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Politique Publié le mercredi 30 juin 2010 | L’expression

« Nettoyage » de la liste électorale - Coulibaly Malick dans une dynamique tribale

Le directeur national de campagne de Laurent Gbagbo a saisi il y a peu des ambassades pour justifier l’exclusion prochaine de certains ivoiriens de la liste électorale provisoire de 2009. L’Expression déballe tout.

L’affaire fait grand bruit dans les ambassades. Le Directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo a décidé de s’investir dans la traque aux Burkinabè inscrits, selon lui, sur la liste électorale. Il y a quelques jours, Malick Coulibaly a saisi des chancelleries africaines et occidentales au travers d’un courrier signé de sa main et d’un document dans lesquels il dénonce la fraude sur la liste électorale de 2009. Le document, intitulé « Liste des Burkinabè enrôlés dans la liste électorale de 2009 », dont nous avons reçu copie recense plus de 250 noms, patronymes aussi bien usités en Côte d’Ivoire que dans certains pays de la sous-région. Des Ouattara, Bagayogo, Bomogo, Bara, Baya, Dao, Bello, Dembélé, Diané, Drabo, Guindo, Kindo, Kaboré, Koné, Lingani, Paré, Sanou, Sawadogo, Soro, Tankara, Tangara, Traoré, Yoda, Coulibaly, parce qu’ils se nomment ainsi, sont présentés comme des ressortissants burkinabè bien que les récépissés d’enrôlement de la Cei examinés établissement clairement leur nationalité ivoirienne. Tous sont ivoiriens soit par naturalisation depuis de longues années, soit par filiation par le père et la mère. On a pu découvrir qu’un Kaboré de nationalité ivoirienne est né de mère baoulé et de père burkinabé et qu’un Traoré a un père ivoirien et une mère burkinabè. Ces éléments ont suffi au Dnc de Gbagbo pour faire d’eux des non nationaux et établir une « fraude massive » sur cette liste alors que toutes les personnes présentes ont été enrôlées conformément aux dispositions consensuelles exigées par les partis politiques, notamment le Fpi et conformément à la loi sur la nationalité. L’objectif est d’ouvrir la porte à de nombreuses radiations sur la liste électorale, la contester et la rejeter in fine.
Pourtant, un croisement effectué avec le journal officiel n° 1 Edition Complément, publiant le décret N° 95-809 du 26 septembre1995 portant naturalisation des personnes de nationalité burkinabè originaire des villages de Garango, Koudougou, Koupéla, Tenkodogo dans le département de Bouaflé et des villages de Kayadougou, Ouagadougou dans le département de Zuénoula, dévoile la supercherie. Ce croisement démontre que certaines personnes que Malick Coulibaly présente comme des Burkinabè se retrouvent dans ce journal officiel édité par la Direction des droits de l’Homme (il existe aussi en CD-Rom), et réalisé en partenariat avec l’Unhcr. Ce document signé par le Premier ministre, Guillaume Soro, et sur lequel il a apposé le sceau de l’Etat sur 226 pages, recense 8000 Burkinabé naturalisés.
Les mêmes personnes, Yoda, Ouattara, Bayala, Dao, Traoré, Zerbo…naturalisées, inscrites dans ce journal, se retrouvent sur la liste du Dnc de Gbagbo. Des questions se posent sur l’initiative du directeur de campagne de Laurent Gbagbo. Sa qualité de directeur national de campagne de Laurent lui confère-t-elle le permis de saisir les ambassades sur une question engageant la nation ? Pourquoi ce problème n’a-t-il pas été posé par le ministère des Affaires étrangères ? Pourquoi la Cei qui a procédé avec Sagem à l’enrôlement n’a-t-elle pas été saisie ? Pourquoi sont-ce seulement des noms à consonance nordiste, usités dans l’Hinterland qui sont épinglés ? Pourquoi les Kouassi, Kouakou, Koffi, Digbeu, Zadi, Zézé, Sery n’y sont pas présents ? Existe-t-il une catégorie de patronymes qui échapperait à la fraude ? Pourquoi un Koffi (utilisé aussi au Bénin, en Rdc) naturalisé, serait-il plus ivoirien qu’un Yaméogo, ivoirien, né de père burkinabé et de mère ivoirienne ou un Zoungrana naturalisé. A la vérité, Malick Coulibaly est engagé dans une dynamique tribale pour expurger de la liste des enrôlés qui ne seraient pas favorables (selon des considérations ethno – politiques absurdes) au candidat de « La Majorité présidentielle ». Ce tribalisme risque, malheureusement, de raviver la haine contre les communautés étrangères comme par le passé. La cohésion sociale est menacée.

Assoumane Bamba
Leg/La bataille pour la réélection de Laurent Gbagbo donne des idées à Malick Issa Coulibaly, directeur national de campagne de Laurent Gbagbo.

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