Ils n’ont pas déçu. Et le public invité au déjeuner-débat samedi à la Place Ernesto Djédjé de Treichville, autour du thème : «la nécessité d’organiser les élections présidentielles en Côte d’Ivoire», est reparti à la fois satisfait et convaincu. Patrick Zasso et Emma Biakoh, tous deux porte-paroles pour les jeunes du candidat du RDR, ont tiré leur épingle du jeu. «L’élection présidentielle ne doit plus être pour nous Ivoiriens, une nécessité, mais une obligation pour la Côte d’Ivoire. C’est elle qui va nous permettre de sortir de la crise qui sévit depuis une décennie. C’est aussi elle qui va conduire le pays à la stabilité», a fait remarquer Partick Zasso. Devant un public parmi lequel on notait la présence du Directeur de campagne d’Abidjan Sud, le ministre Cissé Ibrahim Bacongo, le conférencier Zasso a, dans son développement, soutenu que les élections en général et la présidentielle en particulier doivent être réclamées par la quasi-totalité des Ivoiriens : «Ce sont tous les Ivoiriens qui doivent s’unir, se battre pour arracher l’organisation des élections à Gbagbo. Les élections ne sont pas l’affaire des seuls partis politiques. Ce ne sont pas ADO, Bédié ou les autres candidats qui en sont les seuls concernés. Mais bien tout le monde», a-t-il déclaré, avant de préciser que seule la tenue de la présidentielle avec un nouveau président démocratiquement élu va rassurer les investisseurs qui viendront nombreux. Pour Zasso, c’est encore le changement du régime par les élections qui, «non seulement, va attirer les investisseurs, mais mettre fin à dix ans de misère que les Ivoiriens vivent depuis l’avènement de la Refondation au pouvoir». Au demeurant, l’hôte des populations de Treichville n’a pas dédouané l’opposition dans la lenteur du processus avec la non tenue des élections. Selon lui, «l’opposition a sa part de responsabilité car elle semble bien s’accommoder de cette situation». Pour sa part, Emma Biako n’a pas dit autre chose. «C’est le peuple qui doit exiger les élections pour mettre à la tête de la Côte d’Ivoire, quelqu’un qui est crédible. Cela est le combat de toute la Côte d’Ivoire et non d’une chapelle politique». Répondant à la préoccupation de certains participants qui ont dénoncé les nominations tribales dans l’équipe de campagne d’ADO, les deux porte-paroles pour la jeunesse du candidat Ouattara ont tenu à rassurer ceux qui, à tort, soutienne cela. «Il n’y a pas un parti politique qui fait la promotion de l’ouverture que le RDR. Le président du RDR est convaincu que seule l’ouverture est le seul gage de sortir le pays de la misère. C’est pourquoi, il ne cherche jamais à connaître les origines ou l’ethnie de qui que ce soit avant de les nommer», ont-ils rectifié. Et de citer la longue liste des cadres du RDR qui ne viennent pas du Nord. Les conférenciers qui se sont également prononcés sur l’affaire Tagro, ont demandé aux uns et aux autres de ne pas se laisser abuser par cette affaire, qui n’a d’autres buts que de détourner l’attention de l’opinion sur d’autres débats. L’essentiel pour l’heure, étant la tenue de la présidentielle. C’est d’ailleurs pour cette raison que Patrick Zasso et Emma Biako ont exigé la date de la présidentielle à la CEI.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET
