Tout va bien en Côte d’ivoire. Les libertés et les droits humains sont au beau fixe. L’économie roule au super. Et la population connaît une existence à faire pâlir d’envie les citoyens du Brunei, petit émirat pétrolier, réputé pourtant être un eldorado. A sa façon, celui qui tient cette boutade que les Ivoiriens, le citoyen lambda comme le responsable politique, trouveront de mauvais goût reprend celle célèbre de Jean Paul Sartre. Ce dernier, faut-il le rappeler, disait aux Français que leur pays n’avait jamais été aussi libre que sous l’occupation allemande. Interpellation douloureuse, certes, mais secousse pour mettre chacun devant ses responsabilités. Et dans le cas de la Côte d’Ivoire, la coalition de l’opposition, le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et le développement est face à son destin. Principale force de l’opposition civile, elle accompagne le régime en place depuis la fin légale du mandat de Laurent Gbagbo en octobre 2005. Le Rhdp est pris dans une sorte de tourbillon dont il ne parvient pas à se défaire. Comment arracher une sortie de crise par les urnes à un chef d’Etat qui gère à la fois le palais et la rue ? Comment préserver l’image d’une opposition constructive et pacifique, et en même temps en imposer à un camp adepte de la manipulation, de la violence et qui n’hésite devant rien pour confisquer le pouvoir. Depuis au moins huit ans, l’opposition se cherche. Et n’arrive pas à se définir une stratégie cohérente et efficace face au système en place. Entre temps, celui-ci continue son chemin. Enfonçant les Ivoiriens dans les abysses de la misère. Il y a quelques jours, le Rhdp s’est mis en mission et annonce une grande mobilisation pour le 15 mai prochain. Un coup d’épée à nouveau dans l’eau, ou le point de départ du holà pour des élections ici et maintenant ? Les Houphouétistes sont au pied du mur et jouent leur destin.
D. Al Seni
D. Al Seni