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Politique Publié le lundi 12 juillet 2010 | Le Patriote

Menaces sur le processus électoral : Le FPI en fait trop

© Le Patriote Par Prisca
Politique/Front populaire ivoirien: Ouverture de la 20è édition de la Fête de la liberté, en présence du président du parti, M. Pascal Affi N`guessan
Jeudi 29 avril 2010. Abidjan, Yopougon. Célébration de la Fête de la Liberté sur le site du futur siège du Front populaire ivoirien (FPI). Photo: assis de g. à dr. Mamadou Koulibaly, Simone Gbagbo, Affi N`guessan et Abou Drahamane Sangaré
De véritables enfants gâtés du processus électoral en Côte d’Ivoire ! On aurait dit des bambins dont la turbulence et les caprices, comme une maman poule le ferait pour ses rejetons, ne sont que trop supportées par l’opposition politique.

Depuis le début de la crise, c’est malheureusement ce que donne à constater le FPI. Et les Ivoiriens, avec eux l’ensemble des observateurs ainsi que les parties prenantes dans la résolution de cette crise, mais surtout l’opposition politique, n’en ont que trop vu et parfois trop subi de la part de Laurent Gbagbo et ses partisans.

Dernier caprice en date : la tentative de refus de reconnaître le résultat des vérifications de la liste provisoire. Si ce n’est pas la goûte d’eau qui ferra déborder le vase de la grande patience, l’esprit de conciliation, de dialogue et de responsabilité dont les opposants ont jusque-là fait preuve, cela y ressemble fort. L’opinion nationale et internationale aura tant compris les arabesques
politiciennes des socialistes ivoiriens, que la mayonnaise risque de ne plus prendre.
C’est une lapalissade de dire que la crise ivoirienne a des relents identitaires doublés d’un lourd contentieux électoral. Aussi, depuis l’Accord de Linas Marcoussis, en banlieue parisienne, le 23 janvier 2003, les protagonistes de la crise ont-ils cherché à résoudre ces deux questions fondamentales. Très vite, le problème de l’identification des citoyens s’est avéré un véritable labyrinthe qu’il fallait démêler pour ouvrir la voie à une élection transparente et crédible répondant aux normes internationales. C’est ainsi que le 14 juillet 2006, sous la houlette du Premier ministre d’alors, Charles Konan Banny, sont lancées les audiences foraines. Alors que tout semblait être bien parti, le Fpi, par la voix de son président Affi N’Guessan, lancera le 19 juillet 2006, une véritable « Fatwa » contre une opération pourtant notoirement réputée pour coller les morceaux du drame identitaire en Côte d’Ivoire. Le boycott actif et pour le moins violent du FPI se soldera par des morts d’hommes à Bassam, Divo, Lakota, etc. On en était là quand Gbagbo décide de ses débarrasser de Konan Banny qui, manifestement, ne faisait pas son jeu. Vint alors l’Accord politique de Ouagadougou qu’il initie au travers d’un dialogue dit direct avec leader des Forces nouvelles, Guillaume Soro, sous l’égide du Président burkinabé désigné nouveau facilitateur dans la crise ivoirienne.

L’identification, le nœud du problème

Une fois de plus les Parties signataires de l’Accord reconnaissent que l’identification des populations ivoiriennes et étrangères vivant en Côte d’Ivoire constitue une préoccupation majeure. Soulignant au passage que « Le défaut d’une identification claire et cohérente, de même que l’absence de pièces administratives uniques attestant l’identité et la nationalité des individus constituent une source de conflits ». Une reconnaissance de l’esprit de l’Accord de Marcoussis. Pour ce faire, Laurent Gbagbo et son nouveau Premier ministre, Guillaume Soro ont décidé de deux opérations majeures dans le cadre de l’identification des Ivoiriens. D’une part, la relance des audiences foraines d’établissement de jugements supplétifs d’actes de naissance. Et d’autre part, la confection de nouveaux titres d’identité en vue des élections générales. Pour la liste électorale, le principe arrêté, c’est qu’à l’issue des audiences foraines, la CEI procèdera, sur la base de la liste électorale de 2000, à un recensement électoral, avec collecte des données biométriques sur toute l’étendue du territoire national. Et que pourront s’inscrire sur la liste électorale les Ivoiriens âgés de dix-huit (18) ans au moins, munis d’un extrait d’acte de naissance ou d’un jugement supplétif d’acte de naissance en tenant lieu. L’Accord souligne que « Tous les citoyens qui se seront fait enrôler sur la liste électorale se verront délivrer un récépissé comportant leur numéro d’identification unique qui sera nécessaire pour le retrait de la carte d’électeur et de la nouvelle carte nationale d’identité ». Et que « l’inscription sur la liste électorale sera établie par l’Institut National de la Statistique (INS) et l’opérateur technique désigné par le Gouvernement pour l’identification. Ces deux opérateurs accompliront leur mission sous la responsabilité de la CEI ».

La longue liste des concessions faites au FPI

Après plusieurs tractations, l’enrôlement électoral commence le 15 septembre 2008. On en était là quand, contre toute attente, le FPI fait un revirement spectaculaire en exigeant que les pétitionnaires produisent les photocopies de leur acte de naissance ou jugement supplétif. Et ce, sans aucun argument convainquant. Première concession que l’opposition fait au FPI. L’objectif inavoué de ce parti était de faire traîner le processus électoral. Imaginez les efforts que font les populations des localités où il n’y a pas d’électricité pour se procurer une photocopie de leur pièce. Toujours dans sa tentative de faire perdurer le processus électoral, le camp présidentiel exige, au mois de novembre 2008, un croisement de la liste électorale provisoire avec les fichiers dits historiques ( fichier de Carte de séjour, CGRAE, CNPS, Fonction Publique, RGPH 98, Exilés politiques,etc.). L’opposition politique cède au nom de la transparence. L’avenant 4 de l’Accord de Ouagadougou signé à Korhogo le 28 novembre 2008 prend en compte cette exigence du camp de Laurent Gbagbo. Ce travail d’hercule est fait par les structures techniques. Il donne comme résultat : 5.300.000 électeurs et 1.033.000 pétitionnaires au statut n’ayant pu être clarifié. Le travail est tellement bien fait qu’il est salué par toutes les parties prenantes. Là encore, le FPI exige qu’il y ait deux listes affichées. En dépit des protestations de l’opposition politique, la CEI version Mambé accède à cette exigence du camp présidentiel. Ironie du sort, c’est ce même Mambé qui, suite à une rocambolesque affaire de tricherie savamment manigancée par le FPI, sera vilipendé et chassé comme un malpropre, par une décision de dissolution du chef de l’Etat. Nonobstant l’opposition du RHDP et l’élan de désapprobation d’une écrasante majorité de la population, Mambé a été remplacé. Non content d’avoir éjecté un haut cadre de la nation, qui aura abattu 95% du travail dévolu à la CEI, le FPI exigera un audit de la liste électorale. Les tractations aboutissent à une vérification de la liste électorale portant sur un ensemble de 1.798.000 pétitionnaires croisés positivement par ascendance. En majorité ce sont des jeunes entre 18 et 25 ans qui ne figurent sur aucun fichier et dont la situation a été clarifiée à travers celle de l’un des parents. Le traitement informatique fait ressortir que plus de 1.600.000 d’entre eux sont bel et bien Ivoiriens. Le FPI qui espérait que cette opération aurait « rejeté en masse les voleurs de nationalité ivoirienne » est totalement déçu. Il tombe en transe. Le voilà qui récuse encore le résultat du travail auquel toutes les structures techniques ont participé sur des bases consensuelles. Tout le monde voit alors que c’est le comble. Et que le FPI est comme l’hydre, ce serpent mythique qui n’en finit jamais de mourir et renaît toujours de ses cendres maléfiques.

Ibrahima B. Kamagaté
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