donné de leur vie ne finiront pas dans la misère comme ce fut le cas de certains qui avaient fini par disputer le bus avec de simples citoyens.
De telles dispositions auraient pu permettre à nos anciennes hautes autorités de montrer un visage plus digne. Mais que non ! Alors qu’ils bénéficient des largesses du président Gbagbo, les dirigeants du RHDP, notamment le président Bédié, soutien du Premier ministre Ouattara, parrain de la rébellion qui endeuille la Côte d’Ivoire, et même le ministre Djédjé Mady jouent les ingrats. Ils cherchent à opérer des coups de force, poussent des ministres et cadres issus de leurs rangs à défier le chef de l’Etat et clament à longueur de journée ne pas reconnaître son pouvoir quand il dissout le gouvernement.
Se croyant héritiers exclusifs d’un légué par Houphouët, ils refusent de reconnaître Laurent Gbagbo comme président de la République, mais, en catimini, ils reçoivent l’argent que leur donne le décret signé par Gbagbo. La logique aurait pourtant voulu que Bédié et Ouattara renoncent à tous les avantages que le Président Gbagbo leur accorde en leur qualité d’ancien président de la République et d’ancien Premier ministre, en clamant haut et fort qu’ils n’ont pas besoin des largesses d’un président qui n’en est pas un à leurs yeux. Ici encore, ils préfèrent bénéficier, à eux deux, d’émoluments qui cumulent à près de 30 millions FCFA par mois de la part de l’Etat pour faire la guerre aux Ivoiriens.
Non contents d’avoir divisé en deux le pays et d’avoir privé l’Etat de toutes les ressources économiques de la moitié nord du territoire, ils multiplient les initiatives pour empêcher le retour des bailleurs de fonds et des opérateurs économiques.
C’est dans ce cadre que se situe cette autre insurrection à laquelle ils appellent les militants du RDR sur trois jours, à compter du 15 mai. Une marche qui a pour objectif unique d’empêcher la tenue des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD). Pendant que Laurent Gbagbo, leur bienfaiteur, se bat pour que cette banque, qui a délocalisé son siège en Tunisie à cause de la guerre de Ouattara, revienne en terre ivoirienne. N’est-ce pas tout simplement sadique de la part de très hautes autorités qui ont gouverné ce pays, l’un en tant que Premier ministre d’Houphouët et l’autre en tant que président de la République par héritage ?
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr