Le bras de fer entre Bédié et Banny pour le contrôle du Pdci semble avoir tourné en faveur du premier. En témoigne la rencontre du samedi 31 juillet 2010 à la maison du Pdci à Cocody entre Bédié et ses jeunes, qui a drainé un monde fou. En témoignent également les nombreux messages de soutien que le président du Pdci a reçus des leaders des jeunes les plus représentatifs son parti. Qu’il s’agisse du président de la Jeunesse du Pdci, Kouadio Konan Bertin alias KKB, du président de la Fondation Espoir du Pdci, Coulibaly Zié Daouda, du président du Forum du Pdci, Atsé Jean Claude ou encore du président des mouvements et associations de soutien au Pdci, Williams Koffi, tous ont réaffirmé leur engagement aux côtés du Sphinx de Daoukro. Même Jean Louis Abonoua, considéré comme le « bon petit » de Charles Konan Banny », a juré fidélité au capitaine du navire Pdci. Une situation qui a conforté Henri Konan Bédié dans son rôle de « candidat indéracinable » du Pdci à l’élection présidentielle. D’ailleurs, d’une voix tonique, il le fera savoir quand il revient sur la décision du bureau politique du Pdci du 14 juillet dernier. Décision qui l’a renforcé dans sa mission de conduire son parti à la prochaine élection présidentielle. « Vous connaissez les résultats de cette réunion qui a conclu au fait qu’il n’y aurait pas de congrès avant les élections et qu’il n’y aurait pas d’autres candidatures du parti en dehors de celle d’Henri Konan Bédié », a lâché, avec un brin de satisfecit, le leader du Pdci, assisté par son épouse et les cadres de son parti politique. Rassuré par la mobilisation et les messages d’allégeance, Bédié a mis ses jeunes en mission parce qu’il croit que la tenue de la présidentielle est imminente. « Notre rencontre de ce jour était absolument nécessaire. Elle va surtout me permettre de vous donner une feuille de route, pour les quelques mois qui nous séparent de l’élection présidentielle, maintenant que l’ordre a été instauré dans nos rangs », a-t-il déclaré. Pour Bédié, les jeunes qui constituent le fer de lance de son parti, doivent mouiller le maillot en descendant dans leurs bases pour sensibiliser leurs camarades. « Les meetings sont certes nécessaires, mais votre action sera plus efficace si vous engagez un véritable corps à corps avec les différentes cibles que vous encadrez. En l’espèce, le porte-à-porte ou les réunions par petits groupes paraissent plus utiles », a conseillé l’orateur. Avant de laisser la parole aux leaders des mouvements et associations de jeunes du Pdci.
Y.DOUMBIA
Légende : Henri Konan Bédié peut dormir tranquille au regard des messages de soutien qu’il a reçus des jeunes de son parti
ENCADRE : Abonoua lâche Banny pour Bédié
Les leaders des mouvements et associations des jeunes proches du Pdci qui ont pris la parole samedi dernier, ont tous réaffirmé leur soutien à Bédié. Le plus surprenant d’entre eux est sans conteste Abonoua Jean Louis alias « Empirus », connu pour être par le passé un proche de Banny. « J’ai dit à Banny qu’il y avait deux sortes de reconnaissance, celle du ventre et celle de l’idéologie. Quand j’ai entendu des rumeurs sur sa candidature, je lui ai dit « papa, quitte dans ça » parce que tu m’as nourri, hébergé et tu veux m’envoyer au sacrifice inutile alors qu’il y a de jolies nanas. J’ai demandé à Banny s’il était candidat, il m’a répondu qu’il n’est pas candidat », a indiqué « Empirus », avant de poursuivre : « je lui ai dit : j’irai dire à tout le monde que Charles Konan Banny n’est pas candidat. Il est resté muet et je lui ai dit que je m’en vais parce que qui ne dit rien consent. C’est pourquoi je vais Kouman (parler en Malinké) ». Pour M Abounoua, dont le discours particulièrement long et confus avait commencé par exaspérer l’auditoire, il ne faut pas en vouloir à Banny. « Ne jetez pas la pierre à Banny. Que celui qui n’a pas péché lui lance la première pierre », a-t-il déclaré, avant d’inviter le président Bédié à « tendre la main à son frère Banny parce que chacun a son ambition ». Outre Abonoua, les autres leaders d’association ont développé leur stratégie pour aider Bédié à revenir au pouvoir. Si pour Koffi Williams, l’élection de Bédié passe par la solidarité de ses cadres et la mise à la disposition des jeunes de moyens pour battre campagne, pour Atsé Jean Claude, il faut multiplier les rencontres de proximité pour le retour du Pdci au pouvoir. « Nous invitons le président Bédié le 11 septembre prochain au stade Félix Houphouët-Boigny, à un grand meeting pour dire au camp présidentiel qu’il y a quelque chose en face », a lancé le président du Forum du Pdci. Pour le président de la Fondation Espoir, Coulibaly Zié Daouda, le retour de Bédié aux affaires passera par des actions de sensibilisation et de désintoxication. C’est pourquoi, en plus des actions posées par sa Fondation pour booster l’image de Bédié, il compte organiser une caravane de projection de films sur les réalisations du candidat du Pdci au moment où il était président de la République. Zié Daouda compte également mobiliser, par un système de réception de dons, un milliard fcfa pour aider Henri Konan à battre sa campagne. Le clou de ses actions sera le festival politico-culturel qui se déroulera à la place Ficgayo de Yopougon ; festival au cours duquel Bédié viendra remettre les prix aux meilleurs artistes du concept « Djagassa » qu’il a lancé.
Y.DOUMBIA
Légende : Ces leaders des jeunes du Pdci ont tous exprimé à Bédié leur engagement à le porter au pouvoir
Code ph : Zié Daouda ; KKB ; Empirus
Coulisses
Une cérémonie soporifique
La rencontre du samedi a été vraiment longue, avec des interventions parfois ennuyantes à tel point que les bâches ont commencé à se vider avant la fin de la cérémonie qui a débuté à partir de 10h pour finir à 14h50.
La voix qui a agacé les militants
La porte-parole des jeunes filles du Pdci-Rda, Virginie Emile a suscité de vives réactions au sein des militants. Sa voix fluette et cassée a été un handicap sérieux pour elle face à la foule de militants qui émettaient des cris de désapprobation pendant son discours.
Le sigle du Rhdp bafouillé
L’un des délégués du Pdci de la commune de Cocody, N’Gouan Aka Mathias a bafouillé quand il s’est agi pour lui de définir le Rhdp. Là où il fallait dire Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, il a d’abord dit Rassemblement de la démocratie et la paix, Rassemblement pour la paix et des démocraties avant de dire Rassemblement pour la démocratie et la paix. En dépit de ses efforts, il n’a pu donner la vraie signification du Rhdp
Une sélection de Y.D
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