L’arrêté 202 du 07 mai 2010, pris par le ministre des Transports, Albert Flindé, accordant le monopole de l‘escorte groupée et de convoyage des véhicules de transports de marchandises à l’Office ivoirien des chargeurs (Oic), passe mal. Les acteurs de la chaîne des transports exigent que le texte ministériel soit rapidement annulé. S’ils n’ont pas gain de cause, les transporteurs envisagent de rentrer en grève à partir du 19 juillet prochain. «Nous demandons au ministre Flindé de revenir sur sa décision. Faute de quoi, nous déclencherons un mouvement de grève dénommé “corridor fermé”, a prévenu le porte-parole du Front uni contre la vie chère, Roger Assandé, dans une déclaration transmise à la presse jeudi à Abidjan. Dans cette croisade, l’association de lutte contre la cherté de la vie est sur la même longueur d’onde que Mahamadi Porgo, président du Syndicat des commerçants de Bobo-Dioulasso et trésorier de l’Organisation nationale des transporteurs terrestres du Burkina Faso (Onttb) et Moussa Coulibaly, représentant du Syndicat national des conducteurs routiers du Mali (Synacor) à Zégoua. «Nous payons tous les frais afférents à cette escorte. Malgré tout, nous sommes confrontés aux problèmes suivants : insécurité totale sur le trajet, absence d’agents d’escorte durant tout le parcours, paiement de frais annexes aux différents barrages sur le tronçon Tiébissou-Abidjan, non-assistance en cas de panne et grèves répétées de l’Oic sans préavis», se plaignent ces opérateurs. Pis, ces acteurs qui ont fait le sacrifice d’emprunter à nouveau les ports ivoiriens après les périodes de plomb, n’excluent pas de changer de destinations au cas où. En tout état de cause, M. Assandé souhaite que l’autorisation de convoyage et d’escorte de marchandises, octroyée par son prédécesseur Albert Toikeusse le 19 janvier 2010 à deux sociétés privées que sont le Groupement des affréteurs et chargeurs de Côte d’Ivoire (Gacci) et la Société de commerce Ivoiro-burkinabé de transit (Sococib-transit), soit réactivée. «Nous voulons la libre concurrence. L’Etat doit laisser faire la concurrence et se contenter de jouer son rôle d’arbitre», dit-il. Il explique qu’en remettant en cause la libéralisation du convoyage, le ministre Flindé a méconnu la réalité du terrain. Pour lui, la concurrence a permis de réduire considérablement les prix de l’escorte groupée avec des tarifs préférentiels pour les transporteurs. Ces tarifs sont parfois descendus jusqu’à 80.000 Fcfa contre 120.000 Fcfa avant l’ouverture.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko