Tenants du pouvoir hier, Bédié et Ouattara conduisent aujourd’hui, une opposition à la fois extrémiste et violente. Ils ont pourtant en face un président attaché aux valeurs démocratiques. Abraham Lincoln, ancien président américain (1809-1865) définit la démocratie comme «le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple». Vincent Auriol (1884-1966), ancien Chef d’Etat français qui occupa l’Elysée de 1947 à 1954, soutient , quant à lui, que «c’est la loi de la démocratie que les discussions soient libres, que les intérêts s’opposent, mais c’est l’intérêt de la République qu’il s’établisse sur des points communs une majorité et que cette majorité soit stable, de même qu’il serait souhaitable pour le bien commun que les oppositions ne fussent pas seulement de mécontentement ou de démolition mais de construction et d’apports d’idées à la majorité elle-même».
Ces deux citations mettent en exergue quelques valeurs cardinales de la démocratie. Notamment la liberté des individus, la règle de la majorité, la pluralité des partis politiques donc de l’existence d’un Pouvoir et d’une Opposition, la prééminence de l’intérêt du peuple sur tout autre intérêt. Appliquée à la Côte d’Ivoire actuelle, les définitions de la démocratie telles que livrées par Abraham Lincoln et Vincent Auriol s’observent davantage dans les actes du Président de la République, Laurent Gbagbo, que dans ceux de ses opposants Bédié, Ouattara, Mabry et Anaky réunis au sein de l’opposition dénommée rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP). Sigle creux, le RHDP est aux antipodes de la paix et de la démocratie. Depuis sa création à Paris en 2005 sous le parrainage de l’ex-Président français, Jacques Chirac, le RHDP n’a jamais été, comme le conseille Vincent Auriol, «une opposition de construction et d’apports d’idées à la majorité, elle-même». Bien au contraire, il s’illustre chaque jour comme une opposition «de mécontentement et de démolition». Une opposition sauvage Tout a commencé en octobre 2000 lors de l’élection présidentielle organisée par la junte militaire dirigée par le général Robert Guéi qui avait renversé Henri Konan Bédié en décembre 1999. Alors qu’elle prévoyait la remporter, la junte a perdu la présidentielle face à l’opposant historique de Félix Houphouët-Boigny, Laurent Gbagbo. Contre toute attente, l’ancien Premier ministre d’Houphouët, Alassane Dramane Ouattara, par ailleurs président du RDR, jette ses militants dans la rue pour contester la victoire de Gbagbo. Avec une violence inouïe, les partisans de Ouattara se joignent aux cerbères de la junte militaire pour agresser les populations nombreuses sorties pour célébrer la victoire de Laurent Gbagbo. Ces violences font plusieurs morts et de nombreux blessés. L’on découvre même un charnier de 57 corps à proximité de Yopougon (quartier populaire d’Abidjan). Les enquêtes ultérieures sur ce charnier ont été contrariées par le ministère de la Justice tenu par le RDR. En janvier 2001, le régime du Président élu, Laurent Gbagbo, essuie une tentative de coup d’Etat menée par des soldats déserteurs proches de la junte militaire et d’Alassane Ouattara. L’ex-chef de la junte militaire, le général Robert Guéï, crée un parti politique, l’UDPCI, qui s’allie au RDR pour porter le glaive contre la nation ivoirienne. C’est la seconde tentative de coup d’Etat, le 19 septembre 2002, contre le pouvoir du Président Laurent Gbagbo. Elle se mue ensuite en rébellion armée. Derrière les rebelles, apparaissent les partis d’opposition : RDR, UDPCI, MFA et PDCI-RDA. Henri Konan Bédié, l’ex-Chef d’Etat et président du PDCI, est même, révèle Louis-André Dacoury-Tabley (membre de la rébellion armée), le père de l’appellation «forces nouvelles» que porte les rebelles. Le langage de l’opposition ivoirienne est emprunté uniquement au lexique de la violence. Les partis d’opposition qui n’ont pas pu évincer le Président Gbagbo par un coup d’Etat constitutionnel concocté par la France à Linas-Marcoussis en janvier 2003, remettent le couvert en mars 2004. Ils tentent d’installer la chienlit à Abidjan. Sous le couvert d’une marche de protestation, ils veulent occuper le palais de la présidence en mettant en action des rebelles infiltrés. Ils restent sourds aux différents appels du pouvoir afin de surseoir à cette manifestation dont le caractère insurrectionnel n’échappait à personne. Finalement, le gouvernement, garant de l’ordre public, finit par interdire la manifestation comme l’y autorise la constitution. Et elle n’eut pas lieu.
Cependant, les groupes armés qui avaient été préparés à cet effet, s’étaient mis malgré tout en action en certains points de la ville. Ils ne s’étaient pas privés d’assassiner sauvagement des agents commis au maintien de l’ordre et d’innocentes personnes dont un agent des impôts à Treichville. Ils tentèrent de convaincre l’opinion internationale que plus de 500 d’entre eux avaient été tués. L’enquête diligentée par l’Onu à la demande du gouvernement ivoirien révéla à quel point l’opposition ivoirienne avait fait de la surenchère.
Six ans après, cette opposition croit toujours que c’est par la violence qu’elle parviendra au pouvoir. En février 2010, Alphonse Djédjé Mady, Secrétaire général du PDCI et président du directoire du RHDP lance un appel à l’insurrection contre le Pouvoir. Les militants du RHDP suivent le mot d’ordre et commettent des dégâts matériels et humains dans plusieurs villes. Morts d’hommes à Gagnoa, incendies de bus, domiciles et d’édifices publics à Abidjan, Korhogo, Bouaké, Man, Odienné, Katiola etc. Tout en ayant le glaive à la main, l’opposition ivoirienne tient des propos de menace et d’irrévérence à l’égard du Pouvoir. Aucun débat d’idées ou de propositions pour la marche de la nation n’émanent d’elle. Ni Bédié ni Ouattara n’exposent leurs idées aux populations ivoiriennes. S’agissant des élections présidentielles prochaines, le RHDP milite activement pour une liste électorale truffée de fraudeurs. Toute action en faveur d’élections transparentes est perçue par l’opposition comme un obstacle au processus. D’où les gorges chaudes que font les thuriféraires du RHDP, ces temps-ci, pour promettre «une apocalypse», le 15 mai prochain. «Si on sort le 15 mai, on ne rentre pas tant que Gbagbo est au pouvoir», vocifère Kouadio Konan Bertin (KKB), président de la jeunesse du PDCI. Un président démocrate Pendant que son opposition tient le sabre à la main et le couteau solidement fixé entre les dents, le Président Laurent Gbagbo brandit la colombe de la paix. Il l’a fait à travers son premier gouvernement formé dès sa prestation de serment en octobre 2000. Un gouvernement qui comprenait les partis qui sont aujourd’hui tous membres du RHDP. Le RDR qui avait momentanément décliné l’offre de Laurent Gbagbo avait fini par rejoindre l’équipe gouvernementale en août 2002. Ce qui ne l’avait pas empêché d’armer des soldats déserteurs pour attaquer le pays moins de deux mois plus tard. Le président Gbagbo a encore montré sa bonne volonté en organisant d’octobre à décembre 2001, le forum de la réconciliation nationale. Il ne ménagera aucun effort pour faire en sorte que Henri Konan Bédié “exilé volontaire” en France depuis le coup d’Etat de décembre 1999, rentre au pays pour prendre part au Forum. Pour cela, Laurent Gbagbo a dû engager de fortes sommes pour apprêter une résidence de son rang pour Henri Konan Bédié qui n’en avait pas à Abidjan. Mais tout cela n’a nullement suffi. Puisque le 19 septembre 2002, naissait une rébellion à l’issue d’une tentative de coup d’Etat manqué. Pourtant, Laurent Gbagbo n’a jamais rompu le dialogue avec son opposition armée et non armée. Négociations d’Accra, de Pretoria et de Ouagadougou afin d’ouvrir la voie du processus de sortie de crise. Il a même initié le financement des partis politiques sur fonds publics. Ainsi, le PDCI, le RDR, le MFA… peuvent aujourd’hui , grâce à Laurent Gbagbo, faire des programmes de tournées sans forcément plumer leurs adhérents. La presse jouit d’une liberté de ton sans précédent. Aucun journaliste n’est emprisonné pour ses opinions, contrairement à l’enfer vécu par la presse sous la présidence Bédié. Même en pleine guerre, les journaux qui faisaient l’apologie de la rébellion ont continué à paraître dans la zone gouvernementale. Le chef de l’Etat a traduit dans les faits sa promesse de ne jamais faire emprisonner un journaliste pour ses écrits.
Depuis décembre 2004, cette volonté s’est traduite par une loi qui supprime la peine privative de liberté pour les journalistes. Gbagbo n’a fait arrêter aucun de ses opposants. Lui qui fut pourtant emprisonné plusieurs fois pendant sa vie d’opposant. La liberté d’expression et de manifester est si entière aujourd’hui pour l’opposition qu’elle en a abuse volontiers. Au détriment des populations qui sont souvent victimes des casses perpétrées par les militants du RHDP lors des manifestations de rue.
On peut le dire, sous la présidence de Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire vit une ère de démocratisation encourageante, dans un contexte particulièrement difficile. Vouloir prouver le contraire, est une autre façon pour l’opposition ivoirienne de montrer sa mauvaise foi.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr
Ces deux citations mettent en exergue quelques valeurs cardinales de la démocratie. Notamment la liberté des individus, la règle de la majorité, la pluralité des partis politiques donc de l’existence d’un Pouvoir et d’une Opposition, la prééminence de l’intérêt du peuple sur tout autre intérêt. Appliquée à la Côte d’Ivoire actuelle, les définitions de la démocratie telles que livrées par Abraham Lincoln et Vincent Auriol s’observent davantage dans les actes du Président de la République, Laurent Gbagbo, que dans ceux de ses opposants Bédié, Ouattara, Mabry et Anaky réunis au sein de l’opposition dénommée rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP). Sigle creux, le RHDP est aux antipodes de la paix et de la démocratie. Depuis sa création à Paris en 2005 sous le parrainage de l’ex-Président français, Jacques Chirac, le RHDP n’a jamais été, comme le conseille Vincent Auriol, «une opposition de construction et d’apports d’idées à la majorité, elle-même». Bien au contraire, il s’illustre chaque jour comme une opposition «de mécontentement et de démolition». Une opposition sauvage Tout a commencé en octobre 2000 lors de l’élection présidentielle organisée par la junte militaire dirigée par le général Robert Guéi qui avait renversé Henri Konan Bédié en décembre 1999. Alors qu’elle prévoyait la remporter, la junte a perdu la présidentielle face à l’opposant historique de Félix Houphouët-Boigny, Laurent Gbagbo. Contre toute attente, l’ancien Premier ministre d’Houphouët, Alassane Dramane Ouattara, par ailleurs président du RDR, jette ses militants dans la rue pour contester la victoire de Gbagbo. Avec une violence inouïe, les partisans de Ouattara se joignent aux cerbères de la junte militaire pour agresser les populations nombreuses sorties pour célébrer la victoire de Laurent Gbagbo. Ces violences font plusieurs morts et de nombreux blessés. L’on découvre même un charnier de 57 corps à proximité de Yopougon (quartier populaire d’Abidjan). Les enquêtes ultérieures sur ce charnier ont été contrariées par le ministère de la Justice tenu par le RDR. En janvier 2001, le régime du Président élu, Laurent Gbagbo, essuie une tentative de coup d’Etat menée par des soldats déserteurs proches de la junte militaire et d’Alassane Ouattara. L’ex-chef de la junte militaire, le général Robert Guéï, crée un parti politique, l’UDPCI, qui s’allie au RDR pour porter le glaive contre la nation ivoirienne. C’est la seconde tentative de coup d’Etat, le 19 septembre 2002, contre le pouvoir du Président Laurent Gbagbo. Elle se mue ensuite en rébellion armée. Derrière les rebelles, apparaissent les partis d’opposition : RDR, UDPCI, MFA et PDCI-RDA. Henri Konan Bédié, l’ex-Chef d’Etat et président du PDCI, est même, révèle Louis-André Dacoury-Tabley (membre de la rébellion armée), le père de l’appellation «forces nouvelles» que porte les rebelles. Le langage de l’opposition ivoirienne est emprunté uniquement au lexique de la violence. Les partis d’opposition qui n’ont pas pu évincer le Président Gbagbo par un coup d’Etat constitutionnel concocté par la France à Linas-Marcoussis en janvier 2003, remettent le couvert en mars 2004. Ils tentent d’installer la chienlit à Abidjan. Sous le couvert d’une marche de protestation, ils veulent occuper le palais de la présidence en mettant en action des rebelles infiltrés. Ils restent sourds aux différents appels du pouvoir afin de surseoir à cette manifestation dont le caractère insurrectionnel n’échappait à personne. Finalement, le gouvernement, garant de l’ordre public, finit par interdire la manifestation comme l’y autorise la constitution. Et elle n’eut pas lieu.
Cependant, les groupes armés qui avaient été préparés à cet effet, s’étaient mis malgré tout en action en certains points de la ville. Ils ne s’étaient pas privés d’assassiner sauvagement des agents commis au maintien de l’ordre et d’innocentes personnes dont un agent des impôts à Treichville. Ils tentèrent de convaincre l’opinion internationale que plus de 500 d’entre eux avaient été tués. L’enquête diligentée par l’Onu à la demande du gouvernement ivoirien révéla à quel point l’opposition ivoirienne avait fait de la surenchère.
Six ans après, cette opposition croit toujours que c’est par la violence qu’elle parviendra au pouvoir. En février 2010, Alphonse Djédjé Mady, Secrétaire général du PDCI et président du directoire du RHDP lance un appel à l’insurrection contre le Pouvoir. Les militants du RHDP suivent le mot d’ordre et commettent des dégâts matériels et humains dans plusieurs villes. Morts d’hommes à Gagnoa, incendies de bus, domiciles et d’édifices publics à Abidjan, Korhogo, Bouaké, Man, Odienné, Katiola etc. Tout en ayant le glaive à la main, l’opposition ivoirienne tient des propos de menace et d’irrévérence à l’égard du Pouvoir. Aucun débat d’idées ou de propositions pour la marche de la nation n’émanent d’elle. Ni Bédié ni Ouattara n’exposent leurs idées aux populations ivoiriennes. S’agissant des élections présidentielles prochaines, le RHDP milite activement pour une liste électorale truffée de fraudeurs. Toute action en faveur d’élections transparentes est perçue par l’opposition comme un obstacle au processus. D’où les gorges chaudes que font les thuriféraires du RHDP, ces temps-ci, pour promettre «une apocalypse», le 15 mai prochain. «Si on sort le 15 mai, on ne rentre pas tant que Gbagbo est au pouvoir», vocifère Kouadio Konan Bertin (KKB), président de la jeunesse du PDCI. Un président démocrate Pendant que son opposition tient le sabre à la main et le couteau solidement fixé entre les dents, le Président Laurent Gbagbo brandit la colombe de la paix. Il l’a fait à travers son premier gouvernement formé dès sa prestation de serment en octobre 2000. Un gouvernement qui comprenait les partis qui sont aujourd’hui tous membres du RHDP. Le RDR qui avait momentanément décliné l’offre de Laurent Gbagbo avait fini par rejoindre l’équipe gouvernementale en août 2002. Ce qui ne l’avait pas empêché d’armer des soldats déserteurs pour attaquer le pays moins de deux mois plus tard. Le président Gbagbo a encore montré sa bonne volonté en organisant d’octobre à décembre 2001, le forum de la réconciliation nationale. Il ne ménagera aucun effort pour faire en sorte que Henri Konan Bédié “exilé volontaire” en France depuis le coup d’Etat de décembre 1999, rentre au pays pour prendre part au Forum. Pour cela, Laurent Gbagbo a dû engager de fortes sommes pour apprêter une résidence de son rang pour Henri Konan Bédié qui n’en avait pas à Abidjan. Mais tout cela n’a nullement suffi. Puisque le 19 septembre 2002, naissait une rébellion à l’issue d’une tentative de coup d’Etat manqué. Pourtant, Laurent Gbagbo n’a jamais rompu le dialogue avec son opposition armée et non armée. Négociations d’Accra, de Pretoria et de Ouagadougou afin d’ouvrir la voie du processus de sortie de crise. Il a même initié le financement des partis politiques sur fonds publics. Ainsi, le PDCI, le RDR, le MFA… peuvent aujourd’hui , grâce à Laurent Gbagbo, faire des programmes de tournées sans forcément plumer leurs adhérents. La presse jouit d’une liberté de ton sans précédent. Aucun journaliste n’est emprisonné pour ses opinions, contrairement à l’enfer vécu par la presse sous la présidence Bédié. Même en pleine guerre, les journaux qui faisaient l’apologie de la rébellion ont continué à paraître dans la zone gouvernementale. Le chef de l’Etat a traduit dans les faits sa promesse de ne jamais faire emprisonner un journaliste pour ses écrits.
Depuis décembre 2004, cette volonté s’est traduite par une loi qui supprime la peine privative de liberté pour les journalistes. Gbagbo n’a fait arrêter aucun de ses opposants. Lui qui fut pourtant emprisonné plusieurs fois pendant sa vie d’opposant. La liberté d’expression et de manifester est si entière aujourd’hui pour l’opposition qu’elle en a abuse volontiers. Au détriment des populations qui sont souvent victimes des casses perpétrées par les militants du RHDP lors des manifestations de rue.
On peut le dire, sous la présidence de Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire vit une ère de démocratisation encourageante, dans un contexte particulièrement difficile. Vouloir prouver le contraire, est une autre façon pour l’opposition ivoirienne de montrer sa mauvaise foi.
Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr