Adou Rabé, président de la Commission électorale indépendante locale d’Abobo I, est accusé de vol par ses collègues commissaires. Ils lui reprochent d’avoir vendu les quelque 300 tableaux destinés à l’affichage des listes électorales dans les 32 centres d’Abobo I. Cette charge a été retenue au cours d’une réunion extraordinaire qui s’est tenue le 12 juin dernier au siège de la commission. Saisi par des pétitionnaires de la disparation des listes électorales dans certains centres lors du précontentieux du 10 mai, des commissaires ont demandé une rencontre des membres du bureau pour plancher sur la question. Selon les indiscrétions, à cette rencontre, Adou Rabé a reconnu les faits. Il a soutenu avoir, au préalable, informé le président de la Commission départementale, Sanogo Tidiane. Acculé par les commissaires, il endossera la responsabilité de la vente des tableaux. “J’ai pris seul la décision. Je suis parti en mission. Je n’avais d’argent. J’ai pris les contre-plaqués et je les ai vendus”, a-t-il avoué, selon des commissaires. Les commissaires ont condamné, dans leur majorité, l’attitude de leur président. “C’est regrettable. Ces tableaux, nous les devons au Pnud, et ils doivent servir à l’affichage de la liste définitive”, a soutenu un commissaire. Un autre a estimé qu’il s’agit d’une faute lourde, qui ne saurait être justifiée, par les raisons avancées par Adou Rabé. “Le président Adou évoque des raisons financières. Mais si, pour un travail, on ne me donne pas les moyens, je n’y vais pas !”, dira-t-il. Après les débats, les membres du bureau de la Commission électorale indépendante ont décidé de débarquer Adou Rabé qui n’assumera plus ses fonctions de président de la Cei locale d’Abobo 1. La décision a été notifiée au concerné par un courrier. Joint par téléphone, hier jeudi, pour avoir sa version des faits, Adou Rabé a refusé de s’expliquer. “En tant que commissaire, nous sommes astreints à l’obligation de réserve. Nous sommes mal placés pour vous recevoir. Pour tout le respect que j’ai pour vous et pour votre métier, je souhaite que vous vous adressiez à nos supérieurs”, a-t-il déclaré. Dans notre quête de recherche de la vérité, nous avons joint une connaissance du superviseur, Mme Koné épouse Touré Awa. Celle a pris nos coordonnées et promis de nous rappeler. Mais, jusqu’au moment où nous bouclions, nous n’avions pas reçu son coup de fil. La situation a engendré une crise au sein de la commission locale d’Abobo 1. En effet, Adou Rabé s’oppose à la décision des commissaires, alors qu’elle est soutenue majoritairement par les membres de ladite Cei. “Je ne peux pas être démis tant que mon parti et la Commission centrale n’auront pas entériné cette décision. Donc je demeure membre de la Commission”, soutient-il. Dans ces conditions, selon des commissaires, la liste électorale définitive ne pourra pas être affichée. “Si nous n’affichons pas de liste dans les centres, nous aurons un mouvement incontrôlable le 20 juillet prochain”, a indiqué un responsable de la Commission. Selon des indiscrétions, le président de la commission départementale soutient Adou Rabé parce qu’il est comme lui militant du Rdr. Même s’il reconnaît que le président Adou a fauté, il s’insurge contre le fait qu’il soit débarqué. Ainsi avance-t-il que, dans cette situation, l’homme devrait être blâmé, averti, avant d’être débarqué. Ce que les commissaires contestent dans la mesure où, c’est une faute lourde. César Ebrokié
Politique Publié le vendredi 16 juillet 2010 | Notre Voie