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Politique Publié le vendredi 11 juin 2010 | Notre Voie

Liste électorale provisoire - 153.000 cas d’irrégularités révélés

© Notre Voie Par DR
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Photo d`archives. Photo d`archives. Passation de charges à la Commission électorale indépendante (CEI) entre l`ancien président, Robert Mambé Beugré et le nouveau, Youssouf Bakayoko (photo)
Toute la classe politique ivoirienne, ainsi que les opérateurs techniques nationaux sont, aujourd’hui, d’accord qu’il y a nécessité de faire une vérification approfondie de la liste électorale provisoire. Cette liste électorale dite aussi liste blanche n’est pas, à la vérité, sans reproche. Il y avait trop de déchets sur la liste électorale provisoire que l’opérateur technique Sagem Sécurité a remise à la Commission électorale indépendante (Cei). Cette dernière avait d’ailleurs déclaré, en son temps, qu’à l’issue des traitements informatiques, la liste arrêtée ne contenait aucune irrégularité. Ses dirigeants d’alors avaient indiqué qu’elle avait été extirpée des cas de doublons-pièces et de doublons alphanumériques. Selon nos informateurs, une analyse du fichier électoral de cette liste dite aussi liste blanche a été faite. Laquelle a ainsi permis de découvrir, pour l’instant, quelque 153.426 cas graves d’anomalies. Ceux-ci, selon nos sources, ont été classés cas par cas. Pour chaque cas décrit dans le fichier de départ (PDF), il a été créé un dossier qui correspond au cas qui a été copié sur le fichier électoral de la Cei. L’ensemble des cas ainsi traités est mis dans une base de données sous la forme d’Excel pour permettre à tout usager de prendre les numéros des concernés, d’aller sur le site de la Cei et de faire lui-même la vérification. La vérification profonde de cette liste électorale provisoire, selon la méthodologie indiquée par nos sources, a ainsi montré qu’il y a le cas où une même pièce a été utilisée par deux personnes différentes et que ces deux personnes se retrouvent sur la liste blanche. Elles révèlent que 1.458 personnes sont dans ce cas. C’est bien le cas de deux dames qui s’appellent, stoutes les deux, Aba Sana Léonie, nées le 24/10/1964. La première porte le n° 1041688356 et la seconde le n° 1009174891. Le deuxième cas révélé est celui où une même pièce a été utilisée par deux personnes différentes, dont l’une se retrouve sur la liste blanche et l’autre sur la liste grise. C’est par exemple le cas de deux personnes se nommant Sangaré Abdoulaye. L’un sur la liste blanche porte le n° 1029140371 et l’autre sur la liste grise a le n° 1073035845. Ce sont au moins 30.866 personnes qui sont ainsi concernées puisque les recherches continuent. Il y a aussi 28.280 cas d’enrôlés dont un des parents porte la mention «Inconnu» ou «Inconnue» soit dans le nom, soit dans le prénom. Tout comme on note 75.246 cas de personnes dont le prénom d’un des parents est nul parce que comportant un espace vide à la place. On ne connaît pas le lieu de naissance de 2.732 personnes inscrites sur la liste blanche. Nos sources signalent aussi 120 cas où le nom ou le prénom est «irrégulier», 111 cas où le nom ou le prénom d’un des parents est aussi «irrégulier». Mais, plus intéressant, des personnes qui, en 2000, étaient mineures non émancipées se retrouvent croisées positivement avec la liste électorale de 2000. 14.593 personnes sont concernées par ce cas. On a aussi quelque 20 cas de personnes mineures sur la liste électorale provisoire. Soit un total de 15.426 cas d’irrégularités qui ont ainsi été constatées sur cette liste qui n’aurait jamais dû être qualifiée de liste blanche, mais de liste grise tellement elle contient des déchets. Une liste qui aurait été certifiée par le Conseil de sécurité de l’Onu en sa session du 17 mars 2010. Possibilités de fraude avec la liste blanche Comme on le voit, ces cas d’irrégularités constatées sur la liste électorale provisoire ne posaient donc pas une question de faiblesse humaine. Si des gens ont pu se retrouver sur la liste blanche alors qu’ils n’ont pas de mère ou n’ont pas de père, ou que deux personnes ont exactement produit les mêmes pièces d’identification pour se faire enrôler sans se faire détecter, cela montre simplement qu’il est possible de frauder. Et ce simple fait qu’il soit possible de frauder prouve qu’on a fraudé si l’intention vaut la faute. L’existence de ces irrégularités sur la liste électorale provisoire ne montrerait-elle pas qu’aucune mesure élémentaire n’a été prise dans la conception du logiciel utilisé pour l’enrôlement des Ivoiriens aux fins électorales ? Comment le système informatique mis en place n’a pas pu déceler, entre autres irrégularités, que parmi les pétitionnaires qui sont sur la liste électorale provisoire, certains n’ont même pas 18 ans. Et pourtant, quand vous prenez le numéro de chacun d’eux et que vous allez sur le site de la Cei pour consulter la liste électorale, vous verrez que ces personnes de moins de 18 ans sont bien des adultes par les photos. Le nommé Laidoueu Bouh Armand Jean dont le n° d’enrôlement est 1112762770 est dans ce cas. Il est né le 25/02/2008. Tout comme c’est aussi dans ce cas le pétitionnaire qui porte le n° 1109635414 et qui s’appelle Coulibaly Zanga. Il est né à Yamoussoukro le 20/07/1994. On pourrait en déduire qu’il s’agit d’erreurs de saisie. Mais à supposer même que l’agent recenseur se soit trompé en saisissant les données, la machine aurait automatiquement dû déceler la faille. Et ainsi, l’erreur ne devrait pas passer. Le système mis en place pour l’enrôlement des Ivoiriens pour élire le président de la République n’est donc pas fiable. Et cela aurait été bien dommage pour la Côte d’Ivoire si les politiques et les opérateurs techniques ivoiriens ne s’étaient pas accordés pour une vérification profonde de la liste électorale provisoire. Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr
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