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Politique Publié le samedi 26 juin 2010 | Notre Voie

Sokouri Bohui à propos du refus de l’enquête judiciaire par le Rhdp : “L’opposition veut une chose et son contraire en même temps”

Dans le cadre de ses causeries de vendredi diffusées exceptionnellement ce samedi le député Martin Sokouri Bohui, secrétaire national chargé des élections au Fpi, revient sur les faits qui ont marqués l’actualité nationale.

Notre voie : Rentré du Maroc où il était en visite privée, le président de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire dans l’affaire Coulibaly-Tagro. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?

Martin Sokouri Bohui : Le président de la République en saisissant la justice pour cette affaire et pour toutes les autres affaires contenues dans le communiqué lu par son porte-parole, démontre encore une fois qu’il veut gouverner autrement la Côte d’Ivoire. Le président étonnera toujours les Ivoiriens, parce qu’on le trouve là où on ne l’attend pas. Qui aurait imaginé que le président puisse lancer une enquête judiciaire contre son ministre de l’Intérieur, c'est-à-dire l’un de ses plus proches collaborateurs. C’est la preuve que pour le Président Gbagbo, les intérêts de la Côte d’Ivoire sont au dessus de toute autre considération. La saisine de la justice s’imposait parce que les accusations émanent du président de l’Assemblée nationale, c'est-à-dire la deuxième personnalité de l’Etat. Il est donc important que la justice fasse la lumière sur cette affaire qui défraie la chronique.

C’est une initiative que nous saluons et que nous soutenons. L’enquête judiciaire doit montrer si les allégations de malversations de fraude et de corruption qui sont attribuées au ministre Tagro sont avérés ou pas. Les Ivoiriens doivent être clairement situés. Soit le ministre Tagro est reconnu coupable, soit il est blanchi. C’est de cela qu’il s’agit.

N.V. : Mais au cours d’un point de presse, le RHDP récuse la justice estimant que le fait que la saisine de la justice ait été faite par le président de la République est une mascarade. Il demande donc une commission parlementaire ?

M.S.B. : L’opposition ivoirienne ne sait jamais ce qu’elle veut dans ce pays. C’est une opposition qui veut une chose et son contraire en même temps. Quand cette affaire Koulibaly-Tagro a éclaté, c’est l’opposition qui a demandé que le procureur de la République, Raymond Tchimou, s’autosaisisse. Le président de la République est allé dans le même sens qu’elle, et au lieu de se réjouir et de le féliciter, cette même opposition crie à la mascarade et à la comédie. Mais ce n’est pas nouveau pour cette opposition. On se rappelle qu’au mois de février dernier, lorsque le président de la République a prononcé la dissolution du gouvernement et de la CEI, l’opposition avait soutenu avec grand bruit qu’elle ne reconnaissait plus le président Gbagbo comme président de la République et demandait à ses partisans de le faire partir de la présidence par tous les moyens. Mais au moment de la formation du nouveau gouvernement, quelle ne fut notre surprise de voir cette même opposition se battre pour y entrer. Vous ne reconnaissez pas quelqu’un comme président de la République et vous vous battez pour obtenir des postes de ministre dans son gouvernement. Cette même opposition demandait hier la dissolution de l’Assemblée Nationale, et disait ne pas se reconnaitre dans les activités parlementaires.

Elle disait exactement ceci le 26 avril 2006 au cours d’un point de presse tenu en dehors de l’hémicycle, à l’occasion de la rentrée parlementaire de la première session ordinaire de l’année 2006: «Le mandat des députés arrivé à expiration le 16 décembre 2005 n’a pu être prorogé. C’est pourquoi notre mouvance ne se sent pas concerné par un quelconque fonctionnement de l’Assemblée nationale… Qu’elle ne se sent nullement concernée par une mascarade de session ordinaire…» Mais il a fallu toute la dextérité politique du Président Gbagbo qui ne voulant pas que la Côte d’Ivoire s’effondre, a tout mis en œuvre pour que cette institution reste en place et continue ses activités. Si donc les députés du RHDP peuvent encore se faire appeler députés, c’est bien grâce au Président Gbagbo. Ils doivent s’en souvenir à chaque fois qu’ils prennent la parole en tant que députés, car les Ivoiriens ne sont pas amnésiques. C’est le même président Gbagbo qui, dans l’affaire Koulibaly-Tagro, a choisi de mettre en place une enquête judiciaire. Laissons la justice suivre son cours. Et après nous jugerons. Ne donnons pas l’impression qu’il y a un combat entre l’exécutif et le législatif.

N.V. : L’actualité c’est aussi le séminaire que La Majorité Présidentielle vient d’organiser du jeudi à vendredi à l’IIAO de Grand Bassam sur le contentieux électoral. Est-ce que ce séminaire a répondu à votre attente en termes d’objectifs.

M.S.B. : Quand on nous disons que nous allons gagner les élections au premier tour, ce n’est pas un slogan creux. Nous nous donnons les moyens pour atteindre cet objectif. C’est dans cette optique que nous avons organisé ce séminaire sur le contentieux électoral qui va bientôt reprendre. En termes d’objectifs, ce séminaire a répondu à notre attente. Parce que la quasi-totalité des DDC était présents avec leurs informaticiens. Les exposés et les débats ont été très enrichissants. Aujourd’hui chaque DDC possède les rudiments pour mieux conduire le contentieux dans sa zone d’influence. Le directeur National de Campagne, le docteur Malick Coulibaly a eu le né creux en organisant ce séminaire qui était important pour nous, parce que nous sommes dans la dernière ligne droite pour la confection de la liste électorale définitive. Aucune étape du processus de la confection de la liste électorale ne doit être négligée. En effet, celui qui est inscrit sur la liste électoral est un potentiel électeur, qu’il soit un ayant droit ou un fraudeur. Nous avons le devoir de faire en sorte que seuls les ayants droits soient inscrits sur la liste électorale. Ce séminaire nous a permis de donner aux DDC les moyens techniques pour mieux maîtriser le contentieux. Je dois aussi dire qu’au cours de ce séminaire nous avons montré aux DDC comment la vérification de la liste électorale provisoire doit s’opérer. Je demande donc aux DDC de suivre cette opération de vérification qui est en amont du contentieux.

N.V. : Le week-end dernier, Amadou Gon directeur de campagne d’Alassane était en meeting à Yamoussoukro où il n’a fait qu’insulté le FPI ?

M.S.B. : ça n’étonne pas de lui. J’ai toujours dit que celui qui a choisi Amadou Gon Coulibaly comme directeur de campagne n’a pas envie de gagner les élections. Car tout ce que cet homme, qui vient pourtant d’une famille noble, sait faire, c’est d’insulter et d’inciter à la violence. Il ne peut donc rien proposer qui puisse accrocher les Ivoiriens et les amener à voter son candidat avec qui il est du même petit cercle d’initiés et de fanatiques. Dans cette même famille Gon, le président Gbagbo a choisi le docteur Issa Malick Coulibaly, un homme humble et pondéré. Avec cet homme travailleur qui ne ménage aucun effort, la victoire du président Gbagbo est assurée. Pendant que l’autre Gon insulte parce que manquant de propositions, le nôtre, lui, parcourt tout le pays pour expliquer le programme du président Gbagbo. Sa présence à la tête de la campagne du président Gbagbo est un atout pour l’unification du Pays. Et partout où il passe, on le sent, parce que toutes les couches quelle qu’elles soient se mobilisent et l’assurent de leur soutien.

C’est pour toutes ces raisons que nous disons que le président Gbagbo triomphera au premier tour, parce que c’est lui seul qui peut apporter la paix et le développement à tous les Ivoiriens.

Entretien réalisé par Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
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