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Politique Publié le mercredi 9 juin 2010 | Le Patriote

Front populaire ivoirien - La guerre des clans fait rage

Ca ne pouvait pas rater ! La récente raclée médiatique infligée par Mamadou Koulibaly à Désiré Tagro, tous deux membres influents du FPI, commence à susciter des réactions, au sein même du parti présidentiel. Et on ne peut pas dire que la dernière en date soit de la moindre importance, vu qu’elle émane du tout premier responsable de cette formation politique, Pascal Affi N’guessan.
Même si la principale victime de cette embuscade verbale, d’ordinaire homme à ne pas se laisser marcher dessus, observe pour le moment une omerta telle qu’on le croirait groggy, la riposte de son président a dû avoir sur lui des effets de réanimation.
De sorte que, revenu à lui, notre tout puissant ( ?) ministre a sans doute pu constater hier dans un quotidien de la place, que Affi N’guessan a en effet volé à son secours en administrant une mémorable volée de bois vert au troisième vice-président du FPI. Il lui a dit tout haut ce que certains pontes de la refondation pensaient tout bas et étaient incapables de cracher à la face de ce redoutable empêcheur de refonder en rond.
Il a exprimé son désaccord « dans le fond et dans la forme » sur la sortie anti fraternelle du président de l’Assemblée nationale. Sur le fond, il a trouvé « superficielle » l’analyse de l’universitaire pour qui « l’échec » de l’APO est imputable à Tagro. Une analyse qui à ses yeux « ne prend pas en compte la réalité de l’évolution du processus de paix depuis Ouaga ». Car, selon Affi, « la crise n’est pas terminée mais la rébellion est finie depuis Ouaga ». Inutile de noter cependant les commentaires hérétiques qu’on lui connaît, dès lors qu’il s’agit d’emprunter les raccourcis pour déverser sa bile sur les dirigeants de l’opposition (nous y reviendront dans notre prochaine édition).
Mais c’est sur la forme de la sortie de Koulibaly que l’ancien Premier ministre de Gbagbo a franchi un certain seuil langagier à l’encontre d’un « camarade » de parti, allant même jusqu’à traiter le député de Koumassi de « rebelle » et de « déloyal », dont « porter la barbe » ne devrait pas constituer un alibi pour s’installer dans la dérive verbale contre les siens propres. « J’ai le sentiment, dit-il, qu’il oublie trop rapidement qu’il est la deuxième personnalité de l’Etat et qu’il est troisième vice-président du FPI, parti au pouvoir ». Pour Affi, à ce stade de responsabilité, « on ne parle pas n’importe comment, on ne se comporte pas n’importe comment, même dans sa vie privée (…) Il faut qu’il soit cohérent dans son attitude ». Une attitude que l’ancien directeur de campagne de Gbagbo ne comprend pas venant du président du parlement, qui aurait mieux à faire en appuyant les efforts du chef de l’Etat pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire. On ne peut pas mieux jeter en pâture le premier collaborateur d’un Président de la République qui n’a encore rien dit sur les fréquents « auto goals » de son dauphin constitutionnel ! « Je suis choqué par son attitude, par ses attaques gratuites dans son propre camp », rouspète le premier locataire de la maison bleue de la Rue Lumière, qui qualifie de « One man show », de « batailles fratricides », de « polémiques internes », de « procès contre d’autres camarades », de « coup donné dans le dos à ses camarades », etc. les interventions médiatiques de Koulibaly.
On peut donc le dire, en Affi N’guessan, le premier député ivoirien doit désormais voir un adversaire, pour ne pas dire plus, prêt à en découdre. D’autant que le patron du FPI, même s’il ne dit pas ouvertement, croit déceler dans les agissements de Koulibaly, une tentative de déstabilisation de la barque fpiienne dont il tient le gouvernail. Il voit surtout, quoiqu’il s’en cache, des mains obscures derrières le natif d’Azaguié. Quand on lui pose la question sur l’existence d’une bataille de clans au FPI, dont il serait avec la première dame les têtes de pont, sa réponse trahit peut-être un secret de polichinelle : « mon clan, c’est le FPI et tous cadres sont avec moi ! ». Les témoins de notre histoire récente pourront en juger.
Kore Emmanuel

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