Dr. Boga Sako Gervais, président du Fidhop (Fondation ivoirienne pour les droits de l'homme et la vie politique) était face à la presse hier à l'Hôtel du District d'Abidjan. Ci-dessous, de larges extraits de son intervention.
(…)
1. Rappel des faits
On rappelle que c'est le 02 juin 2010, au cours du colloque organisé par la Convention de la Société Civile Ivoirienne sur " le bilan et les perspectives de la démocratie en Côte d'Ivoire après 20 ans de multipartisme ", que le Président de l'Assemblée Nationale a révélé que le chef de cabinet du Ministre de l'Intérieur, Désiré TAGRO, aurait fait réussir 10 candidats originaires de son village Digbam, sur les 1358 admis. Et que le climat de suspicion créé par cette allégation nécessitait l'ouverture d'une enquête parlementaire.
A l'effet de faire la lumière sur cette accusation grave, le Président de la République a saisi le Procureur de la République Raymond TCHIMOU, le 20 juin 2010. L'enquête diligentée par ce dernier devrait être également élargie à d'autres allégations portant sur le détournement, pour le compte du même Ministre, des sommes allouées à l'organisation du Hadj, ainsi qu'une partie des fonds versés par la société TRAFIGURA destinés à l'indemnisation des victimes des déchets toxiques et un pot-de -vin estimé à 10 Milliards que M. TAGRO aurait reçu avec le Premier Ministre Guillaume Soro, de la part de la société SAGEM.
Le Procureur n'ayant pas encore livré les résultats de son enquête, la FIDHOP, très respectueuse du principe selon lequel " lorsque la Justice est saisie, tout le monde se dessaisit ", ne se prononcera pas sur le fond de l'affaire, mais plutôt sur les circonstances qui l'entourent.
2. Analyses de la FIDHOP
- L'affaire dite "affaire Désiré TAGRO", du nom du Ministre de l'Intérieur actuel de la République de Côte d'Ivoire, pose toute la problématique de la moralisation de la vie publique, ainsi que celle de la Bonne Gouvernance. Il s'agit d'aspects fondamentaux de la Démocratie et de l'Etat de droit;
- Au regard des acteurs protagonistes, à savoir, le Président de l'Assemblée Nationale, le Pr Mamadou KOULIBALY, lequel a porté une accusation publique contre le Ministre de l'Intérieur, Désiré TAGRO, pour lequel l'enquête a été élargie au Premier Ministre Guillaume Soro, la FIDHOP note que c'est l'Etat lui-même qui est mis en cause par eux-mêmes qui sont censés le diriger, en vue d'apporter du bonheur aux populations. Au plan purement politique, c'est une affaire à prendre très au sérieux.
- Aussi, en vertu de la Constitution ivoirienne du 1 er août 2000, en son Article 26, qui dit:
" Tout citoyen, investi d'un mandat public ou chargé d'un emploi public ou d'une mission de service public, a le devoir de l'accomplir avec conscience. Loyauté et probité ".
Sommes-nous en droit aujourd'hui de nous interroger sur la loyauté et la probité de ceux qui nous dirigent.
- Cependant, en ce qui concerne l'enquête conduite par le Procureur de la République Raymond TCHIMOU et son équipe, sans mettre en doute la compétence et le professionnalisme des enquêteurs, nous émettons de fortes réserves quant aux résultats de leurs investigations. Pour nous, tant que le Ministre Désiré TAGRO sera en poste, les conditions du déroulement d'une enquête objective ne seront pas réunies; à moins d'une surprise.
Mais en même temps, la voie de l'enquête parlementaire est disqualifiée. Non seulement parce que le principal accusateur est le Président du Parlement, c'est lui qui a suscité cette enquête, pour sans doute confirmer ses accusations; mais en plus, il y a quelques mois, des Députés de l'opposition ont eux-mêmes vilipendé cette respectable Institution qu'est l'Assemblée Nationale, sous le prétexte que leur législature était venue à son terme. Il nous parait donc malsain qu'ils veuillent utiliser le Parlement pour régler leur problème politique.
Pour toutes ces raisons, la FIDHOP préconise plutôt une commission d'enquête indépendante; comme ce fut le cas dans les années 90-91, lors de la descente des militaires dans la cité universitaire de Yopougon, ou plus récemment en 2005, suite au déversement des déchets toxiques dans la ville d'Abidjan.
- Toutefois, quelle que soit l'issue de cette affaire, c'est le peuple de Côte d'Ivoire qui devra sortir vainqueur! Car cette affaire aura eu le mérite d'éveiller la conscience des populations et de mettre le Chef de l'Etat, " détenteur exclusif du pouvoir exécutif ", devant ses responsabilités, quant à la loyauté et à la probité de ceux avec qui il gouverne la Côte d'Ivoire depuis maintenant dix ans.
Enfin, pour la FIDHOP, à partir de "l'affaire Désiré TAGRO", les populations vivant en Côte d'Ivoire doivent définitivement prendre la résolution de ne plus jamais payer de l'argent, ni aller voir des personnalités, pour avoir accès à un emploi public ou privé, car elles y ont droit.
IV. LA PRESIDENTIELLE EN 2010 !
La FIDHOP soutient que si l'élection présidentielle n'était pas organisée en 2010, ce serait le chaos en Côte d'Ivoire!
1. Du processus électoral
Interrompu depuis l'affaire BEUGRE MAMBE en février dernier, le processus électoral semble avoir redémarré avec l'opération de vérification de la liste électorale provisoire, depuis le 21 juin 2010. Cependant, cette phase rencontre une fois de plus des obstacles et l'on peut dire que le processus est actuellement en panne.
Dans le même temps, l'encasernement des ex-combattants des Forces Nouvelles, qui est une étape décisive pour l'aboutissement du processus électoral, n'est toujours pas réalisé, faute de moyens, dit-on, alors que la rébellion maintient toujours une caisse parallèle en marge de l'Etat.
Conséquence: la Commission Electorale Indépendante (CEI), qui se laisse phagocyter, voire manipuler par la Primature, n'a toujours pas publié la liste électorale définitive, ni fixé la date de l'élection présidentielle.
Même le Cadre permanent de concertation inter ivoirien organisé le Mercredi 30 juin au Palais présidentiel à Abidjan, entre le Président de la République Laurent GBAGBO, M. Henri Konan BEDIE, le Dr Alassane Dramane OUATTARA et M. Guillaume Soro, en présence du Président de la CEI, SEM Youssouf BAKAYOKO et de M. Boureima BADINI représentant le Facilitateur Blaise COMPAORE, a encore accouché d'une souris.
Par ailleurs, une autre conséquence logique de la prolongation interminable du processus électoral, se fait jour. Il s'agit de la réouverture ou non du dépôt des candidatures. Cette préoccupation nous parait tout à fait légitime, vu que le Code électoral prévoit le dépôt des candidatures 45 jours avant l'élection. Aujourd'hui, environ un an après la publication de la liste des candidats, il se peut qu'il y en ait parmi eux qui veuillent désister; tout comme il peut y avoir d'autres citoyens ivoiriens qui aient pris la décision d'aller à cette élection présidentielle. Nous pensons que le Conseil Constitutionnel devrait accueillir favorablement une telle requête.
Mais " à trop tirer sur la corde, on finit par la casser! "
C'est pourquoi, face à l'enlisement du processus électoral, qui consacre depuis cinq ans, la violation du droit du Peuple souverain de Côte d'Ivoire de décider par lui-même du choix de ses dirigeants, la FIDHOP projette les deux actions ci-après décrites.
2. Deux actions pacifiques d'envergure
SI D'ICI LE 7 AOÛT 2010, LA DATE DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE N'EST PAS CONNUE, LA FIDHOP APPELLE TOUS LES IVOIRIENS ET TOUS CEUX QUI AIMENT LA CÔTE D'IVOIRE, A UN DEUIL NATIONAL ET A UN SIT-IN POPULAIRE A LA PLACE DE LA REPUBLIQUE.
- UN DEUIL NATIONAL, qui sera symbolisé par des bandeaux noirs partout dans la ville d'Abidjan le 7 août, est un signe fort pour exprimer;
- - La négation de la souveraineté et de la liberté du Peuple ivoirien: donc pas d'indépendance à célébrer avant l'élection présidentielle (les festivités du cinquantenaire devraient par conséquent être reportées) ;
- La mort de la démocratie en Côte d'Ivoire, par la faute de la classe politique ivoirienne, avec ses alliés: les Forces Nouvelles;
- La mort de l'Accord Politique de Ouagadougou (APO), car le Cadre Permanent de Concertation (CPC), composé du Président Laurent GBAGBO, de l'ex-Président Henri Konan BEDIE, de l'ex-Premier Ministre Alassane Dramane OUATTARA, de l'actuel Premier Ministre Guillaume Soro et du Facilitateur Blaise COMPAORE, aura échoué.
- UN SIT-IN POPULAIRE à la place de la République, le 7 août, pour dire: - NON! à la prise en otage du Peuple ivoirien par la classe politique;
- NON! à la prise en otage de la Côte d'Ivoire par la rébellion, dont les responsables sont payés sur le budget de l'Etat, alors qu'ils détiennent toujours leurs armes et continuent de confisquer une partie des ressources du pays;
- NON! au laxisme et à l'immobilisme de la CEI, qui refuse de prendre ses responsabilités;
- NON! à la mauvaise Gouvernance: à la corruption; au népotisme; au tribalisme et au clientélisme au sommet de l'Etat et dans l'Administration ivoirienne;
- NON! aux agressions et attaques dont sont souvent victimes des défenseurs des Droits de l'Homme.
En conséquence de tout ce qui précède, la FIDHOP exige ce qui suit.
EXIGENCES DE LA FIDHOP
La FIDHOP exige:
1. La fixation par la CEI et avant le 7 août 2010 de la date de l'élection présidentielle et l'affichage de la liste électorale définitive;
2. L'encasernement sans délai et sans conditions des ex-combattants des Forces nouvelles et des groupes d'auto-défense, et l'unicité des caisses de l'Etat;
3. La mise en place d'un Cadre Permanent de Concertation élargi à tous les candidats de la présidentielle et à la Société civile;
4. La démission immédiate ou la suspension du Ministre de l'Intérieur Désiré TAGRO de ses fonctions, en vue de permettre une enquête plus objective et crédible: le Chef de l'Etat doit privilégier l'intérêt de la Côte d'Ivoire par rapport à celui de sa famille politique;
5. La mise en place d'une commission d'enquête indépendante pour la moralisation de la Vie publique, dite "Commission Etat Propre" (C.E.P), avec pour mission d'enquêter sur tous les dossiers de corruption et de détournement massif de deniers publics à l'issue d'une telle enquête, si les accusations portées contre le Ministre TAGRO étaient infondées, la FIDHOP exigera sa réhabilitation et la démission du Président de l'Assemblée Nationale), et la mise en place de la Haute Cour de Justice;
6. La prise en charge totale, par l'Etat de Côte d'Ivoire, des soins du membre de l'APDH qui a été victime d'une agression armée à Odienné et la protection accrue des défenseurs des Droits de l'Homme sur toute l'étendue du territoire ivoirien;
7. Le dédommagement conséquent de toutes les victimes des inondations pour lesquelles la responsabilité de l'Etat de Côte d'Ivoire est irréfutablement engagée, comme c'est le cas à la Riviera Palmeraie, et la révision complète du plan ORSEC.
Au nom de la FONDATION IVOIRIENNE POUR L'OBSERVATION ET LA SURVEILLANCE DES DROITS DE L'HOMME ET DE LA VIE POLITIQUE, en abrégé: FIDHOP, je vous remercie.
Fait à Abidjan, le 13 juillet 2010
Dr BOGA Sako Gervais
(…)
1. Rappel des faits
On rappelle que c'est le 02 juin 2010, au cours du colloque organisé par la Convention de la Société Civile Ivoirienne sur " le bilan et les perspectives de la démocratie en Côte d'Ivoire après 20 ans de multipartisme ", que le Président de l'Assemblée Nationale a révélé que le chef de cabinet du Ministre de l'Intérieur, Désiré TAGRO, aurait fait réussir 10 candidats originaires de son village Digbam, sur les 1358 admis. Et que le climat de suspicion créé par cette allégation nécessitait l'ouverture d'une enquête parlementaire.
A l'effet de faire la lumière sur cette accusation grave, le Président de la République a saisi le Procureur de la République Raymond TCHIMOU, le 20 juin 2010. L'enquête diligentée par ce dernier devrait être également élargie à d'autres allégations portant sur le détournement, pour le compte du même Ministre, des sommes allouées à l'organisation du Hadj, ainsi qu'une partie des fonds versés par la société TRAFIGURA destinés à l'indemnisation des victimes des déchets toxiques et un pot-de -vin estimé à 10 Milliards que M. TAGRO aurait reçu avec le Premier Ministre Guillaume Soro, de la part de la société SAGEM.
Le Procureur n'ayant pas encore livré les résultats de son enquête, la FIDHOP, très respectueuse du principe selon lequel " lorsque la Justice est saisie, tout le monde se dessaisit ", ne se prononcera pas sur le fond de l'affaire, mais plutôt sur les circonstances qui l'entourent.
2. Analyses de la FIDHOP
- L'affaire dite "affaire Désiré TAGRO", du nom du Ministre de l'Intérieur actuel de la République de Côte d'Ivoire, pose toute la problématique de la moralisation de la vie publique, ainsi que celle de la Bonne Gouvernance. Il s'agit d'aspects fondamentaux de la Démocratie et de l'Etat de droit;
- Au regard des acteurs protagonistes, à savoir, le Président de l'Assemblée Nationale, le Pr Mamadou KOULIBALY, lequel a porté une accusation publique contre le Ministre de l'Intérieur, Désiré TAGRO, pour lequel l'enquête a été élargie au Premier Ministre Guillaume Soro, la FIDHOP note que c'est l'Etat lui-même qui est mis en cause par eux-mêmes qui sont censés le diriger, en vue d'apporter du bonheur aux populations. Au plan purement politique, c'est une affaire à prendre très au sérieux.
- Aussi, en vertu de la Constitution ivoirienne du 1 er août 2000, en son Article 26, qui dit:
" Tout citoyen, investi d'un mandat public ou chargé d'un emploi public ou d'une mission de service public, a le devoir de l'accomplir avec conscience. Loyauté et probité ".
Sommes-nous en droit aujourd'hui de nous interroger sur la loyauté et la probité de ceux qui nous dirigent.
- Cependant, en ce qui concerne l'enquête conduite par le Procureur de la République Raymond TCHIMOU et son équipe, sans mettre en doute la compétence et le professionnalisme des enquêteurs, nous émettons de fortes réserves quant aux résultats de leurs investigations. Pour nous, tant que le Ministre Désiré TAGRO sera en poste, les conditions du déroulement d'une enquête objective ne seront pas réunies; à moins d'une surprise.
Mais en même temps, la voie de l'enquête parlementaire est disqualifiée. Non seulement parce que le principal accusateur est le Président du Parlement, c'est lui qui a suscité cette enquête, pour sans doute confirmer ses accusations; mais en plus, il y a quelques mois, des Députés de l'opposition ont eux-mêmes vilipendé cette respectable Institution qu'est l'Assemblée Nationale, sous le prétexte que leur législature était venue à son terme. Il nous parait donc malsain qu'ils veuillent utiliser le Parlement pour régler leur problème politique.
Pour toutes ces raisons, la FIDHOP préconise plutôt une commission d'enquête indépendante; comme ce fut le cas dans les années 90-91, lors de la descente des militaires dans la cité universitaire de Yopougon, ou plus récemment en 2005, suite au déversement des déchets toxiques dans la ville d'Abidjan.
- Toutefois, quelle que soit l'issue de cette affaire, c'est le peuple de Côte d'Ivoire qui devra sortir vainqueur! Car cette affaire aura eu le mérite d'éveiller la conscience des populations et de mettre le Chef de l'Etat, " détenteur exclusif du pouvoir exécutif ", devant ses responsabilités, quant à la loyauté et à la probité de ceux avec qui il gouverne la Côte d'Ivoire depuis maintenant dix ans.
Enfin, pour la FIDHOP, à partir de "l'affaire Désiré TAGRO", les populations vivant en Côte d'Ivoire doivent définitivement prendre la résolution de ne plus jamais payer de l'argent, ni aller voir des personnalités, pour avoir accès à un emploi public ou privé, car elles y ont droit.
IV. LA PRESIDENTIELLE EN 2010 !
La FIDHOP soutient que si l'élection présidentielle n'était pas organisée en 2010, ce serait le chaos en Côte d'Ivoire!
1. Du processus électoral
Interrompu depuis l'affaire BEUGRE MAMBE en février dernier, le processus électoral semble avoir redémarré avec l'opération de vérification de la liste électorale provisoire, depuis le 21 juin 2010. Cependant, cette phase rencontre une fois de plus des obstacles et l'on peut dire que le processus est actuellement en panne.
Dans le même temps, l'encasernement des ex-combattants des Forces Nouvelles, qui est une étape décisive pour l'aboutissement du processus électoral, n'est toujours pas réalisé, faute de moyens, dit-on, alors que la rébellion maintient toujours une caisse parallèle en marge de l'Etat.
Conséquence: la Commission Electorale Indépendante (CEI), qui se laisse phagocyter, voire manipuler par la Primature, n'a toujours pas publié la liste électorale définitive, ni fixé la date de l'élection présidentielle.
Même le Cadre permanent de concertation inter ivoirien organisé le Mercredi 30 juin au Palais présidentiel à Abidjan, entre le Président de la République Laurent GBAGBO, M. Henri Konan BEDIE, le Dr Alassane Dramane OUATTARA et M. Guillaume Soro, en présence du Président de la CEI, SEM Youssouf BAKAYOKO et de M. Boureima BADINI représentant le Facilitateur Blaise COMPAORE, a encore accouché d'une souris.
Par ailleurs, une autre conséquence logique de la prolongation interminable du processus électoral, se fait jour. Il s'agit de la réouverture ou non du dépôt des candidatures. Cette préoccupation nous parait tout à fait légitime, vu que le Code électoral prévoit le dépôt des candidatures 45 jours avant l'élection. Aujourd'hui, environ un an après la publication de la liste des candidats, il se peut qu'il y en ait parmi eux qui veuillent désister; tout comme il peut y avoir d'autres citoyens ivoiriens qui aient pris la décision d'aller à cette élection présidentielle. Nous pensons que le Conseil Constitutionnel devrait accueillir favorablement une telle requête.
Mais " à trop tirer sur la corde, on finit par la casser! "
C'est pourquoi, face à l'enlisement du processus électoral, qui consacre depuis cinq ans, la violation du droit du Peuple souverain de Côte d'Ivoire de décider par lui-même du choix de ses dirigeants, la FIDHOP projette les deux actions ci-après décrites.
2. Deux actions pacifiques d'envergure
SI D'ICI LE 7 AOÛT 2010, LA DATE DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE N'EST PAS CONNUE, LA FIDHOP APPELLE TOUS LES IVOIRIENS ET TOUS CEUX QUI AIMENT LA CÔTE D'IVOIRE, A UN DEUIL NATIONAL ET A UN SIT-IN POPULAIRE A LA PLACE DE LA REPUBLIQUE.
- UN DEUIL NATIONAL, qui sera symbolisé par des bandeaux noirs partout dans la ville d'Abidjan le 7 août, est un signe fort pour exprimer;
- - La négation de la souveraineté et de la liberté du Peuple ivoirien: donc pas d'indépendance à célébrer avant l'élection présidentielle (les festivités du cinquantenaire devraient par conséquent être reportées) ;
- La mort de la démocratie en Côte d'Ivoire, par la faute de la classe politique ivoirienne, avec ses alliés: les Forces Nouvelles;
- La mort de l'Accord Politique de Ouagadougou (APO), car le Cadre Permanent de Concertation (CPC), composé du Président Laurent GBAGBO, de l'ex-Président Henri Konan BEDIE, de l'ex-Premier Ministre Alassane Dramane OUATTARA, de l'actuel Premier Ministre Guillaume Soro et du Facilitateur Blaise COMPAORE, aura échoué.
- UN SIT-IN POPULAIRE à la place de la République, le 7 août, pour dire: - NON! à la prise en otage du Peuple ivoirien par la classe politique;
- NON! à la prise en otage de la Côte d'Ivoire par la rébellion, dont les responsables sont payés sur le budget de l'Etat, alors qu'ils détiennent toujours leurs armes et continuent de confisquer une partie des ressources du pays;
- NON! au laxisme et à l'immobilisme de la CEI, qui refuse de prendre ses responsabilités;
- NON! à la mauvaise Gouvernance: à la corruption; au népotisme; au tribalisme et au clientélisme au sommet de l'Etat et dans l'Administration ivoirienne;
- NON! aux agressions et attaques dont sont souvent victimes des défenseurs des Droits de l'Homme.
En conséquence de tout ce qui précède, la FIDHOP exige ce qui suit.
EXIGENCES DE LA FIDHOP
La FIDHOP exige:
1. La fixation par la CEI et avant le 7 août 2010 de la date de l'élection présidentielle et l'affichage de la liste électorale définitive;
2. L'encasernement sans délai et sans conditions des ex-combattants des Forces nouvelles et des groupes d'auto-défense, et l'unicité des caisses de l'Etat;
3. La mise en place d'un Cadre Permanent de Concertation élargi à tous les candidats de la présidentielle et à la Société civile;
4. La démission immédiate ou la suspension du Ministre de l'Intérieur Désiré TAGRO de ses fonctions, en vue de permettre une enquête plus objective et crédible: le Chef de l'Etat doit privilégier l'intérêt de la Côte d'Ivoire par rapport à celui de sa famille politique;
5. La mise en place d'une commission d'enquête indépendante pour la moralisation de la Vie publique, dite "Commission Etat Propre" (C.E.P), avec pour mission d'enquêter sur tous les dossiers de corruption et de détournement massif de deniers publics à l'issue d'une telle enquête, si les accusations portées contre le Ministre TAGRO étaient infondées, la FIDHOP exigera sa réhabilitation et la démission du Président de l'Assemblée Nationale), et la mise en place de la Haute Cour de Justice;
6. La prise en charge totale, par l'Etat de Côte d'Ivoire, des soins du membre de l'APDH qui a été victime d'une agression armée à Odienné et la protection accrue des défenseurs des Droits de l'Homme sur toute l'étendue du territoire ivoirien;
7. Le dédommagement conséquent de toutes les victimes des inondations pour lesquelles la responsabilité de l'Etat de Côte d'Ivoire est irréfutablement engagée, comme c'est le cas à la Riviera Palmeraie, et la révision complète du plan ORSEC.
Au nom de la FONDATION IVOIRIENNE POUR L'OBSERVATION ET LA SURVEILLANCE DES DROITS DE L'HOMME ET DE LA VIE POLITIQUE, en abrégé: FIDHOP, je vous remercie.
Fait à Abidjan, le 13 juillet 2010
Dr BOGA Sako Gervais