Le processus électoral en cours n’est pas encore sorti de l’ornière. A peine les derniers obstacles semblent-ils levés suite aux récentes rencontres du chef de l’Etat avec les principaux leaders de l’opposition, voici que l’office national de l’identification vient d’engager une «opération hibou», à l’insu de l’opinion nationale. C’est une véritable menace à tout point de vue que font peser Essoh Djobo et sa structure sur le processus électoral. En effet, ce haut cadre proche de Laurent Gbagbo joue à un jeu dangereux en ordonnant des missions de vérification de l’état-civil des citoyens déjà recensés et dont les dossiers ont été validés par les deux structures techniques que sont l’INS et la SAGEM dans le cadre de la vaste opération de l’identification et du recensement électoral. Que ferait-on de quelqu’un dont la page d’inscription dans le registre de l’état-civil est introuvable ou même a été déchirée? Serait-il immédiatement considéré comme un fraudeur et classé dans le lot des sans papiers? Quel serait son recours ? Ce sont autant de questions auxquelles doivent répondre les initiateurs de cette opération clandestine. A l’analyse, l’objectif inavoué de cette lugubre opération de l’ONI est sans doute de donner suite à la volonté de Gbagbo de nettoyage de la liste électorale. Par ailleurs, dans le contexte particulier de la Côte d’Ivoire, l’ONI n’a pas le droit d’initier de manière solitaire une quelconque opération qui touche au processus électoral. En d’autres termes, les autres structures impliquées dans ce processus devraient en être informées et être parties prenantes. Car les résultats de cette opération auront immanquablement une implication sur la liste électorale.
IBK
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