Le 2 mai dernier, les responsables du Front populaire ivoirien, un parti ivoirien, celui du chef de l’Etat, ont marché à Yopougon. Ce quartier est l’un des plus grands de la ville d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Selon les organisateurs de la marche, elle aurait été la plus imposante que le pays ait jamais connue dans son histoire politique. Quelque trois millions d’hommes et de femmes auraient, toujours selon les mêmes responsables, tous des proches du chef de l’Etat investis la rue et manifester. Les partisans de Laurent Gbagbo, les militants et les sympathisants de son parti politique ont battu le pavé et exprimé leur conviction. Ils l’ont fait à la grande indifférence des autres Ivoiriens préoccupés par les problèmes de survie et les éboulements inévitables de la saison des pluies qui bat son plein. La marche « historique » du Fpi s’est déroulée en ce mois de mai qui doit voir la tenue des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement se tenir dans le pays. Malgré cela, elle s’est déroulée et personne n’a eu à crier gare. La marche en fait un droit constitutionnel. La Constitution garantit les droits fondamentaux à chaque citoyen et aux groupes qui animent la vie publique nationale. Marcher est donc de ce point de vue une banalité de la vie politique dans une démocratie. Mais, le 6 de ce même mois de mai 2010, d’autres Ivoiriens, parce qu’ils en ont assez des reports du scrutin présidentiel et du manque de visibilité dans la sortie de crise, ont décidé de faire un sit-in devant les locaux de la mission onusienne. Ces locaux sont à Attécoubé dans la ville d’Abidjan. La ville qui a vu « la déferlante » Fpi crier, chanter et danser sa fête de la liberté. Les marcheurs de la coalition pour le changement, Cpc, n’ont pas eu la possibilité de dire leur souffrance et celles des Ivoiriens devant le blocage électoral. Ils ont été gazés et dispersés. Il y a marche et marche sous la Refondation.
D. Al Seni
D. Al Seni