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Politique Publié le lundi 7 juin 2010 | Le Nouveau Réveil

Date de la présidentielle : concertation Gbagbo, Soro, Bakayoko, Bédié et Ouattara : L`échéance au centre des négociations

La fumée blanche tant espérée de la double rencontre tripartite Gbagbo-Soro-Bakayoko n'est pas sortie pour rassurer les Ivoiriens sur l'issue de la crise politique. La séance de travail décisive qui a réuni des experts autour des trois décideurs vendredi dernier au palais de la présidence a plutôt opté pour un élargissement des bases de la concertation à Bédié et à Ouattara afin de dégager une date véritablement consensuelle, crédible et surtout définitive. Diversion ou mauvaise foi.
Le jeu de la ruse a sans doute atteint ses limites naturelles. Gbagbo et Soro parlent, frappent le tambour, de toutes leurs forces mais plus personne ne danse. Tout le monde semble les regarder, les écouter sans se laisser envahir par la passion de la foi et l'optimisme.
Du coup, l'arrogance et les décisions cavalières ont commencé à faire place à une démarche empreinte d'humilité, de respect de l'autre, de conciliation et surtout d'une volonté d'avancer. Depuis la récente visite du chef de l'Etat à Bédié à son domicile, le discours de Gbagbo a sensiblement évolué. Le chef qui n'hésitait pas à recourir à l'article 48 de la Constitution pour faire tomber la pluie, la neige ou faire briller le soleil sur le processus de sortie de crise semble désormais plus disposé à discuter avec ses opposants. Le véritable dialogue inter-ivoirien est-il ainsi lancé ?
En effet, au terme de leur rencontre de vendredi, Gbagbo a envoyé son Premier ministre sonder l'avis de Bédié et Ouattara sur une éventuelle date de la présidentielle. On veut recueillir le maximum de suffrages autour de cette date afin que tous œuvrent pour son respect. Mais quelles sont les nouvelles échéances en vue ?

Nouvelles échéances
Le président Henri Konan Bédié reçoit en audience, ce matin, en sa résidence, le Premier ministre Guillaume Soro dans le cadre de ces consultations visant à déterminer la nouvelle date, la plus réaliste de la présidentielle en Côte d'Ivoire. Mais déjà, hier à Abobo, le président du Pdci-Rda s'est voulu optimiste en s'adressant à ses militants "Patientez, encore jusqu'à la semaine prochaine pour la date des élections" a déclaré M. Bédié. Mais quelle date arrêter ?
Le mois de juin semble déjà consommé, celui de juillet est très improbable parce qu'au vu du travail qui reste à faire, il apparaît matériellement impossible d'envisager des élections en juillet.
De sorte que ceux qui continuent de militer pour des élections vite, vite et vite pensent au mois d'août. Mais peut-on boucler le contentieux sur la liste électorale, sortir la liste définitive, arrêter la nouvelle cartographie électorale, concevoir et distribuer les cartes d'identité et les cartes d’élections et déployer sur le terrain toute la logistique nécessaire aux opérations de vote dans un délai de deux mois ? Pour tenir un tel chronogramme, il faudra engager une véritable course contre la montre et souhaiter surtout qu'il n'y ait plus de couac ni la moindre contestation en chemin.
Au regard de cette montagne de difficultés à surmonter, la classe politique ivoirienne et la communauté internationale essayent de faire preuve de bonne compréhension. Mais en tout état de cause, le mois d'octobre est désigné comme la ligne rouge à ne pas dépasser. Août-Octobre constitue une période que l'opposition et la communauté internationale considèrent comme une marge suffisante et réaliste pour tenir la présidentielle. On ne peut pas aller au-delà pour au moins trois raisons.
La première, c'est que si l'on est réellement animé de bonne foi, on peut tenir ce délai.
La deuxième, c'est tout le symbolisme attaché à la période. Octobre est le mois arrêté par la Constitution ivoirienne pour l'organisation de la présidentielle chaque cinq ans. En octobre 2010, Gbagbo aura fait 10 ans au pouvoir. Passer ce cap sans élection c'est renouveler tacitement le bail d'un pouvoir illégitime et illégal.
Troisièmement enfin, la communauté internationale est à bout de souffle, les Ivoiriens aussi. Et passer octobre sans élection, c'est faire courir des risques certains à notre pays.
Akwaba Saint Clair

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