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Politique Publié le samedi 3 juillet 2010 | Le Nouveau Réveil

Kouadio Konan Bertin (KKB), président national de la Jpdci : “On peut moraliser la vie politique sans empêcher la tenue des élections”

© Le Nouveau Réveil Par Emma
Presse - Les leaders des jeunesses du RHDP à la Tribune d`échanges du quotidien Le Patriote
Vendredi 30 avril 2010. Abidjan, Zone 4C. Siège du quotidien "Le Patriote". Karamoko Yayoro (JRDR), KKB (photo) et les autres leaders des jeunesses du RHDP, face à la presse.
A Paris il y a quelques jours pour échanger avec les militants de son parti, le Pdci-Rda, Kouadio Konan Bertin, président national de la Jpdci, a rencontré des personnalités politiques française, de haut niveau dont des collaborateurs du président français Nicolas Sarkosy. Dans cet entretien, le président KKB fait le point de son voyage en France, dénonce la cabale de certains responsables du Pdci (?) encagoulés contre le président du Pdci Henri Konan Bédié. KKB, au regard de l’actualité nationale, n’a pas manqué de donner son point de vue sur l’affaire “Tagro Désiré”.

Monsieur le président, vous avez effectué un voyage à Paris. Vous avez rencontré de nombreuses personnalités et groupes également. Etait-ce un voyage de plaisir, de tourisme ou répondiez-vous à une invitation ?

Merci. Je suis parti en réalité pour approfondir des examens médicaux. Donc c'était un voyage pour des raisons de santé. Vous savez que depuis 1999, avec la chute du Pdci-Rda, je me suis investi corps et âme dans ce combat sans répit, sans repos. Nous sommes partout par monts et vaux, au front. Dix ans après, ça peut laisser des traces sur le corps. Parce que quand même le corps a besoin parfois de repos. Donc je suis allé pour m'assurer que tout va bien. Mais une fois arrivé à Paris, j'ai eu la chance de me rendre compte que je suis en bonne santé, que je peux encore continuer. Et j'ai mis mon temps à profit pour fouiner un tant soit peu. Parce que depuis quelque temps, je m'interrogeais sur la nature actuelle de nos liens avec nos alliés traditionnels de la droite politique française.

Monsieur le président, pouvez-vous nous faire le point des personnalités et autres groupes que vous avez rencontrés ?

D'abord, j'ai présidé moi-même deux (02) réunions de la Jpdci de France, pour donner un coup de fouet à leurs activités. Ensuite, nous avons animé ensemble une grande conférence avec un cadre ivoirien qui est à l'Ump, Daguad Dagui, qui est venu heureusement instruire nos jeunes militants de France. J'ai pu rencontrer également le Rhdp local pour faire le point avec lui et voir ensemble les perspectives. Après quoi, j'ai mis le cap sur les autorités françaises. Ce qui m'a amené successivement d'abord au Sénat où j'ai rencontré un vieil ami du président Houphouët-Boigny, Del Piccha, vice-président du Sénat chargé des questions étrangères, de la sécurité et de la défense. Ensuite, je suis allé à l'Assemblée nationale où j'ai rencontré deux anciens ministres Pr Bernard Debré et Jacques Godfrain, qui sont eux aussi des vieux amis de la Côte d'Ivoire. Ils ont bien connu le président Houphouët-Boigny. Ils connaissent le Pdci-Rda.

Ils m'ont permis de rencontrer le président de l'Uni qui est un syndicat d'étudiants proches de la droite française, qui a une particularité, c'est qu'il est composé aussi bien de professeurs, d'étudiants que d'anciens présidents de l'Uni. Donc nous avons échangé avec eux sur la possibilité d'un partenariat avec les étudiants du Pdci-Rda. Nous avons donc entamé d'ouvrir les sentiers à ce niveau pour voir quelles sont les expériences qu'on peut partager avec les étudiants ivoiriens et singulièrement du Pdci.

J'ai donc pu rencontrer Pascal Drouhaud qui, anciennement, était en charge des Relations extérieures de l'Ump. Et par la suite, j'ai rencontré l'actuel directeur des Relations internationales de l'Ump. Qui, si j'ai bien compris ses propres termes, est la porte d'entrée du Pdci-Rda. Et j'ai été à l'Elysée où j'ai échangé longuement avec un des conseillers du président de la République française, Nicolas Sarkozy, qui a en charge, les questions africaines. Avec tout ce monde, j'ai évoqué la question de remettre nos relations au goût du jour. Le Pdci-Rda traverse des moments difficiles depuis bientôt 10 ans. Et on dit souvent que c'est dans les moments difficiles qu'on voit ses vrais amis. Le Pdci qui a été de tout temps un parti ouvert sur le monde où le président Houphouët-Boigny a tissé un vaste réseau de relations d'amitié de par le monde, ce parti ne peut pas être orphelin. J'ai donc expliqué à nos amis français, que de la même façon Jack Land, Emmanuelli et Guy Labertit de la gauche française viennent régulièrement soutenir Laurent Gbagbo, je leur ai dit qu'il n'est pas question que la droite française ne se cache pas de ses affinités, de ses relations. Nous avons le droit d'avoir des relations. Je ne suis pas allé demander au gouvernement français de venir s'impliquer dans nos affaires. Je dis que le Pdci et l'Ump ont le droit d'entretenir au grand jour leurs relations, vieilles de je ne sais, combien de décennies. Alors, il n'y a pas de raison que les autres viennent célébrer ici à Abidjan leurs amis en grande pompe, souvenez-vous de Jesse Jackson ! On nous renvoie à des incidents malheureux qui ont eu lieu en 2004 contre les Français en Côte d'Ivoire. Je dis que tout cela appartient désormais au passé. En Côte d'Ivoire, il n'y a pas de sentiment anti français. Et le Pdci qui a bâti ce pays avec l'aide de la France et singulièrement nos amis de la droite et peut encore apporter beaucoup de choses à ce pays. Je leur expliquais ceci. Du temps où le Pdci se portait bien, les Ivoiriens ne s'expatriaient pas. Ils n'allaient pas nombreux à l'extérieur et en France. La Côte d'Ivoire retenait même dans la sous région tous nos frères de la sous région. Mais quand la Côte d'Ivoire va mal et que nos frères quittent leur pays, quel autre Africain trouverait un malin plaisir à venir s'installer en Côte d'Ivoire ? Nous avons intérêt tous, aussi bien les Ivoiriens que les Français, à faire en sorte que la Côte d'Ivoire renoue avec la stabilité avec la paix. Et cela, je l'ai demandé avec force et nous pouvons compter sur nos amis de la droite française.

Comment ont qualifié les personnalités françaises au pouvoir l'état des relations avec votre parti, le Pdci-Rda ?

Ils ont reconnu, eux-mêmes, que cette relation est en train de s'étioler, de disparaître, de mourir à petit feu. Et je peux vous dire que, ce que j'ai eu comme réponse, je réserve cela à la hiérarchie de mon parti, au président et au secrétaire général du parti. Dans les mois à venir, vous verrez.

Au niveau des entretiens que vous avez eus, peut-on s'attendre à quelques bonnes nouvelles ?

Comme on l'a vu en Angleterre avec le Parti conservateur de David Cameroun, qui a échangé avec le président du Pdci-Rda. L'Ump est-elle prête à accompagner Pdci et son candidat Henri Bédié à la prochaine présidentielle ? ?

Je réserve cette réponse pour les prochains jours. Il y a une grande et agréable surprise que vous allez observer et j'ai dit que je réservais la primeur de ces choses au président du parti. Wait and see. Je peux dire qu'il a été beaucoup question de la candidature du président Bédié. Tous ceux que j'ai rencontrés, dont vous avez les photos ou non sont unanimes que c'est le président qu'on doit accompagner à la tête de la Côte d'Ivoire. Ils sont même allés à me dire ceci : La Côte d'Ivoire a besoin de renouveau dans la sécurité. Et mon thème de campagne va s'articuler autour de cela. La Côte d'Ivoire a besoin de renouveau dans la sécurité. La sécurité qu'on obtient dans l'expérience. Le président Bédié est le citoyen ivoirien qui, avec sa somme d'expériences et pour ce qu'on connaît de lui, peut garantir la sécurité et offrir le renouveau en question en mettant les jeunes en avant. Mais pour cela, le président Bédié est la formule toute trouvée. Il a toujours été dans sa vie, la chance de la Côte d'Ivoire et demeure la chance de la Côte d'Ivoire. Et je dois vous dire qu'à l'extérieur, le monde est unanime à croire que le président Bédié peut encore apporter beaucoup à notre pays.

Que disent les Ivoiriens et plus particulièrement les militants du Pdci qui sont en France ou en Europe avec lesquels vous avez échangé, des agitations actuelles à l'intérieur du Pdci contre le président Bédié ?

J'avoue que je suis moi-même surpris de l'allure qu'on veuille donner aux choses. Parce qu'en réalité, toute modestie mise à part, je crois que je suis dans ce parti. Je fréquente ce parti. Je vis dans ce parti. Je rencontre les secrétaires généraux de section, les élus, tout le monde. Je viens de la France, à aucun moment, je n'ai le sentiment qu'il y a un tel problème de leadership au sein du Pdci-Rda.

J'observe, comme il fallait s'y attendre, que plus on va approcher des élections, plus cela va s'accentuer. Le pouvoir Gbagbo qui n'a jamais voulu affronter le président Bédié dans les urnes va chercher à déstabiliser tous les partis politiques. Donc, c'est normal qu'on ramasse çà et là des petites voix et qui font écho des choses qui n'existent pas en réalité. C'est pourquoi, je conseille que dans cette période précise, nous gardions notre calme et notre sérénité. Que la frilosité ne nous habite pas.

Parce qu'en réalité, tous les militants du Pdci-Rda, qu'ils aiment le président Bédié ou qu'ils ne l'aiment pas, sont conscients d'une chose. Le président Bédié est le seul fédérateur de nos ambitions, de nos espoirs aujourd'hui à l'intérieur du Pdci-Rda. Nous n'avons pas envie d'ouvrir une boîte de pandore, à quelques mois des élections pour chercher quoi. Non, je peux vous dire aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, je n'ai pas eu le sentiment que les militants sont ébranlés. Il y a un problème créé, c'est vrai il y a quelques gesticulations dans les journaux suscitées par des gens que nous connaissons déjà, l'adversaire. Mais, le Pdci est serein ! Le chien peut aboyer, la caravane passe. Nous approchons allègrement vers la victoire du Pdci-Rda et de Henri Konan Bédié. Je l'ai dit dès les premiers instants.

Chacun de nous vient avec une mission et un destin. Le président Bédié est arrivé sur cette terre de Côte d'Ivoire avec sa mission et son destin. Nul ne peut empêcher que le destin d'autrui se réalise.

Personne n'empêchera que Bédié redevienne président de la Côte d'Ivoire. Nous y avons tout investi : notre vie, notre jeunesse, notre avenir, notre espoir. Il n'y a pas de raison que cela soit déçu. Nous sommes vigilants, nous sommes au travail comme vous le constatez. Pourvu qu'on dise que demain on va aux élections et on gagne les élections. C'est de cela qu'il s'agit. J'invite tous les militants du Pdci-Rda à garder la sérénité, le calme, à ne pas écouter les chants de sirène. Il n'y a pas le feu en la demeure. Je pense que le Pdci se porte bien. La préoccupation des Ivoiriens aujourd'hui, c'est comment avoir la Cni, des élections pour sortir de la crise. Celui qui les emmènera vers ces rêves, vers ces ambitions nobles et légitimes, c'est celui-là que les Ivoiriens écoutent, non pas les combats d'arrière-garde.

Vous avez sans doute suivi l'affaire "Tagro" depuis l'extérieur. Qu'est-ce que cela vous inspire ? Croyez-vous que cela peut retarder le processus électoral ?

Il faut y attacher un peu d'intérêt à condition que cela ne vienne pas bouleverser le processus de sortie de crise qui est en cours. On peut moraliser la vie publique sans empêcher la tenue des élections. Dans tous les cas, en ce qui me concerne, il n'y a rien de nouveau. Dans ce même journal "Le Nouveau Réveil" depuis 10 ans, nous ne faisons que mettre à nu, les tares que Gbagbo et son pouvoir servent à nos sociétés. Ce pouvoir corrompu. Depuis bientôt 10 ans. Vous imaginez qu'on a mis en place une police nationale avec les 2/3 des militants du Fpi, elle n'est plus une police nationale. Et qu'est-ce que Tagro dit : "Quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé des policiers en place, et nous n'avions pas confiance en eux. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que tous ces anciens militaires, policiers et gendarmes qui sont là ne sont pas ceux en qui Gbagbo peut faire confiance. Et pourtant, voici des gens qui ont risqué leur vie, pour défendre un régime. Voici comment Gbagbo paie les Ivoiriens. Un pouvoir ingrat. En retour, il faut créer une milice qui agit pour le compte de la police nationale, chose que nous connaissons. Dans cette affaire, nous les suivons de très près. Si Tagro avait un minimum de dignité, comme cela se fait dans les grands pays civilisés, il aurait été le 1er à démissionner pour permettre la poursuite des enquêtes. Donc l'Afrique est ce qu'elle est et puis on s'accroche. Mais, il s'accroche à quoi ? Tagro doit partir, un autre viendra peu importe. Allons aux élections pour mettre fin à tout cela. Parce que le vrai mal ce ne sont pas les individus. C'est le système qui génère ces individus. C'est un pouvoir corrompu, un pouvoir de satan, je l'ai dit, et vous le voyez au grand jour. C'est un pouvoir qui n'est pas béni de Dieu, c'est un pouvoir satanique.

Interview réalisée par Patrice Yao
Coll : Serge Amany
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