L’étape de précontentieux a pris fin hier, 1er juin. L’heure est au bilan et aux commentaires de celui-ci. De toute évidence, la moisson n’a pas atteint la promesse des fleurs d’une opération annoncée en grande pompe, accompagnée de moyens logistiques et financiers colossaux. Si aucun chiffre officiel n’est encore disponible, néanmoins, nos sources affirment que moins de 5% des pétitionnaires sur le million attendu, a fait le déplacement dans les centres de réclamation pour valider leur statut. En clair, le camp présidentiel aurait orchestré tout ce tapage médiatique pour rien. Plus d’un milliard et demi de nos francs aurait été englouti dans cette opération, qui s’est avérée en fin de compte inutile. Du temps et de l’argent perdus. Soit près de 300.000FCFA dépensés sur un pétitionnaire. Le processus électoral devient de plus en plus onéreux par la faute du camp présidentiel et ses mouvements satellites qui espèrent ainsi avoir à l’usure l’opposition et les partenaires de la Côte d’Ivoire, notamment la Communauté internationale. Au début du mois de mai, cédant devant l’exigence du camp présidentiel, la Primature avec l’appui de la CEI, a jeté un pavé dans la mare de l’opposition en adoptant un nouveau mode opératoire devant régir cette phase dite de « précontentieux ». A l’analyse, ce nouveau guide méthodologique n’obéissait à aucune logique, sauf à celle de l’enlisement du processus électoral par des manœuvres dilatoires. L’opposition, notamment le RHDP, a fini par accepter ce mode opératoire lorsqu’elle a été convaincue de ce que les commissions de réclamation fabriquées qui en résultent, ne sont faites que pour cette opération tout aussi exceptionnelle. En effet, le RHDP avait découvert le piège grotesque de ces commissions de réclamation. Il s’agissait de contourner les CEI locales ou à défaut les étouffer (en créant le surnombre) par l’introduction de structures illégitimes. En d’autres termes, une manière détournée de phagocyter les CEI locales dont le camp présidentiel a toujours réclamé la dissolution ou tout au moins la recomposition. En vérité, le camp présidentiel entend contrôler tout le processus électoral et se tailler une liste à sa mesure. D’où l’idée de nettoyer la liste électorale dite blanche de 5.300.000 d’électeurs. Et pourtant, celle-ci a été confectionnée sur la base d’une procédure consensuelle arrêtée d’une part, par les signataires de l’Accord politique de Ouagadougou et d’autre part acceptée par les ténors de l’opposition politiques. C’est fort de cette réalité que cette liste dite blanche a été qualifiée comme telle et validée par la Facilitation et les Nations-Unies à travers le représentant spécial de l’ONU. D’où vient alors le fait qu’aujourd’hui le Fpi et ses affidés contestent la liste électorale qui en a résultée ? Pis, ils provoquent des opérations supplémentaires onéreuses dont le seul but, à l’évidence, est de faire traîner le processus électoral dont la fin sonnera certainement le glas pour le Fpi et son régime.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté