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Politique Publié le mardi 18 mai 2010 | Le Nouveau Réveil

Doubé Binty s’interroge : L’ONU caution du FPI pour ses prochaines tueries ?

La présence du représentant du facilitateur et d'un représentant de l'ONUCI aux côtés de monsieur Désiré Tagro, ministre de l'Intérieur recevant les jeunes du RHDP pour leur demander de différer ou mieux de renoncer à la marche du 15 mai, n'a pas manqué de nous intriguer.
Que faisaient en effet en ces lieux ces deux personnalités dans une affaire où leur compétence, leur expertise et leur concours n'avaient pas lieu d'être, le ministre de l'Intérieur étant seul compétent pour gérer tout problème se rapportant à des manifestations et à des marches?
Pour nous, quoique nous ayons tout perdu de notre souveraineté et de notre autonomie d'action, la marche du 15 mai fait partie des affaires purement internes à notre pays et dont le report ou l'annulation souhaitée par l'ancien président de la République et son ministre de l'Intérieur ne requéraient pas l'intervention du Secrétaire Général des Nations Unies ou du président du Faso.
Nous n'avons pas tardé à comprendre le pourquoi de cette présence insolite de ces deux personnalités au cabinet du ministre de l'Intérieur.
Il a suffi d'entendre le communiqué du ministre de l'Intérieur lu sur les antennes de la RTI-FPI-mille collines pour que nous comprenions que ces deux personnalités et les autorités qu'elles représentent étaient là pour attester que le régime FPI a fait ce qu'il fallait pour éviter des incidents éventuels et surtout…un bain de sang.
Le communiqué du ministre de l'Intérieur précise bien que la rencontre entre ledit ministre et les jeunes du RHDP visant à convaincre ces derniers du caractère inopportun de leur manifestation s'est déroulée en présence du représentant du facilitateur et d'un représentant de l'ONUCI.
Ainsi, si malgré toutes ces mises en garde, toutes ces intimidations et toutes ces menaces, les jeunes du RHDP s'obstinaient à maintenir leur marche, ils seraient seuls responsables de toutes les conséquences qui en résulteraient, notamment des tueries auxquelles le régime FPI nous a habitués.
Le représentant du facilitateur et celui de l'ONUCI attesteraient alors qu'ils ont été témoins des efforts (?) déployés par le régime pour que ce drame ne survienne pas.
Ces personnalités, dont on pense qu'elles sont au-dessus (?) de tout soupçon…de partialité dédouaneraient le régime FPI de ces horreurs prochaines qu'il s'apprête à commettre.
N'oublions pas en effet que l'ONUCI et la facilitation sont des modèles... d'impartialité, elles qui, depuis huit ans pour la première et depuis bientôt quatre ans pour la seconde refusent de désigner et de sanctionner la partie responsable de tous les blocages et de tous les reports de l'élection présidentielle.
Ce sont toujours les mêmes résolutions et communiqués qui sont " pondus " appelant la classe politique ivoirienne à tout mettre en œuvre pour une sortie rapide de la crise que vit le pays depuis huit ans.
Tout le monde est conscient de ce que sans les fanfaronnades belliqueuses du camp présidentiel, la crise ivoirienne aurait pris fin au maximum six mois après avoir commencé. Mais Soundjata 1er a considéré la rébellion comme un affront personnel qui ne pouvait être lavé que dans le sang.
Malheureusement pour le peuple de Côte d'Ivoire, ce sont les populations aux mains nues qui sont constamment la cible de la soldatesque de l'ancien président de la République et de son régime aux abois.
Nous avons ainsi l'impression que l'ONU et les différentes médiations et facilitations entendent se limiter à un rôle d'observateurs surtout quand c'est le camp présidentiel auquel ils ont fait allégeance qui "mène le bal!"
Nous l'avons constaté lors de la dissolution injustifiée et totalement saugrenue de la CEI et du gouvernement par monsieur Gbagbo. L'ONUCI et la facilitation ont observé un silence assourdissant alors qu'elles auraient dû, non seulement manifester leur indignation, mais également et surtout condamner fermement cette façon particulièrement cavalière de procéder de l'ancien président de la République.
Alors que monsieur Choi a toujours plaidé pour la préservation des acquits affirmant que la "la liste blanche" était fiable, aujourd'hui c'est un silence embarrassé devant la remise en cause de tous ces acquits et en particulier de la "liste blanche."
Quant à la facilitation, elle s'est empressée de venir arracher d'autres concessions à l'opposition pour aboutir au communiqué du 22 février 2010 qui devait être le sésame censé nous ouvrir au plus tard en mai 2010 la porte des élections.
C'était oublier qu'au contraire de l'opposition qui va de reculade en reculade au point de tomber dans le précipice, monsieur Gbagbo sait ce qu'il veut et use de tous les moyens pour l'obtenir.
"Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j'avance!"
Ainsi ce communiqué du 22 février 2010 n'a été pour monsieur Gbagbo qu'un autre chiffon de papier, à l'instar de l'accord de Ouagadougou mort dix mois après sa signature, qu'il s'est empressé se jeter à la poubelle.
Désormais, monsieur Gbagbo veut que l'organisation des élections soit confiée à monsieur Tagro Désiré qui le proclamerait vainqueur avant les élections.
A défaut de son ministre de l'Intérieur, il veut une CEI à sa botte et la dernière compromission de la CEI à travers le communiqué conjoint signé avec la Primature, démontre qu'il a atteint ses objectifs.
La CEI ne nous parle plus de date des élections se bornant à dire que les élections auront lieu de façon certaine en 2010. Quid du mois, de la date précise? Mystère et boule de gomme!
Il ne peut en être autrement puisque monsieur Gbagbo et sa digne moitié font savoir urbi et orbi que s'il doit y avoir des élections, elles ne pourraient se tenir qu'en octobre 2010, mois constitutionnel (?) des élections.
Monsieur Gbagbo et son épouse n'invoquent la constitution que lorsqu'elle fait leur affaire, cette constitution qu'ils violent sans retenue au quotidien.
Aujourd'hui, monsieur Gbagbo fait savoir qu'il est celui qui fixe la date des élections et qui valide la liste électorale.
C'est cela qu'il voulait obtenir de monsieur Mambé et qu'il ne pouvait pas obtenir.
L'opposition a malheureusement lâché monsieur Mambé en espérant (???) que tout allait se dérouler désormais sans problème. Grosse et grossière erreur qu'elle paie en ce moment à travers le dépouillement de la CEI de ses attributions et prérogatives.
Et c'est le représentant du facilitateur qui se démène pour que l'opposition avale encore une fois la couleuvre. Quant à monsieur Choi, il préfère garder un silence assourdissant et faire profil bas en espérant que l'opposition le tirera d'affaire en faisant comme à son habitude de nouvelles concessions.
Nous osons espérer que cette opposition restera pour une fois ferme sur ses positions sans écouter le chant de sirène que monsieur Gbagbo a entonné chez le président BEDIE. Parce que tout cela n'est que vaste comédie et mise en scène grossière.
Nous en avons assez de voir monsieur Gbagbo et son camp, parce qu'étrangers à la misère et à la détresse du pays, jouer avec nos nerfs, nos vies et la vie de la Côte d'Ivoire…
Il appartiendra alors à l'ONUCI et à la facilitation de démontrer que nous nous sommes trompé!
Doubé Binty

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