Le linge sale, dit-on, se lave en famille. Les principaux leaders de la crise ivoirienne ont repris, à leur compte, cette sagesse africaine. Le président Laurent Gbagbo a entrepris, sur conseil du Premier ministre, Guillaume Soro, de rencontrer ses principaux adversaires politiques. La marche avortée que projetait la jeunesse des houphouétistes, le 15 mai dernier, a été le prétexte pour lui de rencontrer, le lundi 10 mai dernier, l'ancien chef de l'Etat, Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda). Il y a deux jours, ce fut au tour du patron du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Ouattara. Un dialogue interne qui diffère de ce qu'il avait été donné de voir jusque-là. Dans les premières heures, le président sénégalais, Abdoulaye Wade, est intervenu, pour obtenir des belligérants, un cessez-le-feu. De là, est née la médiation d'Eyadéma-père dans le cadre de l'espace sous-régional. Après l'échec des négociations de Lomé, l'ancienne métropole a repris la main. Les acteurs se sont retrouvés en France, pour trouver un terrain d'entente. Mais la paix n'était toujours pas revenue. Ensuite, l'Union africaine s'est signalée avec Pretoria et Accra avant qu'on ne revienne à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) avec Blaise Compaoré. L'Accord politique de Ouagadougou (Apo) venait de naître. Aujourd'hui, avec les tâtonnements qu'il connaît, les acteurs ont décidé de donner un nouveau souffle à l'Apo. Les leaders commencent à se retrouver, comme sous l'arbre à palabres. Si les acteurs de la crise persistent sur cette voie, en toute sincérité, et non en ayant à l'idée de donner à l'autre le coup fatal à la moindre occasion, l'horizon ne fera que s'éclaircir pour une sortie de crise en douceur. Personne ne viendra faire la paix, en Côte d'Ivoire, à leur place.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza