“Depuis quelque temps, je me pose la question de savoir pourquoi, en dépit de tout ce que nous avons vécu et entendu, la classe politique ivoirienne continue de croire que le souci de Gbagbo et de Soro est d`organiser des élections le plus tôt en Côte d`Ivoire" réagissait hier à notre article sur les hésitations du RHDP un observateur attentif de la scène politique nationale qui a requis l`anonymat. A l`analyse, il n`a pas tort car au-delà des divergences apparentes et superficielles, Gbagbo et Soro s`entendent très bien sur l`essentiel. Et il n`y a que le RHDP qui n`a encore rien compris.
Il suffit de remonter à la crise la plus récente, celle ouverte par la double dissolution de la CEI et du gouvernement, le 12 février dernier, pour comprendre comment les signataires de l`APO (Gbagbo et Soro) rusent avec la vie de toute une nation. Dans le communiqué final du 22 février issu de la facilitation du médiateur Blaise Compoaré, les parties ivoiriennes ont en effet souscrit à un certain nombre d`engagements en vue de relancer le processus électoral.
Il a été notamment convenu de proroger le contentieux sur une période de 21 jours, de sorte à boucler cette opération le 21 mars au plus tard. De produire la liste définitive à partir du 22 mars, de respecter scrupuleusement le mode opératoire relatif au contentieux administratif et judicaire etc…
Dès que le Facilitateur a tourné le dos, tout cela a été rangé dans les tiroirs de l`oubli. Le Fpi a commencé à embrouiller le processus électoral avec de nouvelles revendications : auditer la liste électorale provisoire, renouveler les CEI locales, changer le mode opératoire…
Le camp présidentiel a également ouvert une autre crise sur le désarmement et la réunification du pays. Partisans de Gbagbo et de Soro font feu de tous bois. D`aucuns avaient même pensé à une reprise des hostilités entre les ex-belligérants. Mais "souris saoulé connaît carrefour de chat", Gbagbo et Soro ne franchiront pas ce pas. A la veille de l`arrivée en Côte d`Ivoire d`une mission d`évaluation de l`Onu, les deux hommes décident de se parler et d`aplanir leurs divergences, promettant dans la foulée de relancer le processus dans les jours qui suivent. Pour l`image, ils s`offrent une balade sur la lagune Ebrié. Mais après, tout ce qu`ils ont promis restera lettre morte. Des experts désignés discutent des jours et des nuits sur on ne sait quoi. Mais le résultat est le même : rien ne bouge. Aucune décision pour booster le processus. La CEI est en chômage technique. On se balade, on tourne en rond, on accorde des audiences, on promet aux Ivoiriens que ça va aller, mais rien ne va ! Un manque de sincérité triomphant. Devant le facilitateur Compaoré, ils avaient en effet tous pris l`engagement de respecter "scrupuleusement" le mode opératoire tant au niveau administratif que judicaire.
D`où vient-il que subitement on parle, à la Primature, de la rédaction d`un nouveau mode opératoire ? On ne voulait pas de Mambé parce que selon le Fpi, c`est lui qui posait problème. On a fait partir le président Mambé et tout son présidium. Pourquoi alors remettre en cause un mode opératoire qui a été validé par tous les opérateurs techniques et fait l`objet d`un décret du chef de l`Etat ? Que vaut aujourd`hui la parole et l`engagement même écrit des signataires de l`APO ?
A la vérité, le RHDP aurait dû déjà tirer sur la sonnette d`alarme dès les premiers instants où l`on a commencé à s`écarter des directives de la médiation de Compaoré du 22 février. Le Premier ministre, garant de la bonne application des accords aurait dû intervenir d`autorité pour opposer une fin de non recevoir aux sollicitations controversées du camp présidentiel. Mais rien de tout cela. On a plutôt noté un affaissement drastique de l`autorité de M. Guillaume Soro face au camp présidentiel. Gbagbo mène le bal et tout le monde danse à son rythme. Dans cette sortie de crise, où se trouve l`intérêt de Soro qui n`est pas candidat ? Le Premier ministre veut une sortie de crise en douceur, il n`a pas intérêt à se froisser avec Gbagbo, il manœuvre pour que tous les ivoiriens aient leur carte d`identité.
Plus de trois ans que ça dure. Aujourd`hui, personne ne sait quand ces élections auront lieu. Wade qui vient de séjourner en Côte d`Ivoire avait laissé entendre que Gbagbo était prêt à aller à ces élections avec la liste des 5,3 millions d`électeurs jugée crédible par l`ONU. Pas plus de 72 heures après son départ d`Abidjan, le camp présidentiel fait savoir que le président du Sénégal s`est mépris sur les propos de son homologue ivoirien. Que peut-on dès lors attendre de M. Gbagbo ? Qu`espère le RHDP, un décret divin de Gbagbo qui fixera la date des élections pour demain ?
Il est incontestable que l`APO a permis des avancées notables. Mais aujourd`hui, à l`allure où vont les choses, le RHDP ne peut plus observer l`attitude qu`il a observée jusque là. Car dans l`opinion, on commence à s`interroger sur les capacités réelles de cette supra-structure de l`opposition appelée RHDP.
Akwaba Saint Clair
Il suffit de remonter à la crise la plus récente, celle ouverte par la double dissolution de la CEI et du gouvernement, le 12 février dernier, pour comprendre comment les signataires de l`APO (Gbagbo et Soro) rusent avec la vie de toute une nation. Dans le communiqué final du 22 février issu de la facilitation du médiateur Blaise Compoaré, les parties ivoiriennes ont en effet souscrit à un certain nombre d`engagements en vue de relancer le processus électoral.
Il a été notamment convenu de proroger le contentieux sur une période de 21 jours, de sorte à boucler cette opération le 21 mars au plus tard. De produire la liste définitive à partir du 22 mars, de respecter scrupuleusement le mode opératoire relatif au contentieux administratif et judicaire etc…
Dès que le Facilitateur a tourné le dos, tout cela a été rangé dans les tiroirs de l`oubli. Le Fpi a commencé à embrouiller le processus électoral avec de nouvelles revendications : auditer la liste électorale provisoire, renouveler les CEI locales, changer le mode opératoire…
Le camp présidentiel a également ouvert une autre crise sur le désarmement et la réunification du pays. Partisans de Gbagbo et de Soro font feu de tous bois. D`aucuns avaient même pensé à une reprise des hostilités entre les ex-belligérants. Mais "souris saoulé connaît carrefour de chat", Gbagbo et Soro ne franchiront pas ce pas. A la veille de l`arrivée en Côte d`Ivoire d`une mission d`évaluation de l`Onu, les deux hommes décident de se parler et d`aplanir leurs divergences, promettant dans la foulée de relancer le processus dans les jours qui suivent. Pour l`image, ils s`offrent une balade sur la lagune Ebrié. Mais après, tout ce qu`ils ont promis restera lettre morte. Des experts désignés discutent des jours et des nuits sur on ne sait quoi. Mais le résultat est le même : rien ne bouge. Aucune décision pour booster le processus. La CEI est en chômage technique. On se balade, on tourne en rond, on accorde des audiences, on promet aux Ivoiriens que ça va aller, mais rien ne va ! Un manque de sincérité triomphant. Devant le facilitateur Compaoré, ils avaient en effet tous pris l`engagement de respecter "scrupuleusement" le mode opératoire tant au niveau administratif que judicaire.
D`où vient-il que subitement on parle, à la Primature, de la rédaction d`un nouveau mode opératoire ? On ne voulait pas de Mambé parce que selon le Fpi, c`est lui qui posait problème. On a fait partir le président Mambé et tout son présidium. Pourquoi alors remettre en cause un mode opératoire qui a été validé par tous les opérateurs techniques et fait l`objet d`un décret du chef de l`Etat ? Que vaut aujourd`hui la parole et l`engagement même écrit des signataires de l`APO ?
A la vérité, le RHDP aurait dû déjà tirer sur la sonnette d`alarme dès les premiers instants où l`on a commencé à s`écarter des directives de la médiation de Compaoré du 22 février. Le Premier ministre, garant de la bonne application des accords aurait dû intervenir d`autorité pour opposer une fin de non recevoir aux sollicitations controversées du camp présidentiel. Mais rien de tout cela. On a plutôt noté un affaissement drastique de l`autorité de M. Guillaume Soro face au camp présidentiel. Gbagbo mène le bal et tout le monde danse à son rythme. Dans cette sortie de crise, où se trouve l`intérêt de Soro qui n`est pas candidat ? Le Premier ministre veut une sortie de crise en douceur, il n`a pas intérêt à se froisser avec Gbagbo, il manœuvre pour que tous les ivoiriens aient leur carte d`identité.
Plus de trois ans que ça dure. Aujourd`hui, personne ne sait quand ces élections auront lieu. Wade qui vient de séjourner en Côte d`Ivoire avait laissé entendre que Gbagbo était prêt à aller à ces élections avec la liste des 5,3 millions d`électeurs jugée crédible par l`ONU. Pas plus de 72 heures après son départ d`Abidjan, le camp présidentiel fait savoir que le président du Sénégal s`est mépris sur les propos de son homologue ivoirien. Que peut-on dès lors attendre de M. Gbagbo ? Qu`espère le RHDP, un décret divin de Gbagbo qui fixera la date des élections pour demain ?
Il est incontestable que l`APO a permis des avancées notables. Mais aujourd`hui, à l`allure où vont les choses, le RHDP ne peut plus observer l`attitude qu`il a observée jusque là. Car dans l`opinion, on commence à s`interroger sur les capacités réelles de cette supra-structure de l`opposition appelée RHDP.
Akwaba Saint Clair