Au cours de la réunion du secrétariat général du Rdr tenue, jeudi dernier, au siège dudit parti à Cocody, Alassane Dramane Ouattara a indiqué qu’il n’acceptera plus de report de l’élection présidentielle. Et pourtant, la tenue de cette élection ne dépend, en vérité, que de lui. “ ADO devant les instances du Rdr, hier : on n’acceptera plus de report”. C’est le titre qui barrait la Une du quotidien Le Patriote n°3180 du vendredi 28 mai 2010. Alassane Ouattara, qui a avancé ces propos, jeudi, devant le secrétariat général de son parti, le Rdr, faisait allusion à l’élection présidentielle à venir. M. Ouattara veut ainsi se faire passer pour celui qui veut la tenue rapide des élections. Ses adversaires, notamment ceux de La Majorité présidentielle, étant, à ses yeux, opposés à cette réalité. Cette attitude démagogique est loin de traduire la vérité qui est que le camp présidentiel est pressé d’aller aux élections. D’ailleurs, c’est le président de la République, Laurent Gbagbo, dont le programme de gouvernement a été interrompu par la guerre parrainée par Ouattara qui a le plus intérêt à aller vite aux élections afin de se mettre au travail une fois réélu. Avant le scrutin présidentiel proprement dit, des étapes importantes doivent être franchies dont la constitution d’une liste électorale propre et le désarmement des ex-rebelles. L’Accord politique de Ouagadougou indique clairement que le désarmement doit être achevé deux mois avant la tenue de l’élection présidentielle. Cela voudrait dire en clair que si le désarmement prend fin un jour X, on compte deux mois à partir de ce jour X et on obtient un jour Y comme étant la date de l’élection présidentielle. Cela signifie que le désarmement est un préalable à la tenue de l’élection présidentielle. Or, dans le débat sur le désarmement, une frange non négligeable des ex-rebelles attend visiblement les instructions de celui pour qui ils ont pris les armes et qui, de ce fait, est leur vrai chef. Il s’agit d’Alassane Dramane Ouattara. C’est bien pour le président du Rdr que les rebelles disent avoir pris les armes contre la Côte d’Ivoire. Un des chefs-rebelles, en l’occurrence Koné Zacharia, actuellement en “exil” au Burkina Faso, l’avait solennellement affirmé lors d’un meeting en 2003 à Mankono (région nord du pays). Il avait même fait cette autre révélation : “C’est Alassane (Ouattara, ndlr) qui nous envoyait par mois 25 millions de FCFA au Burkina pour qu’on mange”. Mais il y a aussi que c’est Alassane Dramane Ouattara qui conduit aujourd’hui les négociations sur le processus électoral avec l’Etat au nom de la rébellion armée. Il est donc le vrai chef de la rébellion. Une fois qu’il aura donc intimé l’ordre à ses hommes de déposer les armes, la voie sera ainsi ouverte pour l’élection présidentielle. Tout dépend donc d’Alassane Dramane Ouattara. C’est lui qui doit délivrer la Côte d’Ivoire en permettant le désarmement des ex-rebelles. Avant la tenue de la présidentielle. C’est pourquoi il apparaît surprenant que le communiqué final de la réunion du secrétariat général du Rdr indique que le désarmement n’est pas un préalable à la tenue de l’élection présidentielle. A l’analyse, on se rend compte que c’est lui Alassane Ouattara et son parti qui ne veulent pas des élections en Côte d’Ivoire. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
Politique Publié le mardi 1 juin 2010 | Notre Voie
Tenue de l’élection présidentielle - Pourquoi Ouattara détient la clé
© Notre Voie Par DRRassemblement des républicains - Dr Alassane Dramane Ouattara
Le président du RDR (photo d`archives)