Motus : Amertume

Il y avait donc péril en la demeure ! Ceux des pontes de la refondation qui voulaient banaliser les sorties du Pr Mamadou Koulibaly, en les assimilant à des coups d’épée dans l’eau, en ont eu pour leur compte. Les critiques acerbes du président de l’Assemblée nationale ont dérouté le FPI, au point qu’un secrétariat exécutif extraordinaire s’est tenu avant-hier soir, au domicile de Pascal Affi N’guessan. Devant la gravité de l’heure, (presque) tous étaient là. Simone Ehivet Gbagbo, Sangaré Abou Drahamane, Mamadou Koulibaly, Désiré Tagro, Dano Djédjé, Lida Kouassi Moïse, Kadet Bertin, Akoun Laurent et Miaka Ouretto, pour ne citer que ceux-là. En d’autres termes, toute la hiérarchie de la refondation était présente, pour en découdre avec le député de Koumassi, coupable d’avoir mis au grand jour, les travers et contre-valeurs du parti dit socialiste. Ceux qui croyaient donc que le professeur en économie allait adopter la politique de la chaise vide, sont certainement désemparés. L’homme est venu, avec ses documents et sa barbe qui fait jaser en ce moment, pour afficher et affirmer sa pensée. En somme, pour redire ce qu’il avait dit auparavant. A la vérité, ce secrétariat n’avait véritablement pas sa raison d’être. Une grosse perte de temps que de vouloir amener Mamadou Koulibaly à « ravaler ses propres vomissures », à l’image de l’animal de proie. A faire comme celui, l’homme qu’on aurait vu deux fois. Dire non pour ensuite revenir dire oui. Pour qui a suivi le parcours du patron de l’hémicycle, surtout pendant cette crise, il convient de retenir de lui, l’image d’une personnalité jalouse de ses convictions et qui assume ses opinions. On peut ne pas être d’accord avec lui mais force est de reconnaître qu’il ne parle pas sous la table et ne fait pas de déclarations dans les couloirs. Comme un homme étrange dans un monde frénétique et surtout boulimique, il ne reconnaît plus ses compagnons d’hier, arrivés au pouvoir dans les conditions que l’on sait. En effet, Koulibaly se rend compte que ceux qui se faisaient passer naguère pour les chantres et hérauts du socialisme ont fait tomber leurs masques, une fois au sommet de l’Etat. Des pseudo-démocrates et critiques virulents se sont transformés en bourreaux du peuple ivoirien, donnant dans la violence, la prédation et le gaspillage des deniers publics. Tout le sens du profond désenchantement de l’intellectuel averti l

Bakary Nimaga