Les clameurs et les cris d’orfraie ne sauraient prospérer ! Depuis quelque temps en effet, on assiste à une sorte de passe d’armes entre ceux qu’on pourrait appeler « les seconds couteaux » ou du moins les hommes de la périphérie du RDR et des Forces Nouvelles. La dernière en date a été la sortie du cercle Libéral, proche du parti républicain, qui a provoqué une réplique bien au vitriol du leader du PPS, Kacou Mathias. Une situation qui a fait le lit des partisans du régime qui espèrent secrètement une « guerre ouverte » entre le RDR et les Forces Nouvelles et singulièrement entre Alassane Ouattara et le Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro. Sans aucun doute, ces cassandres et fauteurs de troubles du microcosme politique n’auront que leurs yeux pour pleurer leurs espoirs éventrés. Pour se battre, il faut avoir des vues différentes et bien contradictoires. Ce qui n’est pas le cas entre le RDR et les FN. De prime abord, il ne fait l’ombre d’aucun hiatus sur la communauté de vue entre les deux forces politiques. Depuis sa création en septembre 1994, le parti républicain n’a eu de cesse de se mettre en première ligne de la lutte contre l’arbitraire, l’injustice, l’ivoirité, ce concept qui a failli faire basculer la Côte d’Ivoire dans l’aventure. Pour cette quête, le RDR a payé un lourd tribut sous les régimes successifs . Un combat qui a constitué le fondement de la prise d’armes du 19 septembre 2002 par les FN qui ne pouvaient pas regarder leur pays s’enfoncer dans la dictature, les délits de patronyme et de faciès, l’injustice et la marginalisation de pans importants de populations. A la vérité, ces questions essentielles préoccupaient la majorité des Ivoiriens. C’est donc fort de cette harmonie de vue que le président Ouattara, lors du congrès du RDR en février 2008, a lancé solennellement un appel aux cadres et sympathisants des FN qui voudraient rejoindre les rangs républicains. Toute chose confortée par le ministre Sidiki Konaté qui n’a pas manqué de relever l’identité entre les préoccupations des FN et celles du RDR. Et a promis que le moment venu, le secrétaire général des FN, en l’occurrence le Premier ministre Guillaume Soro, donnera la réponse indiquée. De plus, il n’y a aucun nuage entre les deux personnalités de grande envergure. Alassane Ouattara et Guillaume Soro se parlent régulièrement, dans la droite ligne du processus de sortie de crise. Ils ont les atomes crochus, pour parler communément et se vouent respect mutuel. Sur le sujet, le Premier ministre ivoirien ne disait pas autre chose, dans son interview accordé à l’hebdomadaire panafricaine « Jeune Afrique » : « Si je n’avais pas sa confiance, je ne serais pas parvenu à régler la crise de la CEI, ni à former le nouveau gouvernement. Nous nous sommes beaucoup parlé, il m’a soutenu pendant cette épreuve et il m’a aidé à trouver la solution ». Du côté du patron des républicains, la donne est la même. Alassane Ouattara accorde beaucoup de respect et de considération au Premier ministre Guillaume Soro. Le fait est donc là qu’il n’y a aucun nuage entre les deux hommes. L’un est candidat à la prochaine présidentielle, l’autre est l’arbitre du processus de sortie de crise qu’il conduit avec brio et beaucoup de réussite, si l’on jette un regard sur le parcours du combattant qui a été celui de la Côte d’Ivoire depuis le déclenchement des hostilités. Ils ne sont donc pas en concurrence. En définitive, malgré quelques clameurs entendues au niveau de quelques inconditionnels, toute chose normale dans la cohabitation humaine, il n’y a pas péril en la demeure.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga