Bertin Koffi a démissionné de la Direction des examens et concours (DEXC) du ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP). La nouvelle est tombée le vendredi 18 et divulguée le lendemain dans certains journaux, a surpris plus d’un.
Alors que certains parlent de démission volontaire ou forcée, des sources au sein du METFP soulignent plutôt que le DEXC a été viré le vendredi matin par le ministre Benjamin Yapo Atsé après une réunion houleuse au cabinet. Une décision prévisible si on se base sur trois faits importants permettant de comprendre que la coopération entre les deux hommes allait être orageuse. Le premier survient lors de la formation du dernier gouvernement le 4 Mars 2010 des suites de l’affaire de la CEI. Un ancien ministre change de portefeuille : il s’agit de Moussa Dosso précédemment à l’Enseignement technique, où il était en poste depuis près de quatre (04) ans. Avant de venir à l’Enseignement technique, le ministre Moussa Dosso était d’abord à l’Artisanat avec M. Bertin Koffi. Lorsque Dosso part du METFP, il laisse étrangement M. Koffi dans ce département. On saura plus tard que le ministre Atsé Yapo lui a demandé de laisser en place son équipe afin de poursuivre le « remarquable travail » abattu depuis quelques années. Il est vrai que la DEXC organise les concours et examens les plus propres du système scolaire et professionnel ivoirien. Mais voilà, M. Koffi est orphelin du départ de M. Moussa Dosso, son mentor. Il ne manque jamais de lui rendre publiquement hommage à chaque circonstance. D’ailleurs, c’est toujours le portrait du ministre Dosso qui trône triomphalement dans le bureau de la DEXC, alors que c’est Benjamin Atsé Yapo qui est désormais aux affaires. Cet attachement presque familiale irrite et agace prodigieusement le cabinet du ministre qui ne manque pas de faire savoir à celui-ci, à qui va le respect de M. Koffi. Depuis lors, on murmure à la DEXC que des gens travaillent à faire tomber leur patron. Le deuxième fait intervient le 17 mai 2010 lors des épreuves d’EPS lançant la session 2010. Ce jour, un syndicat fantoche empêche le déroulement des épreuves à Abidjan. Leurs griefs principaux vont en l’encontre du DEXC qu’ils accusent d’être à la base du blocage par sa gestion dilettante de certains dossiers. Lorsque M. Koffi apprend qu’il est le principal indexé dans cette histoire, il tombe des nues. « Comment moi le principal accusé, je ne reçois pas les revendications qu’on me reproche ? Je sais d’où est venu le coup», avait-il indiqué. L’hypothèse du complot circulait à la direction, surtout quand le ministre a immédiatement réglé le problème. Mais lors du lancement officiel de la session 2010, le lundi 14 juin dernier au Lycée Technique d’Abidjan en absence du ministre, M. Koffi avait tenu un discours qui avait fait dire à certain, qu’il livrait son testament. Voici quelques morceaux choisis : « (…) Nous avons fait de notre mieux pour remettre la formation professionnelle sur de bons rails. Et l’histoire jugera si le travail a été accompli (…) Je voudrais présenter toutes mes excuses à ceux qui, pendant ces années ont souffert de paroles ou de mon attitude. Sachez que je ne l’ai pas fait sciemment, les hommes passent, mais le travail devra se poursuivre (…) ». Véritablement ce jour, un ressort était cassé et le clash entre le directeur et son ministre n’était plus loin. C’est un des doyens de l’enseignement technique qui a longtemps œuvré dans ce département qui nous livre une analyse assez pertinente de cette affaire. Selon lui, Bertin Koffi est un bosseur qui a une qualité qui allait s’avérer un défaut en la circonstance actuelle. « Il a une grande horreur de la fraude, de la tricherie et des compromissions. Il ne transige jamais lorsque le sérieux, la transparence et la crédibilité des examens, leur gestion et tout ce qui s’y affère est en cause », a affirmé notre interlocuteur. Et de poursuivre pour dire que quand on sait le peu de valeur qu’accordent certains partis politiques à ces questions, il était certain que M. Koffi allait péter les plombs. Pour revenir à la cause de son limogeage, selon notre source au METFP, « M. Koffi aurait refusé d’exécuter un ordre formel du ministre devant le cabinet, des directeurs et plusieurs témoins lors d’une séance de travail le vendredi dernier ». Surement que nous en apprendrons un peu plus sur cette affaire aujourd’hui, puisque le ministre Yapo Atsé fait une conférence de presse pour donner sa position
Olivier Guédé
Alors que certains parlent de démission volontaire ou forcée, des sources au sein du METFP soulignent plutôt que le DEXC a été viré le vendredi matin par le ministre Benjamin Yapo Atsé après une réunion houleuse au cabinet. Une décision prévisible si on se base sur trois faits importants permettant de comprendre que la coopération entre les deux hommes allait être orageuse. Le premier survient lors de la formation du dernier gouvernement le 4 Mars 2010 des suites de l’affaire de la CEI. Un ancien ministre change de portefeuille : il s’agit de Moussa Dosso précédemment à l’Enseignement technique, où il était en poste depuis près de quatre (04) ans. Avant de venir à l’Enseignement technique, le ministre Moussa Dosso était d’abord à l’Artisanat avec M. Bertin Koffi. Lorsque Dosso part du METFP, il laisse étrangement M. Koffi dans ce département. On saura plus tard que le ministre Atsé Yapo lui a demandé de laisser en place son équipe afin de poursuivre le « remarquable travail » abattu depuis quelques années. Il est vrai que la DEXC organise les concours et examens les plus propres du système scolaire et professionnel ivoirien. Mais voilà, M. Koffi est orphelin du départ de M. Moussa Dosso, son mentor. Il ne manque jamais de lui rendre publiquement hommage à chaque circonstance. D’ailleurs, c’est toujours le portrait du ministre Dosso qui trône triomphalement dans le bureau de la DEXC, alors que c’est Benjamin Atsé Yapo qui est désormais aux affaires. Cet attachement presque familiale irrite et agace prodigieusement le cabinet du ministre qui ne manque pas de faire savoir à celui-ci, à qui va le respect de M. Koffi. Depuis lors, on murmure à la DEXC que des gens travaillent à faire tomber leur patron. Le deuxième fait intervient le 17 mai 2010 lors des épreuves d’EPS lançant la session 2010. Ce jour, un syndicat fantoche empêche le déroulement des épreuves à Abidjan. Leurs griefs principaux vont en l’encontre du DEXC qu’ils accusent d’être à la base du blocage par sa gestion dilettante de certains dossiers. Lorsque M. Koffi apprend qu’il est le principal indexé dans cette histoire, il tombe des nues. « Comment moi le principal accusé, je ne reçois pas les revendications qu’on me reproche ? Je sais d’où est venu le coup», avait-il indiqué. L’hypothèse du complot circulait à la direction, surtout quand le ministre a immédiatement réglé le problème. Mais lors du lancement officiel de la session 2010, le lundi 14 juin dernier au Lycée Technique d’Abidjan en absence du ministre, M. Koffi avait tenu un discours qui avait fait dire à certain, qu’il livrait son testament. Voici quelques morceaux choisis : « (…) Nous avons fait de notre mieux pour remettre la formation professionnelle sur de bons rails. Et l’histoire jugera si le travail a été accompli (…) Je voudrais présenter toutes mes excuses à ceux qui, pendant ces années ont souffert de paroles ou de mon attitude. Sachez que je ne l’ai pas fait sciemment, les hommes passent, mais le travail devra se poursuivre (…) ». Véritablement ce jour, un ressort était cassé et le clash entre le directeur et son ministre n’était plus loin. C’est un des doyens de l’enseignement technique qui a longtemps œuvré dans ce département qui nous livre une analyse assez pertinente de cette affaire. Selon lui, Bertin Koffi est un bosseur qui a une qualité qui allait s’avérer un défaut en la circonstance actuelle. « Il a une grande horreur de la fraude, de la tricherie et des compromissions. Il ne transige jamais lorsque le sérieux, la transparence et la crédibilité des examens, leur gestion et tout ce qui s’y affère est en cause », a affirmé notre interlocuteur. Et de poursuivre pour dire que quand on sait le peu de valeur qu’accordent certains partis politiques à ces questions, il était certain que M. Koffi allait péter les plombs. Pour revenir à la cause de son limogeage, selon notre source au METFP, « M. Koffi aurait refusé d’exécuter un ordre formel du ministre devant le cabinet, des directeurs et plusieurs témoins lors d’une séance de travail le vendredi dernier ». Surement que nous en apprendrons un peu plus sur cette affaire aujourd’hui, puisque le ministre Yapo Atsé fait une conférence de presse pour donner sa position
Olivier Guédé