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Politique Publié le vendredi 2 juillet 2010 | Le Patriote

Rencontre mercredi au Palais - Les vérités d’ADO et Bédié à Gbagbo

© Le Patriote Par Emma
Nouvelle date de l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire: Gbagbo rencontre ADO, Bédié, Soro et Badini
Mercredi 30 juin 2010. Abidjan, palais présidentiel. Le chef de l`état rencontre les principaux leaders de l`opposition, le Premier ministre et le représentant du Facilitateur
Le dialogue direct entre leaders politiques ivoiriens est en marche. En témoigne, la rencontre qui s’est tenue, ce mercredi 30 juin 2010, au Palais Présidentiel, entre Laurent Gbagbo et les Leaders du RHDP, Henri Konan Bédié du PDCI et Alassane Dramane Ouattara du RDR. Fausse piste. A première vue, la rencontre entre les trois grands crocodiles du marigot politique ivoirien n’a pas donné d’étincelles. C’est une impression d’apparence. Cette réunion voulue par les opposants depuis des mois, a laissé transparaître entre Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, des divergences très nettes et des éclats de voix sur la conduite du processus de sortie de crise. C’est ce qui explique qu’elle n’ait accouché que d’une petite souris contenue dans la déclaration du Premier ministre, Guillaume Soro. Le maître d’œuvre de la sortie de crise, s’est voulu plutôt sibyllin : « Nous avons convenu et noté l’urgence de l’organisation de l’élection présidentielle », a-t-il indiqué face à la presse. Sur ce point, indiquent une source proche de la réunion, les trois leaders accordent leur violon pour dire qu’il faut que la Côte d’Ivoire aille aux élections « dans les brefs délais ». Mais quel délai ? Une seule certitude, les leaders n’ont pas voulu se hasarder à donner une date dans la précipitation qui les discréditerait, une fois de plus, auprès de l’opinion. Selon nos sources, l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara et l’ancien chef de l’Etat, Henri Konan Bédié, ont fait bloc autour d’un argumentaire : il faut une visibilité et une lisibilité sur un chronogramme des tâches à effectuer. Ceci aurait pour avantage de dessiner un schéma et des hypothèses de dates. Pour nous, auraient-ils fait savoir en substance à Laurent Gbagbo, octobre marque la fin de ton deuxième mandat présidentiel. Nous n’accepterons pas que tu ailles au-delà de cette date. Les Ivoiriens souffrent énormément pour que nous nous donnions le luxe de ne pas leur donner d’institutions crédibles avant la fin de l’année. Pour noyer le sujet de la date des élections, qui aurait pu déranger sa stratégie du dilatoire, le Chef de l’Etat s’est arc-bouté sur les prétendues « fraudes sur la liste électorale ». Selon ses dires, la liste électorale n’est pas aussi blanche qu’on le dit. Aussi, aurait-il indiqué, qu’il faut laisser le temps aux spécialistes de la traiter. « Soit », ont répondu en chœur les leaders du RHDP. Mais, cette vérification acceptée après tant de blocages, ne devrait pas être une échappatoire. « Pour nous, auraient-ils indiqué, la liste électorale définitive doit « être prête et affichée et certifiée » entre le 24 et le 30 juillet. Autrement dit, pour les leaders du RHDP, à la fin de ce mois, au plus tard, la Commission Electorale Indépendante devrait être en train de se pencher sur la phase pratique de l’organisation du scrutin. Ce d’autant que Bédié et ADO, à qui Gbagbo avait remis une pile de documents dits frauduleux, avaient préparé un «dossier en béton ». Des vérifications dont la Primature et les structures techniques ont connaissance. En effet, sur les 1533 pétitionnaires épinglés, les services d’Etat civil n’ont trouvé que quelques sept cas à débat. Les Opposants ont donc demandé au chef de l’Etat de mettre un terme à ces manœuvres et de donner une chance à la sortie de crise. Une fois la liste affichée, auraient indiqué Bédié et Ouattara, deux mois suffisent pour aller au premier tour de l’élection présidentielle. Laurent Gbagbo ne s’est pas engagé sur cette voie. Pour lui, le débat se trouve au niveau de la vérification des listes.

Fait curieux, le Président de la CEI n’a pas été en mesure de mettre de l’eau au moulin des opposants. Appelé à se prononcer sur le chronogramme des opérations à mener, Youssouf Bakayoko a cafouillé pour, en fin de compte, ne rien décider. « Vous voyez, même les techniciens n’ont pas de visibilité. On les laisse travailler. Je vais demain au Cap-Vert pour une réunion des pays émergents et à mon retour, je vous rappelle », devait indiquer Laurent Gbagbo, croyant avoir eu un argument de poids dans sa stratégie.

Tout dépit que Guillaume Soro devait conclure en ces termes : « Nous avons décidé de nous revoir dans quelques semaines. Et, sur proposition du président de la CEI, de décider la date de l’élection présidentielle ». Encore un autre rendez-vous manqué. Mais cette fois-ci, Laurent Gbagbo aura pris la pleine mesure de la détermination de ses opposants à ne plus le laisser faire la météo politique à sa guise. Que va-t-il se passer, l’avenir nous dira.

Charles Sanga
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