Pour un huis clos, c’en fut vraiment un. Un tête-à-tête très restreint entre deux personnalités membres du Cadre permanent de concertation. Laurent Gbagbo chez Alassane Ouattara, c’était en soi, un événement, vu l’environnement d’angoisse dans lequel évolue le processus de sortie de crise dans notre pays. L’importance des sujets à débattre, n’était donc pas ignorée. Et les deux personnalités ont échangé pendant plus de 80 minutes entre quatre murs. Ni Henriette Diabaté, ni Amadou Gon Coulibaly d’une part, ni Désiré Tagro, ni Alcide Djédjé, d’autre part, encore moins les différents techniciens qui composaient leurs délégations, n’ont eu accès à cette entrevue qui a captivé les feux de l’actualité politique nationale depuis le début de la semaine. On imagine aisément que le leader des Républicains et le chef de l’Etat ne se sont pas donné de répit, tant les sujets au centre du contentieux politique entre leurs deux formations, le RDR et le FPI, est énorme : liste électorale, date des élections, réunification du territoire et désarmement sont autant de sujets qui, semble-t-il, ont meublé les échanges dans le salon diplomatique de la résidence des Ouattara. S’il existe, à ce jour, au sein des états-majors politiques, une sorte de loi du silence autour de cette rencontre, nous sommes en mesure, après quelques indiscrétions recueillies auprès de sources diplomatiques, d’indiquer que la rencontre méritait d’avoir lieu. Car, loin des fadaises qu’imagine la presse bleue ces derniers jours, elle aura permis au chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, d’avoir « en live » les réponses et éclaircissements aux accusations portées par son entourage, sur le RDR. Accusations sans fondement selon lesquelles, la liste électorale serait truffée de noms d’étrangers qui ne méritent pas d’y être. Le Président du RDR qui était déjà entré en possession du «dossier en béton» de Laurent Gbagbo, aurait apporté la réplique, après avoir démontré preuves à l’appui, que les charges sur les centaines de dossiers présentés comme «frauduleux» à lui présentés, ne sont en fait, que le fruit de la manipulation du FPI. Selon nos sources, Alassane Ouattara a apporté des éclaircissements à son hôte et le béton se serait fondu comme du beurre au soleil. Le président du RDR, selon nos sources, aurait conseillé au chef de l’Etat de faire attention pour ne pas apporter du grain à moudre, à la partie de l’opinion qui pense que le délit de patronyme contre les gens du Nord, fait partie de sa stratégie politique.
Toutefois, soucieux de la transparence du listing électoral définitif, Alassane Ouattara a donné son accord au chef de l’Etat pour que les dossiers soient traités avec diligence par la Primature. Guillaume Soro a donc un délai de quelques semaines pour saisir la Commission Electorale Indépendante qui tranchera. S’ils n’ont pas fixé de dates précises, Laurent Gbagbo et l’ancien Premier ministre se seraient accordés sur la nécessité d’aller vite afin que les élections aient lieu avant la fin de l’année 2010. La liste définitive, selon le chronogramme virtuel autour duquel les deux personnalités ont échangé, devrait être prête avant mi-juin. Bien avant, une rencontre tripartite entre les trois grands, aurait été envisagée. C’est-à-dire, un «CPC ivoirisé», dont les résolutions devraient être transmises au Premier ministre et à la CEI afin qu’une date réaliste soit fixée pour la tenue du premier tour du scrutin.
Une chose est évidente, pour cette fois, Ouattara et Gbagbo se seraient convaincus qu’il faut changer la méthodologie, c’est-à-dire, fixer une date et travailler à l’intérieur d’un chronogramme afin d’y arriver et non le contraire comme ce fut le cas depuis longtemps. Ces questions électorales évacuées, les deux leaders n’ont pas manqué d’échanger sur la lancinante polémique de la réunification du territoire national. ADO, selon nos sources, est resté sur les mêmes positions défendues par son parti depuis que le débat se pose. La question du désarmement est d’ordre militaire, une affaire que gèrent les hiérarchies des FANCI et des FAFN. Selon les accords complémentaires à l’APO, ce débat, aurait indiqué Alassane Ouattara, ne concerne pas le RDR, même si son parti ne s’en désintéresse pas. Ceci dit, le président du RDR a indiqué qu’il ne voyait pas la nécessité d’en faire un préalable à l’organisation du premier tour du scrutin. Néanmoins, nos sources précisent que l’ancien Premier ministre s’est étonné du manque de planification au niveau de l’Exécutif. Du moment où les accords ont été signés depuis longtemps, il était nécessaire de prendre les dispositions et d’éviter les déperditions de fonds, aurait-il insisté, déplorant que, jusque là, les casernes n’aient pas été réhabilitées et approvisionnées. Aussi, a-t-il appuyé que soit corrigée l’improvisation. Cette rencontre au sommet n’a donné lieu à aucun éclat de voix.
C’est dans la confiance et dans la responsabilité, qu’ADO et son hôte ont échangé. Maintenant, reste à savoir ce qu’il en sera demain. Car, ce n’est pas la première fois que les leaders politiques ivoiriens échangent entre eux. Laurent Gbagbo qui est accusé de bloquer délibérément le processus, a l’occasion là, de faire mentir les sceptiques sur sa disposition d’esprit à «aller aux élections vite, vite, vite». C’est donc dire que tout est possible. Puisque, indique un diplomate, «les leaders ivoiriens n’ont pas forcément besoin d’emprunter l’avion, parcourir les milliers de kilomètres afin de s’accorder sur l’essentiel».
Charles Sanga
Toutefois, soucieux de la transparence du listing électoral définitif, Alassane Ouattara a donné son accord au chef de l’Etat pour que les dossiers soient traités avec diligence par la Primature. Guillaume Soro a donc un délai de quelques semaines pour saisir la Commission Electorale Indépendante qui tranchera. S’ils n’ont pas fixé de dates précises, Laurent Gbagbo et l’ancien Premier ministre se seraient accordés sur la nécessité d’aller vite afin que les élections aient lieu avant la fin de l’année 2010. La liste définitive, selon le chronogramme virtuel autour duquel les deux personnalités ont échangé, devrait être prête avant mi-juin. Bien avant, une rencontre tripartite entre les trois grands, aurait été envisagée. C’est-à-dire, un «CPC ivoirisé», dont les résolutions devraient être transmises au Premier ministre et à la CEI afin qu’une date réaliste soit fixée pour la tenue du premier tour du scrutin.
Une chose est évidente, pour cette fois, Ouattara et Gbagbo se seraient convaincus qu’il faut changer la méthodologie, c’est-à-dire, fixer une date et travailler à l’intérieur d’un chronogramme afin d’y arriver et non le contraire comme ce fut le cas depuis longtemps. Ces questions électorales évacuées, les deux leaders n’ont pas manqué d’échanger sur la lancinante polémique de la réunification du territoire national. ADO, selon nos sources, est resté sur les mêmes positions défendues par son parti depuis que le débat se pose. La question du désarmement est d’ordre militaire, une affaire que gèrent les hiérarchies des FANCI et des FAFN. Selon les accords complémentaires à l’APO, ce débat, aurait indiqué Alassane Ouattara, ne concerne pas le RDR, même si son parti ne s’en désintéresse pas. Ceci dit, le président du RDR a indiqué qu’il ne voyait pas la nécessité d’en faire un préalable à l’organisation du premier tour du scrutin. Néanmoins, nos sources précisent que l’ancien Premier ministre s’est étonné du manque de planification au niveau de l’Exécutif. Du moment où les accords ont été signés depuis longtemps, il était nécessaire de prendre les dispositions et d’éviter les déperditions de fonds, aurait-il insisté, déplorant que, jusque là, les casernes n’aient pas été réhabilitées et approvisionnées. Aussi, a-t-il appuyé que soit corrigée l’improvisation. Cette rencontre au sommet n’a donné lieu à aucun éclat de voix.
C’est dans la confiance et dans la responsabilité, qu’ADO et son hôte ont échangé. Maintenant, reste à savoir ce qu’il en sera demain. Car, ce n’est pas la première fois que les leaders politiques ivoiriens échangent entre eux. Laurent Gbagbo qui est accusé de bloquer délibérément le processus, a l’occasion là, de faire mentir les sceptiques sur sa disposition d’esprit à «aller aux élections vite, vite, vite». C’est donc dire que tout est possible. Puisque, indique un diplomate, «les leaders ivoiriens n’ont pas forcément besoin d’emprunter l’avion, parcourir les milliers de kilomètres afin de s’accorder sur l’essentiel».
Charles Sanga