L’Ambassadeur Youssouf Bakayoko, président actuel de la Commission Electorale Indépendante, veut prendre toutes ses responsabilités face au défi de la fixation de la date de la présidentielle. Nous l’avons dit, l’homme a ses méthodes propres à lui, basées sur la discrétion, mais particulièrement efficaces. Il en avait donné les preuves pendant son passage à la tête du Ministère des Affaires Etrangères. C’est bien Youssouf Bakayoko qui a redoré le blason de la diplomatie ivoirienne, lorsque celle-ci avait perdu de son superbe au plan international. En prenant les rênes de la CEI, Youssouf Bakayoko avait pleine conscience de l’ampleur de la tâche qui l’attendait. Surtout le gros challenge qu’il a, de donner aux Ivoiriens leurs élections tant attendues. En diplomate bien avisé, et ayant une solide connaissance du terrain politique ivoirien, le fils du Worodougou n’a pas voulu se jeter aveuglement dans la bataille. Il a fait le choix d’observer, analyser et comprendre, afin de prendre la bonne décision, celle qui contentera tous les Ivoiriens, et au bon moment. Devant les multiples tergiversations des politiques et leur incapacité à s’accorder sur le minimum, le président de la CEI décide de prendre ses responsabilités pour proposer la date de la prochaine présidentielle. Dans la discrétion, la CEI s’est donné les moyens de tenir sa date. Cette fois, elle veut s’assumer en prenant l’initiative de proposer seule, au Premier Ministre Soro Guillaume, la date de la prochaine présidentielle. L’annonce de cette décision de la CEI va changer assez de choses dans l’évolution des débats politiques nationaux. Elle va également mettre du baume au cœur des Ivoiriens qui, depuis très longtemps, attendaient cette décision de la part de leur structure en charge des élections. C’est également un message fort à tous ceux qui pensent que la nouvelle équipe dirigeante de la CEI conduite par Youssouf Bakayoko ne travaille pas. Le diplomate a toujours dit qu’il y a des gens qui travaillent dans le bruit, et ceux qui le font dans le silence. Il se réclame de la seconde catégorie. Maintenant que l’annonce est faite, tous les regards se tournent désormais vers la CEI pour voir cette déclaration se transformer en actes concrets. Si Youssouf Bakayoko réussit à offrir aux Ivoiriens, leurs élections, il rentrerait ainsi par la grande porte, dans l’histoire de la Côte d’Ivoire.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha