Rencontre Gagbo, Soro, Bédié et ADO mercredi au palais

Ils l’ont promise, et elle a eu lieu le mercredi dernier au palais présidentiel entre les grands, cette rencontre dite de vérité qui devait nous valoir enfin cette fameuse date de la présidentielle. A juste raison, les Ivoiriens fondaient de réels espoirs sur cette rencontre, la deuxième du genre, pour donner un coup d’accélérateur au processus de sortie de crise. Malheureusement, la grosse montagne a, une fois encore, accouché d’une petite souris, au grand désespoir des Ivoiriens. C’est qu’en vérité, Laurent Gbagbo et ses hôtes ne se sont pas mis d’accord. Pendant les deux heures d’horloge qu’ont duré les débats relatifs à la nouvelle date de la présidentielle et le chronogramme qui doit l’accompagner, les positions se sont radicalisées. Selon nos sources très proches du dossier, le camp présidentiel aurait proposé le désarmement total des rebelles avant les élections. Ce que, évidemment, auraient refusé les deux leaders de l’opposition que sont Bédié et ADO. Ces derniers estiment qu’avec l’encasernement des ex-combattants, les élections pouvaient tranquillement se dérouler pour enfin, sortir le pays de sa zone d’incertitude. Le représentant du facilitateur, Bourereima Baldini n’a pu trouver la formule pour mettre les antagonistes d’accord. Pourtant, cette réunion a pu rassembler sur le même plateau, les principaux acteurs du processus de sortie de crise que sont le président de la République, le Premier Ministre, Bédié et Ado, le représentant du facilitateur, la CEI et les représentants des structures techniques. Une fois encore, les intérêts individuels ont eu raison des Ivoiriens qui voient à travers cet autre échec, le rallongement de leurs souffrances. C’est donc devant l’incapacité des leaders à s’entendre sur le minimum, qu’un troisième épisode du marathon est envisagé à une date ultérieure. A quand ce troisième round du dialogue inter ivoirien, bien malin qui pourra y répondre. Tout compte fait, les tergiversations continuent au chevet de la mère-patrie mal en point. C’est aussi, une autre leçon de patriotisme.

Rodolphe Flaha