L’on croyait la question du coût du fonctionnement de la Commission électorale indépendante (Cei) dépassée. Que nenni. Le coordonnateur de la Convention de la société civile ivoirienne (Csci), Patrick N’Gouan a dépoussiérée le sujet. Prononçant, jeudi, une communication sur le thème « Gouvernance et lutte contre la pauvreté », il avait dénoncé la mauvaise utilisation du budget qui sert à financer des institutions qui n’apportent pratiquement rien à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté. Et, de citer, à titre d’exemple, l’institution à charge des élections. « La Cei est une institution budgétivore. Au Ghana, ils sont neuf au sein de leur commission électorale. Ce sont des experts compétents. Ici, elle est composée de trente-deux politiques qui ne comprennent rien au processus électoral et qui passent leur temps à se chamailler », avait argumenté le patron de la Csci. C’était à la tribune que lui offrait le colloque sur les vingt ans du multipartisme en Côte d’Ivoire qui se tient depuis mercredi à la rotonde de l’Assemblée nationale. En plus du coût du budget de la Cei, la sortie de Patrick N’Gouan a remis au goût du jour, la question de sa composition. Le porte-parole de la Cei ne s’est pas fait prier pour battre en brèche l’argumentaire de M. N’Gouan. « Il est dommage qu’en Côte d’Ivoire, tout le monde soit devenu spécialiste des élections. Qu’on laisse ceux qui sont chargés d’organiser les élections travailler », a-t-il opposé au coordonnateur national de la Csci avant de faire des mises en garde. « Chacun est libre de s’exprimer mais sera comptable de ses déclarations. En ce qui concerne les propos de Patrick N’Gouan, j’estime que c’est un disque qui est désormais rayé. Nous nous attendions à quelque chose de nouveau. Mais apparemment, il voulait se faire de la publicité », a-t-il poursuivi. Avis partagé par le secrétaire général du Mouvement des forces d’avenir (Mfa), Philippe Légré que nous avons aussi joint, hier. Pour lui, le problème du processus électoral n’est pas la Cei. « La Cei ne fait que demander les moyens pour satisfaire toutes ces revendications parce qu’elle veut que la liste soit transparente pour éviter les querelles. Je pense qu’il faut laisser la Cei faire tranquillement son travail pour aller aux élections », a-t-il répliqué. Et, de soutenir que la présence des politiques, contrairement à ce que dit le coordonnateur de la Csci, ne dérange pas le fonctionnement de la Cei. Et d’ajouter : « La paix n’a pas de prix ». Quant au premier responsable de la National democratic institute (Ndi), Charles Djrékpo, il estime que ce débat n’est pas d’actualité : « Le vrai débat aujourdhui, c’est comment aller rapidement aux élections ». Le colloque a pris fin, hier. Les participants ont invité les acteurs imliqués dans la sortie de crise à tout mettre en œuvre pour des élections apaisées et acceptées de tous.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza