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Politique Publié le samedi 5 juin 2010 | Le Patriote

Les sorties du président de l’assemblée nationale, le pr Mamadou Koulibaly contre le FPI, Les coûts de la corruption : Comment Mamadou Koulibaly avait tout prédit...

© Le Patriote Par Prisca
Préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté - Le FPI reçoit la presse.
Jeudi 08 Avril 2010 – Ivotel / Dans le cadre des préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté, le Front Populaire Ivoirien a convié la presse à un déjeuner- débat autour du thème : "Gagner les élections pour une Côte d`ivoire libre, indépendante et souveraine. Photo: Mamadou Koulibaly, président de l`Assemblée nationale
Nous vous proposons ici ce texte de Mamadou Koulibaly, N°2 du régime FPI, sur la corruption.

Nous l'avons découvert sur le blog SOATI.OVERBLOG.COM. C'est un texte prémonitoire sur la gestion scandaleuse que le FPI a mis en place, et que nous constatons tous, après leur accession au pouvoir. S'il ressort de ce texte que le Pr. Mamadou Koulibaly reste égale à lui même dans son discours sur la mal gouvernance, nous pouvons en revanche, en tirer une seule leçon: Ces refondateurs avaient donc bien préparé leur coup contre les ivoiriens! Ils cherchaient donc le pouvoir pour s'embourgeoiser au détriment du peuple. Tout avait donc été planifié, tant ce texte nous enseigne sur tous les modus operandi de la corruption. Les "camarades socialistes" n'ont fait que l'appliquer, inexorablement, sans vergogne, sans pitié pour le peuple et le résultat spectaculaire est là, sous nos yeux. Remplir, théâtralement, les prisons d'amis socialistes ne changeront rien en cette calamité. Seules les élections nous sauverons de ces prédateurs à la longue et impitoyable canine !

La corruption, c’est le fait d’être corrompu, c’est-à-dire transformé en mal. Il s’agit donc d’une perversion, d’une altération d’un phénomène, d’un individu, d’une personne ou d’un acte. Au-delà d’être un fait, la corruption est aussi un acte. Celui de corrompre quelqu’un en s’assurant son concours à prix d’argent pour qu’il agisse contre son devoir. Il s’agit dans ce cas, d’un pourrissement de l’acte, de sa dépravation, donc d’une action de décadence. Dans cette acception, la corruption relève de la morale individuelle, même si elle peut conduire à des coûts macroéconomiques non intentionnels. Le devoir est l’obligation à quelque chose, qu’une personne peut avoir envers une autre par la loi, la morale ou les convenances. Donc soudoyer quelqu’un, le corrompre pour qu’il agisse contre son devoir, c’est violer et provoquer la violation de règles de conduite en usage dans une société.

Le corrupteur, comme le corrompu, refuse de se conformer aux règles en vigueur et qui sont considérées comme honnêtes et justes. La corruption est donc un vice individuel qui débouche sur une décadence collective. Donc, aussi bien à l’échelle micro-, méso- que macroéconomique, elle a des coûts directs et indirects.

La corruption en tant que vice individuel

La définition restrictive qui vient d’être adoptée permet, au lieu de la critiquer et de la condamner sans réussir à la vaincre, de la caractériser à travers quelques déterminants et d’analyser ses effets sur l’activité individuelle et collective. Les coûts de la corruption peuvent ainsi être appréciés à travers les coûts externes et les coûts d’opportunités qu’elle fait subir à la collectivité.

La corruption est une activité que des hommes mettent en place, organisent et adoptent. Elle demande qu’on lui consacre du temps et des ressources, même si a priori elle se présente comme une activité non vertueuse. La corruption est une activité qui est donc rentable, sinon personne ne s’y adonnerait. Les personnes qui s’y impliquent, soit offrent de la corruption, soit la demandent pour leurs besoins. Les corrupteurs et les corrompus sont des personnes qui s’entendent et organisent la corruption en vue d’atteindre leurs objectifs réciproques. Même s’il n’y a pas de contrat écrit qui donne un cadre juridique à cette activité commune, les gens impliqués ne passent pas moins un accord implicite ou explicite d’exploitation commune d’un filon mutuellement rentable. Ils sont des cocontractants pour atteindre un objectif commun. La corruption étant définie comme un changement en mal d’un fait, s’y adonner n’est rien d’autre qu’entreprendre de la destruction de valeur et de ressources.

Le corrupteur, comme le corrompu sont des prédateurs. La corruption relève du « free riding », or le free rider est un destructeur de valeur. La corruption paie son homme. Le crime économique paie, il rapporte. Malheureusement, le jeu de la corruption n’est pas à somme nulle.

La corruption implique, au-delà du corrupteur et du corrompu, ceux qui doivent faire les frais de « petit jeu ». Il y a nécessairement une tierce personne qui paye ce que les autres se partagent. Le coût de la corruption peut s’apprécier par la prise en compte de cette tierce personne, qui peut être soit une personne physique ou morale, soit une collectivité plus grande et plus complexe comme l’Etat, la Nation ou la communauté. Dans tous les cas, il n’est pas gratuit, le repas des corrupteurs et des corrompus.

Prenons un exemple simple et qui est pourtant fréquent en Afrique. En voyage dans la chambre d’un splendide hôtel de Ouagadougou, vous confiez votre costume au blanchisseur pour une somme homologuée et affichée de 3000 F CFA, que vous acceptez de payer au moment où vous appelez le service de la blanchisserie. A son arrivée, le blanchisseur vous propose un deal, un accord, un arrangement. Soit vous acceptez la proposition de l’hôtel à 3 000 F, soit vous lui confiez, à lui, en tant qu’employé, pour 1 500 F CFA, votre costume avec la garantie que la qualité du service que vous demandez sera la même dans un cas comme dans l’autre puisque c’est lui le blanchisseur et personne d’autre.

La fiche de blanchisserie du service comptable de l’hôtel fixe le prix du service à 3 000 F CFA et le blanchisseur de l’hôtel propose le même service, au même endroit avec les mêmes intrants à 1 500 F CFA. Pour vous, comme pour lui, s’entendre sur cette occasion signifie que le jeu en vaut la chandelle et qu’il vous rapporte autant à vous qu’au blanchisseur. Il vous propose de corrompre le système des prix de l’hôtel. Le gain attendu est une des principales motivations de la violation de la confiance que le propriétaire de l’hôtel met en vous à travers le contrat de travail et le contrat de logement qu’il a passés avec vous et avec son employé. Vous trahissez sa confiance.

Vous violez une loi morale et cela ne se fait pas sans coût. Votre viol a nécessairement une victime et c’est le propriétaire de l’hôtel qui paye ce que votre corruption vous rapporte. Le propriétaire supporte le premier les coûts directs de la corruption. La proposition du blanchisseur, si elle est acceptée, vous fait gagner 1 500 FCFA, puisque vous ne payerez que les 1 500 F CFA demandés par lui. En termes de surplus, vous êtes gagnant.

De même, le blanchisseur, dans cette opération, gagne 1 500 F puisqu’il ne déclarera pas l’opération au service comptable de l’hôtel. A deux, vous vous partagez les 3 000 F CFA attendus dans les recettes de l’hôtel. Le chiffre d’affaires de cette journée sera amputé de 3 000 F. Mais ce n’est pas tout.

Le blanchisseur, pour fournir le service qu’il vous a garanti, sera bien obligé d’utiliser l’eau, l’électricité, les produits de lessive, la main-d’œuvre, le local et les machines achetées par l’hôtel. Les coûts d’exploitation de l’hôtel augmenteront donc nécessairement. Le propriétaire de l’hôtel, sans être présent, paye. Il perd sur le chiffre d’affaires et ses charges augmentent. En conséquence, son bénéfice réalisé sera plus faible que le bénéfice qu’il aurait pu atteindre. Or, il n’y a pas très longtemps que le propriétaire s’est endetté auprès d’amis et du système bancaire pour construire son hôtel. Il n’a même pas terminé les finitions par manque de moyens financiers.

Il s’est résolu à ouvrir l’hôtel et à travailler aux finitions progressivement par autofinancement. La corruption d’un de ses employés lui fait perdre de l’argent. Ses clients futurs trouveront l’hôtel toujours pas complètement terminé. Les réparations se feront difficilement car, entre le remboursement du prêt bancaire, les salaires et les autres charges directes, il restera peu d’argent pour continuer les travaux de finition. Ses clients futurs seront moins accommodés et toujours mal logés. Le bien-être collectif intertemporel se dégrade donc ainsi. Au-delà des coûts directs supportés par le propriétaire, les usagers et clients de l’hôtel auront à supporter des coûts indirects et psychologiques.

Il apparaît alors que le retour sur investissements pour le propriétaire de l’hôtel sera faible par rapport à ce qu’il aurait s’il n’y avait pas eu corruption. La baisse du retour sur investissements conduit à la faiblesse du rendement de l’épargne qui a été investie. Les investisseurs potentiels décodent ce message et préfèrent ne pas investir. La consommation de biens durables augmente alors plus vite que la production et l’emploi. Indirectement, la corruption est un acte de prédation économique. Les propriétaires et les consommateurs en sont les victimes. Par le viol de la confiance, elle transforme un phénomène moral en un désastre économique.
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