L’exercice était visiblement délicat hier pour le premier ministre. Habituellement très à l’aise devant la presse, Guillaume Soro a buté deux fois sur les mots. En effet, comment annoncer au peuple ivoirien de plus en plus impatient pour la tenue des élections qu’une si importante réunion qui a planché sur le chronogramme électoral assorti d’une date précise de l’élection présidentielle, a accouché d’une souris ? C’est à cette tâche que le premier ministre Soro a dû s’atteler après plus deux heures de discussion entre le chef de l’Etat, le président de la CEI et les présidents du PDCI, Henri Konan Bédié et du RDR, Alassane Dramane Ouattara, au Palais présidentiel. Et ce, en présence du représentant spécial du Facilitateur. Ainsi, les sourires affichés des uns et des autres devant les cameras et appareils photo de la presse, ne sauraient cacher le désaccord patent des participants à cette réunion capitale. Après une longue attente depuis la visite du chef de l’Etat au président du RDR, le 17 mai 2010, les Ivoiriens devront prendre leur mal en patience. La fixation de la date des élections est, une fois de plus, renvoyée aux calendes grecques. « Nous avons décidé, vu la bonne ambiance qui a prévalu pendant cette réunion, de nous revoir dans quelques semaines et enfin de décider, sur proposition du président de la Commission électorale indépendante, de la date des élections » a affirmé le premier ministre à la presse. C’est donc l’essentiel de ce qu’on peut retenir de cette longue réunion d’une réunion qui avait pourtant commencé sur une note d’espoir de connaître enfin la date des élections. Aussi, avait-on appris l’existence d’un chronogramme électoral assorti d’une proposition de date pour le premier tour de l’élection présidentielle. Pour tout acquis de cette réunion, on retient qu’il a été demandé au président de la CEI de relancer le contentieux sur la liste électorale. Et ce, en vue de l’élaboration de la liste électorale définitive dit-il « dans le plus bref délai ».
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté