Au fur et à mesure que le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, repousse l'organisation du premier tour de la présidentielle, les appétits pour la succession du président Henri Konan Bédié au sein du PDCI-RDA s'aiguisent. Et depuis le dernier report de la présidentielle (fin avril-début mai), le débat sur la succession du président du Pdci-Rda, présenté dans un passé récent comme un sujet tabou, semble être aujourd'hui sur toutes les lèvres. Dans le starting bloc, quatre groupes se livrent une guerre sans merci. Les pro-Bédié, qui continuent de bénéficier de la sympathie des militants dans les bases, présentent le candidat Bédié comme le meilleur cheval de l'heure pour garantir une victoire incontestée du parti sexagénaire à la présidentielle future. Le second groupe, qui prépare activement la succession en intoxiquant les bases du PDCI, peine à avoir des oreilles attentives auprès des militants de la formation politique du président Henri Konan Bédié. Et ces derniers considérés comme les tous sauf Bédié, brandissent l'âge du président du PDCI-RDA, comme un frein à la victoire dudit parti. Un autre groupe, qui semble plus discret, adopte une position de centriste. Ni pro, ni adversaire de Bédié, ce groupe ne pose aucun acte pour s'attirer la foudre des militants du parti. Scrutant et débriefant toute action à l'intérieur du PDCI-RDA, ce groupe attend l'heure "H" pour se faire entendre. Le dernier de tout ce bloc en rang pour la succession, l'on cite les cadres qui ont rejoint le camp Gbagbo. Ces derniers, qui clament partout qu'ils sont toujours PDCI-RDA, s'organisent pour jouer les trouble-fête le moment venu. Incarné par Laurent Dona Fologo, les Coulibaly Issa Malick, N'zi Paul David, N'zi Apollinaire, Gnamien Yao et autres sont prêts à braver les hostilités des militants pour le contrôle du Pdci. Avouons que si les ambitions sont légitimes, il n'est pas exagéré de renvoyer ce monde aux textes qui régissent le parti. Mais que valent les textes face aux ambitions des uns et des autres ? Les différents clans, qui s'affrontent légitimement pour la succession du président Henri Konan Bédié, savent-ils qu'ils n'ont ni le droit, ni le devoir d'affaiblir le PDCI-RDA porté sur les fonts baptismaux par le père fondateur, Félix Houphouët-Boigny, et ses compagnons ? Car le PDCI-RDA, uni, solidaire, où la cohésion apparaît comme la denrée la mieux partagée par l'ensemble des militants, est redoutable. Et aucun parti et aucun groupe d'association ne peut lui résister. Pourquoi alors engager un vain combat, pour fragiliser le PDCI-RDA ? L'ambition est certes légitime, mais il ne faudrait pas se laisser aveugler par cette ambition là même qui pourrait désorganiser la grande famille du PDCI-RDA. Le président Henri Konan Bédié, qui a déclaré engager son dernier combat politique (la présidentielle), est aujourd'hui l'atout majeur pour garantir la victoire au PDCI-RDA. La seule chance du PDCI-RDA à la prochaine présidentielle. Les ambitions politiques sont certes légitimes mais devant certaines réalités, il faut savoir raison garder. L'essentiel aujourd'hui, c'est la survie du PDCI qui passe par la victoire à la prochaine présidentielle. Faute de quoi tous les autres calculs seront vains.
Patrice Yao
Patrice Yao