Dans son interview accordée à RFI, Laurent Gbagbo se présente comme « l’homme du peuple ivoirien ». Selon lui, il suffit qu’on tende le micro aux Ivoiriens pour qu’ils crient à l’unisson « on veut Gbagbo ! ». Belle preuve de narcissisme ! Cependant, si tant est que Gbagbo est le ‘’chouchou’’ du peuple ivoirien, pourquoi craint-il alors d’aller aux élections ? Comment explique-t-il les subterfuges utilisés çà et là par ses sous-fifres – le dernier en date est la fameuse opération clandestine engagée par l’ONI – pour retarder les prochaines échéances électorales ? Autant de questions que suscite cette autre sortie de Laurent Gbagbo. Et dans la foulée, le chef de l’Etat ivoirien situe cette côte de popularité à l’élection présidentielle de 2000. Répondant ainsi à la question portant sur l’origine de son différend avec la France, Laurent Gbagbo répond comme suit : « La tentative pour un pays (la France) de renverser un chef d’Etat (lui Gbagbo) légalement élu, légitimé par une élection démocratique et populaire ». Ce qui retient notre attention ici, c’est bien la notion de légitimité dont se prévaut le chef de l’Etat ivoirien. Laurent Gbagbo affirme qu’il dispose d’un pouvoir obtenu de manière légitime. Or, parler de légitimité suppose que la majorité du peuple se reconnaît en son pouvoir. En plus donc d’être fondée par le droit, la légitimité se rapporte à la notion de reconnaissance populaire. Est-ce le cas avec le président ivoirien, lui qui a reconnu aux lendemains de sa prise de pouvoir en 2000, qu’il a été élu dans des « conditions calamiteuses » ? Surtout qu’il n’avait pas tort de le dire, puisqu’il s’est agi d’une élection dépourvue de toute crédibilité avec l’exclusion des candidats majeurs que sont les présidents Alassane Dramane Ouattara du RDR et Henri Konan Bédié du PDCI-RDA. Faut-il aussi rappeler que cette élection présidentielle opposant Laurent Gbagbo au chef de la junte militaire, le général Robert Guéi, n’a concerné en réalité que moins de 20 % du corps électoral. Et la suite de cette mascarade électorale a été des plus tragiques pour la Côte d’Ivoire, avec à la clé, des manifestations de protestation contre le nouveau régime. Des mouvements populaires violemment réprimés par les Forces de l’ordre et qui se sont soldés par la découverte d’un charnier de 57 corps dans la commune de Yopougon.
Le FPI, un parti minoritaire
Et toujours contrairement aux dires de Laurent Gbagbo, lui et sa formation politique, le FPI, bénéficient en réalité de la sympathie de très peu d’Ivoiriens. En témoignent également les résultats des dernières élections dans notre pays. En effet, hormis le « coup de force » de la Présidentielle de 2000, le FPI n’a pu s’imposer dans aucune autre élection. Aux législatives, les 10 décembre 2000 et 14 janvier 2001 (partielles), comme à la Présidentielle, le RDR est absent à cause du rejet de la candidature d’Alassane Ouattara, son leader, dans la circonscription de Kong. Les candidats du RDR, en signe de solidarité envers leur président, se retirent de l’échéance. Ainsi, sur les 225 sièges prévus au parlement, c’est le PDCI qui l’emporte avec 98 sièges contre 96 pour le FPI. L’UDPCI, le MFA et d’autres se partagent le reste des sièges. Quant aux consultations municipales du 25 mars 2001, elles ont permis à toutes les sensibilités politiques du pays de s’exprimer dans les 197 communes du pays d’alors. Chacun des partis politiques a donc pu faire ses véritables comptes. Le RDR d’Alassane Ouattara, présent à cette consultation, sort vainqueur en remportant ces élections dans 63 communes. Le PDCI suit en rassemblant 60 communes. Le FPI se contente de 33 communes. Quand l’UDPCI et les indépendants s’en sortent avec le contrôle de 38 communes. Enfin, c’est l’élection des Conseils généraux du 7 juillet 2002 qui présentera le FPI, aux yeux de tous, comme un véritable parti minoritaire. D’abord, à travers des manigances, le parti de Laurent Gbagbo réussit tout de même à éliminer un grand nombre d’électeurs, sous prétexte que ceux-ci n’avaient pas les pièces adéquates pour voter. Sur 5.413.212 inscrits, il n’y a donc eu que 1.516.307 votants, soit un taux de participation de seulement 28,01 %. Près de 4 millions d’électeurs n’ont donc pas participé au vote des Conseils généraux. Ces personnes privées du vote se trouvaient surtout dans les quartiers d’Abidjan et des régions traditionnellement favorables au RDR. Mais malgré cela, c’est encore le RDR qui obtient le plus grand nombre de suffrages exprimés, avec 24,8 % et 10 départements. Le FPI suit avec 20,6 % de suffrages exprimées et 18 départements. Enfin le PDCI, avec 19,7 % et 18 départements.
Les chiffres sont donc là. Et ils sont clairs. Le FPI est un parti minoritaire. En tout cas, face au RDR et au PDCI. Et dire que ces deux grandes formations politiques se retrouvent dans une même coalition, avec l’UDPCI du Dr Albert Toikeusse Mabri et le MFA du ministre Innocent Anaky Kobenan : le RHDP. Il est donc clair que Gbagbo n’a aucune chance à la prochaine élection présidentielle. Une élection où le peuple ivoirien pourra enfin trancher en toute liberté.
Diawara Samou
Le FPI, un parti minoritaire
Et toujours contrairement aux dires de Laurent Gbagbo, lui et sa formation politique, le FPI, bénéficient en réalité de la sympathie de très peu d’Ivoiriens. En témoignent également les résultats des dernières élections dans notre pays. En effet, hormis le « coup de force » de la Présidentielle de 2000, le FPI n’a pu s’imposer dans aucune autre élection. Aux législatives, les 10 décembre 2000 et 14 janvier 2001 (partielles), comme à la Présidentielle, le RDR est absent à cause du rejet de la candidature d’Alassane Ouattara, son leader, dans la circonscription de Kong. Les candidats du RDR, en signe de solidarité envers leur président, se retirent de l’échéance. Ainsi, sur les 225 sièges prévus au parlement, c’est le PDCI qui l’emporte avec 98 sièges contre 96 pour le FPI. L’UDPCI, le MFA et d’autres se partagent le reste des sièges. Quant aux consultations municipales du 25 mars 2001, elles ont permis à toutes les sensibilités politiques du pays de s’exprimer dans les 197 communes du pays d’alors. Chacun des partis politiques a donc pu faire ses véritables comptes. Le RDR d’Alassane Ouattara, présent à cette consultation, sort vainqueur en remportant ces élections dans 63 communes. Le PDCI suit en rassemblant 60 communes. Le FPI se contente de 33 communes. Quand l’UDPCI et les indépendants s’en sortent avec le contrôle de 38 communes. Enfin, c’est l’élection des Conseils généraux du 7 juillet 2002 qui présentera le FPI, aux yeux de tous, comme un véritable parti minoritaire. D’abord, à travers des manigances, le parti de Laurent Gbagbo réussit tout de même à éliminer un grand nombre d’électeurs, sous prétexte que ceux-ci n’avaient pas les pièces adéquates pour voter. Sur 5.413.212 inscrits, il n’y a donc eu que 1.516.307 votants, soit un taux de participation de seulement 28,01 %. Près de 4 millions d’électeurs n’ont donc pas participé au vote des Conseils généraux. Ces personnes privées du vote se trouvaient surtout dans les quartiers d’Abidjan et des régions traditionnellement favorables au RDR. Mais malgré cela, c’est encore le RDR qui obtient le plus grand nombre de suffrages exprimés, avec 24,8 % et 10 départements. Le FPI suit avec 20,6 % de suffrages exprimées et 18 départements. Enfin le PDCI, avec 19,7 % et 18 départements.
Les chiffres sont donc là. Et ils sont clairs. Le FPI est un parti minoritaire. En tout cas, face au RDR et au PDCI. Et dire que ces deux grandes formations politiques se retrouvent dans une même coalition, avec l’UDPCI du Dr Albert Toikeusse Mabri et le MFA du ministre Innocent Anaky Kobenan : le RHDP. Il est donc clair que Gbagbo n’a aucune chance à la prochaine élection présidentielle. Une élection où le peuple ivoirien pourra enfin trancher en toute liberté.
Diawara Samou