A quelle échéance se déroulera-t-il le premier tour de la présidentielle en Côte d'Ivoire ? Voilà une équation que la classe politique ivoirienne n'arrive pas à résoudre depuis des années. Après les dernières fictions nées de la crise du 12 février 2010, tout le monde semble désormais d'accord sur un fait : La présidentielle doit absolument se tenir cette année. Mais sur la date précise, l'opposition, la communauté internationale et Laurent Gbagbo ne sont pas sur la même longueur d'onde.
Pour l'opposition politique significative regroupée au sein du Rhdp, l'échéance la plus acceptable après les multiples reports est le mois de juillet 2010. Dans l'un de ses récents communiqués de presse, l'alliance des Houphouétistes avait même avancé la date du 15 juillet. Parce que pour elle, il faut absolument que les élections se tiennent avant les festivités marquant le 50ème anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Mais aussi et surtout en raison de la grande paupérisation qui sévit dans le pays. A mesure que le processus électoral se distend, la misère des populations ivoirienne s'accroît, le chômage flambe, le pouvoir d'achat des ménages s'effiloche continuellement, les caisses de l'Etat se vident sous la pression des dépenses publiques et le pouvoir est obligé de recouvrir à des moyens peu orthodoxes pour capter les ressources publiques.
Il y a par ailleurs que les leaders de l'opposition ont de plus en plus la pression de leurs militants. Qui réclament les élections ici et maintenant. Qui interprètent toutes les petites entorses du calendrier électoral comme une autre manœuvre de Gbagbo pour retarder le processus. Pour dénouer la crise du 15 mai dernier, date à laquelle les jeunes du Rhdp se proposaient d'organiser des marches éclatées, Gbagbo s'est vu obligé de recouvrir à des méthodes inhabituelles. Il s'est déporté successivement à la résidence de Bédié et de Ouattara, les suppliant entre autres de convaincre leurs jeunes de reporter la marche. En contrepartie, Gbagbo s'est engagé à enjoindre le Premier ministre de se mettre en rapport avec le président de la Cei pour que, cette semaine, une date soit proposée pour la présidentielle. En tout état de cause, le Rhdp attend avec impatience ce nouveau calendrier électoral pour faire connaître sa position finale.
Quant à la communauté internationale, elle commence, elle aussi, à perdre patience. Selon des sources bien informées, elle considère qu'au regard des tâches minimes à accomplir avant les élections, la présidentielle ne peut être envisagée au-delà du mois d'août. Il faut donc, estime-t-elle, solder le contentieux sur la liste électorale, produire la liste définitive et aller aux élections.
Mais le chef de l'Etat ne verrait pas les choses de cet œil. Laurent Gbagbo table plutôt lui pour octobre 2010. C'est à cette échéance qu'il veut tenir les élections. Certes, il vous dira que ce n'est pas lui qui fixe la date du scrutin mais ce qui est incontestable, c'est que sa position de chef de l'Etat lui permet d'agir ou d'influencer positivement ou négativement le processus électoral. Soit par des artifices, des exigences nouvelles, soit en coupant simplement le robinet financier à la Cei. En tout état de cause, l'opposition ne veut pas entendre parler d'octobre 2010. Août 2010, on peut négocier mais le Rhdp refuse de se laisser traîner jusqu'en octobre. Les jeux sont donc ouverts, faites vos jeux !
AKWABA SAINT-CLAIR
Pour l'opposition politique significative regroupée au sein du Rhdp, l'échéance la plus acceptable après les multiples reports est le mois de juillet 2010. Dans l'un de ses récents communiqués de presse, l'alliance des Houphouétistes avait même avancé la date du 15 juillet. Parce que pour elle, il faut absolument que les élections se tiennent avant les festivités marquant le 50ème anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Mais aussi et surtout en raison de la grande paupérisation qui sévit dans le pays. A mesure que le processus électoral se distend, la misère des populations ivoirienne s'accroît, le chômage flambe, le pouvoir d'achat des ménages s'effiloche continuellement, les caisses de l'Etat se vident sous la pression des dépenses publiques et le pouvoir est obligé de recouvrir à des moyens peu orthodoxes pour capter les ressources publiques.
Il y a par ailleurs que les leaders de l'opposition ont de plus en plus la pression de leurs militants. Qui réclament les élections ici et maintenant. Qui interprètent toutes les petites entorses du calendrier électoral comme une autre manœuvre de Gbagbo pour retarder le processus. Pour dénouer la crise du 15 mai dernier, date à laquelle les jeunes du Rhdp se proposaient d'organiser des marches éclatées, Gbagbo s'est vu obligé de recouvrir à des méthodes inhabituelles. Il s'est déporté successivement à la résidence de Bédié et de Ouattara, les suppliant entre autres de convaincre leurs jeunes de reporter la marche. En contrepartie, Gbagbo s'est engagé à enjoindre le Premier ministre de se mettre en rapport avec le président de la Cei pour que, cette semaine, une date soit proposée pour la présidentielle. En tout état de cause, le Rhdp attend avec impatience ce nouveau calendrier électoral pour faire connaître sa position finale.
Quant à la communauté internationale, elle commence, elle aussi, à perdre patience. Selon des sources bien informées, elle considère qu'au regard des tâches minimes à accomplir avant les élections, la présidentielle ne peut être envisagée au-delà du mois d'août. Il faut donc, estime-t-elle, solder le contentieux sur la liste électorale, produire la liste définitive et aller aux élections.
Mais le chef de l'Etat ne verrait pas les choses de cet œil. Laurent Gbagbo table plutôt lui pour octobre 2010. C'est à cette échéance qu'il veut tenir les élections. Certes, il vous dira que ce n'est pas lui qui fixe la date du scrutin mais ce qui est incontestable, c'est que sa position de chef de l'Etat lui permet d'agir ou d'influencer positivement ou négativement le processus électoral. Soit par des artifices, des exigences nouvelles, soit en coupant simplement le robinet financier à la Cei. En tout état de cause, l'opposition ne veut pas entendre parler d'octobre 2010. Août 2010, on peut négocier mais le Rhdp refuse de se laisser traîner jusqu'en octobre. Les jeux sont donc ouverts, faites vos jeux !
AKWABA SAINT-CLAIR