x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le samedi 22 mai 2010 | Notre Voie

Candidat à l’élection présidentielle - Adama Dahico : “Francis Wodié ne peut pas m’ébranler ”

Le candidat indépendant à l’élection présidentielle prochaine en Côte d’Ivoire, Dolo Adama alias Adama Dahico, dément les rumeurs qui le donne pour démissionnaire. En outre, il répond au président du Parti ivoirien des travailleurs (PIT), Francis Wodié, et analyse le report de la marche du Rhdp prévue le 15 mai dernier. Entretien.

Notre Voie : Des bruits courent selon lesquels vous avez renoncé à votre candidature à la présidentielle. Est-ce vrai ?

Adama Dahico : Vous savez très bien que nous sommes dans un pays où les rumeurs sont devenues une discipline sportive favorite. Ces derniers temps, il est vrai qu’Adama Dahico ne passe pas trop à la télévision, ne fait pas trop de meetings. Peut-être que c’est ce qui pousse certaines personnes à raconter que j’ai abandonné mon rêve d’être président de notre chère république. Depuis le vendredi 19 novembre 2009, le Conseil constitutionnel a donné la liste officielle des 14 candidats à l’élection présidentielle. Je figure parmi ces candidats. A tous ceux qui pensent qu’ensemble, on peut se battre pour que la Côte d’Ivoire soit désarmée, réunifiée et qu’elle aille aux élections, je dis tout simplement que ma candidature n’a jamais été rejetée, que je la maintiens. Nous serons donc présent à la présidentielle.

N.V : D’où viennent donc , selon vous, ces rumeurs?

A.D. : J’accuse mes détracteurs, mes adversaires, mes ennemis. Toutes ces personnes qui pensent qu’Adama est venu gêner certains candidats. Parce que c’est quelqu’un qui a beaucoup de sympathisants, quelqu’un qui, naturellement, n’a pas besoin de faire trop de discours car il y a derrière lui, des gens qui, d’une manière spontanée, décident de le soutenir. Alors, ceux qui n’ont pas d’arguments sont obligés de dire que ma candidature n’est plus retenue. Nous leur disons que cette entreprise-là, nous la connaissons ; ce n’est pas une entreprise qui peut faire développer un pays. Qu’ils pensent plutôt à avoir des idées, des projets solides pour le peuple ivoirien.

N.V. : Quand vous affirmez que votre candidature gêne certaines personnes, à qui faites-vous allusion ?

A.D. : Ces personnes-là se connaissent, il y a un qui s’est dévoilé récemment. Il a même osé écrire dans son livre que ma candidature est une manipulation du pouvoir en place.

N.V. : Vous voulez parler de Francis Wodié, le président du Pari ivoirien des travailleurs (PIT)?

A.D. : Oui, le professeur agrégé de droit. Il a osé l’écrire dans son livre «Mon combat pour la Côte d’Ivoire». Je lui dis merci d’avoir pensé à moi à l’échelle nationale parce qu’il y a eu près de 5 mille exemplaires de cet ouvrage qui ont été édités. Mon nom Adama Dahico est bien inscrit noir sur blanc à l’intérieur de son livre, précisément à la page 170. Je lui dis merci parce que 170, c’est le numéro d’urgence en Côte d’Ivoire pour appeler au secours les Sapeurs pompiers militaires.

N. V. : Des pompiers pour quoi faire ?

A. D. : C’est pour dire qu’on doit voler à son secours. Il y a longtemps qu’il est dans l’arène politique mais jusque-là, il ne constitue pas un poids politique. Quand le président Abdoulaye Wade est arrivé à Abidjan, il a rencontré le président Laurent Gbagbo, le Fpi (parti au pouvoir), le Rdr, le Pdci et le Premier ministre. Il n’a pas reçu Wodié. Quand le président Gbagbo a rencontré successivement Ahmed Bakayoko, Konan Bédié et Alassane Ouattara pour leur demander de dire aux jeunes du Rhdp de ne pas marcher, lui Francis Wodié n’a pas vu le président Gbagbo chez lui. Il ne constitue donc pas un poids politique. Qu’il vienne avec moi afin qu’on puisse travailler ensemble et trouver des solutions idoines pour sortir les Ivoiriens de la crise.

N.V. : Mais vous aussi, vous avez été royalement ignoré…

A.D. : J’observe à mon niveau que chacun doit connaître sa place.

N.V. : Le PIT est quand même l’un des principaux partis politiques du pays qui a pris part à la table-ronde de Linas- Marcoussis en 2003?

A.D. : Oui, mais je ne sais pas ce qui se passe. Je crois que le professeur Francis Wodié et le PIT sont connus mais ils ne peuvent pas m’ébranler. Je suis un candidat populaire.

N.V. : Y a-t-il un problème particulier entre Francis Wodié et vous ?

A.D. : C’est un monsieur que j’admire beaucoup. Il a fait de grandes études. Il connaît bien son travail, c’est un universitaire accompli. Donc, je pense qu’il peut continuer d’aider la Côte d’Ivoire dans ce domaine. Au plan politique, je lui souhaite bonne chance comme moi d’ailleurs à la présidentielle. Les Ivoiriens vont choisir et il verra qu’Adama Dahico a plus d’électeurs que lui.

N.V : C’est un défi que vous lui lancez ?

A.D : Oui, nous sommes dans une compétition. Chacun pense qu’il a les arguments pour convaincre la majorité de l’électorat ivoirien. Francis Wodié est en train de battre campagne pour moi à travers son dernier ouvrage. Voilà pourquoi j’aurai beaucoup plus d’électeurs que lui et son parti.

N.V. : Pour Francis Wodié, le candidat indépendant Adama Dahico n’est pas vraiment indépendant. Il l’accuse de rouler pour le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Qu’en dites-vous ?

A.D. : Je ne roule pour personne. Le président Laurent Gbagbo, en tant que chef de l’Etat en exercice, est un adversaire politique et un grand ami à la fois. Je ne roule donc pas pour Laurent Gbagbo mais je roule avec Laurent Gbagbo.

N.V. : C’est-à-dire ?

A.D. : Je veux dire que c’est lui qui conduit aujourd’hui le camion de notre pays. Et moi, je suis en quelque sorte le passager qui, à tout moment, veut prendre le volant pour conduire aussi ce camion. Alors, si je suis dans ce véhicule qu’il est en train de conduire, je dois créer les conditions pour qu’il arrive à bon port afin que chacun puisse prendre sa route et rentrer chez lui. Sinon, pendant qu’il conduit, si je m’amuse à lui donner des coups par derrière, c’est sûr que nous allons tous tomber dans le ravin. C’est pour dire que nous devons être solidaires du chef de l’Etat afin que le pays retrouve la paix et les élections. C’est uniquement les urnes qui décideront si c’est à mon tour de conduire le camion ou c’est lui qui doit continuer à garder le volant.

N.V. : La marche du Rhdp prévue le 15 mai dernier a été reportée sine die. Quel commentaire faites-vous ?

A.D. : Je dirais tout simplement merci aux leaders du Rhdp pour leur compréhension. Je pourrais leur rappeler que si les marches pouvaient propulser miraculeusement quelqu’un au pouvoir, le Fpi y aurait été depuis 1990. Enfin, ils ont compris que pour la Côte d’Ivoire, un des enjeux importants en cette période cruciale est le retour de la Bad à Abidjan. Je pense que si la Bad a décidé de venir faire ses assemblées générales annuelles ici, c’est parce qu’elle estime que la Côte d’Ivoire est un pays spécial. Un pays qui a tous les atouts et sur lequel l’Afrique peut compter. C’est une belle leçon de confiance qu’il ne faut pas bouder.

N.V. : Quelle lecture pouvez-vous faire du revirement du Rhdp?

A.D. : Le Rhdp a compris que cette marche ne pouvait rien apporter à leur volonté de conquérir le pouvoir politique qui n’est pas dans la rue. Parce que d’aucuns disaient que c’était pour chasser le président Gbagbo du pouvoir. Ce qui m’a inspiré des histoires drôles et que sais-je encore. Tenez, quelqu’un qui dormait à 4 h du matin, vous êtes venus pour le frapper, vous n’avez pas pu. Ce n’est pas à midi que vous pouvez lui faire quelque chose. C’est pour dire tout simplement que certains individus mal intentionnés voulaient profiter de cette action planifiée dite marche pour déstabiliser le régime, y compris nous-mêmes citoyens Ivoiriens.

N.V. : Vous devez en savoir beaucoup sur cette affaire, à vous écouter…

A.D. : Je suis aujourd’hui un homme politique de premier plan et je sais de quoi je parle. Je n’ai pas besoin de vous donner les preuves. Mais je crois que tout le monde a compris qu’avec les caches d’armes découvertes à Abidjan et les déclarations guerrières qui se faisaient autour de cette marche, il y avait des intentions inavouées à craindre. S’ils ont renoncé à la marche, cela veut dire qu’ils ont été dédommagés car j’estime que cette marche programmée était, quand même, un investissement auquel on ne pouvait pas renoncer comme ça. Certainement qu’ils ont reçu quelque chose en contrepartie.

N.V. : Vous faites allusion à de l’argent ?

A.D. : Bien sûr.

N.V. : Quelles preuves avez-vous pour affirmer cela ?

A.D. : Nos services de renseignements les ont infiltrés. Nous savons ce qui se passe, voilà pourquoi nous sommes tranquilles, en attendant la nouvelle date de la présidentielle.

N.V. : Vous êtes comédien de profession. Mais vous avez fait un saut dans la politique, j’allais dire dans l’inconnu. Ne craignez-vous pas pour votre vie ?

A.D. : Contrairement à ce que vous pensez, je connais bien ce milieu politique parce que je fais de l’humour sociopolitique. Je caricature, je m’intéresse à tout ce qui se passe au plan politique. Donc je n’ai pas peur. Dans la vie, il faut être courageux. Comme on le dit, il faut prendre ses responsabilités pour entrer dans l’histoire. C’est ce que je fais de la plus belle des manières. Je n’ai pas insulté ni pris les armes pour déstabiliser un régime. Je n’ai frappé aucun pouvoir moribond. Je n’ai pas rendu une nation ingouvernable. J’ai tout simplement posé un acte comme tout citoyen. Aujourd’hui, je suis candidat à la présidentielle et je demeure le comédien qui continue de mener ses activités professionnelles sans rien craindre de qui que ce soit parce je ne veux aucun mal à personne. D’ailleurs, je vous informe que mon troisième livre vient de sortir et s’appelle «Le politirien». Il faut l’acheter. Il faut aussi venir à mon Festival international du rire d’Abidjan que j’organise tous les ans et à travers lequel les Ivoiriens me connaissent de plus en plus. Il aura lieu du 4 au 8 août 2010 sur le thème, “Le respect du public’’. Donc c’est pour vous dire que je travaille toujours et pour moi, travailler toujours veut dire être toujours en campagne.

N.V : Malgré tout, vous circulez à Abidjan sans garde du corps ?

A.D. : C’est vrai qu’en ma qualité d’artiste très connu, il me faut une sécurité et à plus forte raison candidat à l’élection présidentielle dans un pays comme la Côte d’Ivoire. C’est l’occasion pour moi d’interpeller l’Etat de Côte d’Ivoire afin qu’il songe à protéger les candidats en mettant à leur disposition des gardes du corps à ses propres frais.

N.V : Pour tous les 14 candidats ?

A.D. : C’est à l’Etat d’apprécier l’opportunité de l’élargir à tous les candidats.

Entretien réalisé par

Schadé Adédé

Coll : Olga Bahi,

Stagiaire
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ