x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 4 juin 2010 | Notre Voie

Pour éviter une deuxième guerre à la Côte d’Ivoire - Martin Sokouri Bohui : “Je souhaite une union sacrée des acteurs politiques sur la vérification de la liste électorale”

© Notre Voie Par Prisca
Préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté - Le FPI reçoit la presse.
Jeudi 08 Avril 2010 – Ivotel / Dans le cadre des préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté, le Front Populaire Ivoirien a convié la presse à un déjeuner- débat autour du thème : "Gagner les élections pour une Côte d`ivoire libre, indépendante et souveraine.
Dans la causerie de ce vendredi 4 juin, Martin Sokouri Bohui se prononce sur l’actualité politique ivoirienne. Et, à l’occasion, le secrétaire national chargé des élections au Fpi invite les acteurs politiques ivoiriens à une union sacrée sur la vérification de la liste électorale provisoire. Notre Voie : Pour rassurer les acteurs politiques ivoiriens, le premier ministre Guillaume Soro avait promis de mettre en place un comité d’experts pour la vérification de la liste électorale provisoire. Est-ce que ce comité d’experts a été mis en place ? Martin Sokouri Bohui : Merci pour cette question importante. Apres l’affaire des 429000 pétitionnaires qui ont été frauduleusement mis sur la liste électorale par le président Beugré Mambé, pour nous, camp présidentiel, c’était la partie visible de l’iceberg. Et donc, si l’équipe de Beugré Mambé a tenté de mettre 429000 personnes sur la liste électorale, nous nous sommes dit qui doit y avoir beaucoup de fraudeurs sur cette liste. Nous avons donc fait nos investigations et il s’avère qu’effectivement la liste est truffé de fraudeurs. Ce qui nous fonde à demander l’audit aujourd’hui. Les gens ont certainement peur du mot audit, mais si ce mot effraie, nous disons qu’il faut voir le contenu, c’est à-dire faire la vérification de cette liste. Il faut regarder si tous les 5.300.000 qui sont inscrits et ceux qui vont s’ajouter après ce pré-contentieux sont effectivement des gens qui ont le droit de figurer sur la liste électorale. N.V.: Vos adversaires politiques et bien d’autres personnes estiment que, le disant ainsi, c’est parce que vous ne voulez pas aller vite aux élections pour mettre fin à la guerre. M.S.B.: Ceux qui disent qu’il faut aller aux élections, vite-vite, alors qu’on n’a pas encore la liste électorale, pensent qu’on va voter avec quoi ? Pour aller aux élections, il faut une liste électorale. Mais, ceux qui le disent n’aiment pas la Côte d’Ivoire. Et nous connaissons ceux qui le disent. Ce sont ceux qui ont amené la guerre en Côte d’Ivoire. N.V.: Pourquoi, s’ils n’aiment pas la Côte d’Ivoire, peuvent-ils exiger d’aller très vite aux élections ? M.S.B.: C’est parce qu`ils savent que la liste est truffée de fraudeurs. Et ils espèrent gagner les élections dans la fraude après avoir amené la guerre dans ce pays. Ce n`est surtout pas dans le souci d`abréger la souffrance des Ivoiriens. N.V.: Nous pensions qu’il y avait eu un consensus autour de ce que le Premier ministre a proposé pour rassurer tout le monde quand nous apprenons d’autres sons venant du RDR, qui demandent d’aller vite aux élections ? M.S.B. : On aura un consensus. On n’aura peut-être pas l’unanimité autour de cette question, mais on aura un consensus. Avant-hier, au palais de la présidence, le Premier ministre a rencontré le président de la République en compagnie des opérateurs techniques. Je crois qu’un consensus est en train de se dégager et cela va être finalisé le lundi 7 juin, à 16h. Mais il faut absolument un consensus, parce que ceux qui disent aujourd’hui qu’il ne faut pas auditer la liste, c’est eux qui ont dit qu’ils n’avaient pas confiance en l`INS. Et que si l’INS confectionnait la liste électorale, ils n’auraient pas confiance en cette liste-là. Nous, camp présidentiel, avec ce que nous avons vu concernant les 429000 pétitionnaires, nous n’avons pas confiance en cette liste. Si le président de la République a fait droit à leurs revendications et que tous les Ivoiriens aient à payer aujourd`hui 140 milliards à l`opérateur Sagem Sécurité pour que, eux, aient confiance, qu`ils acceptent que nous aussi nous ayons confiance en cette liste. Ce n`est pas quand eux ont confiance en la liste électorale que cette liste est propre. C`est quand tous les acteurs ont confiance que la liste devient propre. N.V.: Le Premier ministre, après la séance de travail avec les opérateurs techniques et les acteurs des élections en Côte d’Ivoire, a dit qu’il y aurait des irrégularités constatées sur la liste électorale provisoire. Si vous en êtes informé, peut-on savoir de qui il a voulu parler ? M.S.B.: Mais allez-y poser la question au Premier ministre ! N.V.: Des rumeurs font état de ce que la liste électorale provisoire qui a été remise à la Commission électorale indépendante comporte de nombreuses irrégularités. En êtes-vous informé et de quoi s’agit-il exactement ? M.S.B. : Mais c’est pour tout cela que nous avons demander un audit de la liste électorale provisoire. Il faut faire l’audit pour que la liste soit propre. Il y en a qui parlent d’une liste consensuelle; une liste consensuelle n’existe pas. Une liste est propre ou elle ne l’est pas. Donc nous voulons une liste propre. C’est pour cela que nous nous battons. N.V.: Que faire alors pour éviter à la Côte d’Ivoire une deuxième guerre si le consensus tardait à venir pour une vérification de la liste sans heurt ? M.S.B.: Je demande à tous les acteurs politiques, le FPI, le PDCI, le RDR et tous les autres partis engagés dans l’élection présidentielle, de se pencher sérieusement sur cette question de vérification de la liste. Parce que tout le monde s’accorde à dire qu’on sort de cette crise par des élections transparentes. Et la transparence des élections commence par une liste propre. C’est une question fondamentale. Je souhaite donc une union sacrée des acteurs politiques sur la vérification de la liste électorale pour éviter une deuxième guerre à la Côte d`Ivoire. N.V.: Est-ce que cela est possible ? M.S.B.: Cela est bien possible. Puisque nous ne demandons rien d’autre que de voir la liste des 5.300.000 pétitionnaires propre. Qu’on sorte tous ceux qui ont fraudé. Qui ne sera pas d’accord qu’on enlève sur la liste les gens qui ont fraudé ? Celui qui ne sera pas d’accord avec ça sera démasqué. Ceux qui ne voudront pas qu’on sorte les fraudeurs de la liste vont se montrer. Mais, malgré leur refus, tous les fraudeurs seront extirper de la liste provisoire pour qu’on aille à des élections apaisées. N.V. : Le pré-contentieux vient de prendre fin dans plusieurs départements du pays. Mais le constat général, est que les gens ne sont pas sortis nombreux pour les réclamations. M.S.B. : Cela est normal. Nous étions pratiquement à la fin de l`opération quand l`affaire Beugré Mambé a éclaté. On était pratiquement à deux jours de la fin de l`opération du contentieux. C`est pour cela qu`il n`y a pas eu d`engouement. N.V.: N`est-ce pas la peur de se faire arrêter qui a fait éloigner certains pétitionnaires qui étaient dans l`illégalité ? M.S.B. : Non, ce n`est pas cela, puisqu`au moment où l`affaire Beugré Mambé éclatait, les pétitionnaires qui venaient faire leur inscription le faisaient à compte-goutte. N.V. : Les nouvelles qui nous parviennent des zones CNO font état de ce que les com-zones sont de plus en plus engagés dans le processus de sortie de crise. Quel commentaire cela vous inspire-t-il? M.S.B. : C’est une très bonne question. Vous savez, j’ai toujours dit que, pour aller à ces élections, il faut lever deux obstacles. Le premier obstacle, c’est la liste électorale. Tant que nous n’avons pas une liste électorale, nous ne pouvons pas aller aux élections. Je pense que si nous nous entendons maintenant, d’ici fin juillet, on pourrait avoir une liste électorale. Le deuxième obstacle, c’est le désarmement. Parce qu’on ne peut pas aller aux élections si une partie de la Côte d’Ivoire est en armes. Il faut donc lever ce deuxième obstacle et je me réjouis que les Forces nouvelles soient vraiment dans de très bonnes dispositions pour lever ce deuxième obstacle, parce qu’on apprend qu’à partir du 15 juin, l’encasernement, dont on parle depuis quelques semaines et qui devrait commencer début mai à Korhogo, aura lieu. C’est une bonne chose. Si la crise a duré, c’est parce que quand on arrive au problème du désarmement, il y a toujours blocage. Le président de la République a fait droit à toutes les revendications de nos frères des FN depuis le début de la crise. Mais la seule chose qu’on leur demande, c’est de déposer les armes. Aujourd’hui, ce sont les FN elles mêmes qui annoncent que “le 15 juin, l`encasernement commence par Korhogo”. C’est une bonne nouvelle qu’il faut saluer. Je me réjouis de cette bonne nouvelle et j’ai espoir que, le 15 juin, elles vont effectivement déposer les armes et entrer en casernes. N.V. : Il y a quelques jours, le Rhdp annonçait une candidature unique pour l`élection présidentielle. Est-ce que vous y croyez ? M.S.B. : Je n`ai pas a y croire ou a ne pas y croire. Mais, j`ai reçu comme vous cette information et ce que je peux dire tout de suite, c`est que candidature unique ou pas, ils seront laminés de toutes les façons. Mais, je voudrais tout simplement dire aux Ivoiriens que la candidature unique au Rhdp est une bonne chose pour nous camp présidentiel. Il sera plus facile pour nous de les battre. Souffrez que je n`en dise plus pour le moment. N.V. : Et si le Rhdp choisissait Henri Konan Bédié ? M.S.B. : Quel que soit le candidat, nous allons les laminer. N.V.: Monsieur le député Martin Sokouri Bohui, nous allons parler maintenant du sommet France-Afrique qui a vu défiler, autour du président Sarkozy, plusieurs chefs d`Etat africains. Mais le chef de l`Etat ivoirien, le président Laurent Gbagbo, n`a pas voulu prendre part à cette grand-messe. Quel commentaire pouvez-vous en faire ? M.S.B. : Le président lui-même a donné les raisons dans une interview accordée à RFI, à Norbert Navaro et à Madeleine Mukamabano. Le président a dit que tant que le différend qui oppose l`Etat français à l`Etat de Côte d`Ivoire n`est pas réglé, il ne va pas en France. Il l`a dit clairement. Et le différend, c`est quoi ? Il dit que Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont tenté de le renverser. Ils sont mêlés à la crise qui secoue la Côte d`Ivoire depuis le 19 septembre 2002. Il ne sont pas aujourd`hui au pouvoir, mais, il n`en demeure pas moins que l’Etat français a été impliqué dans la tentative de déstabilisation du régime Gbagbo. Mais, au-delà de ce que le président a dit, c`est que c`est une nouvelle Afrique qui est en train de naître. Et cette nouvelle Afrique est en train de naître avec cet homme, Laurent Gbagbo. Il est l`un de ceux qui tirent l`Afrique vers le haut. Il est aux antipodes des hommes politiques abonnés aux coups d`états qui retardent depuis 50 ans le développement de nos pays et qui tirent donc l`Afrique vers le bas. Un président qui dit: “Moi, je ne vais pas en France tant que je n`ai discuté avec les autorités françaises dans le différend qui nous oppose” c`est une grande première sous nos tropiques. Et c’est être courageux de dire qu`un président français et son Premier ministre ont tenté de me renverser. C`est aussi avoir une ambition pour l`Afrique et les peuples africains que de penser cela. Parce qu`en le disant, il peut s`attendre à tout. Il a tout simplement décidé de mener le combat pour la dignité du peuple africain. Par cet acte il épingle les ex-colons qui pensent que c`est eux qui doivent choisir les dirigeants africains 50 ans après nos indépendances. En mettant le pied dans le plat, je crois que le monde entier a reçu 5/5 ce discours et il faut le saluer. Et il faut vraiment rendre hommage au président Gbagbo qui démontre chaque jour qu`il est un homme politique de premier ordre et que, pour la défense des intérêts des Ivoiriens, en particulier et des Africains, en général, il est prêt à se donner en sacrifice. Mais, dans tous les cas, c`est un message. Celui de la main tendue. Le président Gbagbo appelle à la paix avec la France et partant avec l`Europe. C`est une première. Hier, avec l`Accord politique de Ouagadougou, le président Gbagbo a créé un instrument de règlement de conflits à l`intérieur d`un Etat. Aujourd`hui, l`Onu dispose de cet instrument. Le président Gbagbo a donc ajouté quelque chose à l`humanité. Aujourd`hui il est en train de défendre les Etats africains et même les Etats du tiers-monde, les petits, pour qu`ils ne soient pas mangés par les grands comme ils veulent. N.V. : Laurent Gbagbo n`est certes pas allé en France, mais la Côte d`Ivoire y était à travers le président du Conseil économique et social ? M.S.B. : C`est normal parce que la Côte d`Ivoire n` a pas rompu ses relations avec la France. C`est pourquoi les autorités françaises ont négocié pour que le président Gbagbo lui-même y soit. Cela veut dire que sa présence a une importance. Le président Gbagbo a appelé à la discussion avec la France. Je crois que la France, qui est un pays de dialogue et qui se bat pour les intérêts des pays africains, ne devrait pas rejeter la main tendue du président Gbagbo. N.V. : Que pensez-vous de la sortie du président Mamadou Koulibaly concernant la sortie de crise en Côte d`Ivoire ? M.S.B. : Laissez-moi rencontrer le président Mamadou Koulibaly pour avoir les tenants et les aboutissants de ce qui est dit dans les journaux avant de me forger une opinion. Interview réalisée par Robert Krassault Coll. Cinthia Djibi
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ