«Si le gouvernement veut suivre la Commission électorale indépendante (CEI) dans ses contradictions internes et sa lenteur dans le processus électoral, les élections n’auront même pas lieu en 2012 », faisait remarquer, lundi 2 août 2010, un conseiller spécial du Premier ministre. Le proche collaborateur de Guillaume Soro, avec qui nous avons échangé hier après-midi, a indiqué que le torchon brûle entre le gouvernement et la Commission électorale indépendante (CEI). A l’origine, l’épineuse question de la date des élections. Alors que le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo et son Premier ministre attendent de la part de la CEI, ce depuis plusieurs semaines déjà, des propositions de dates en vue de l’élection présidentielle prochaine, les membres de l’Institution n’arrivent pas à s’accorder, en leur sein, sur la question. La CEI reste, en effet, minée par des antagonismes internes à n’en point finir. La volonté affichée du président Youssouf Bakayoko ‘’d’aller vite aux élections’’ se heurte au refus du noyau dur constitué par des anciens de l’Institution. Les sons discordants au sein de la CEI font trainer davantage le processus électoral. Le contentieux judiciaire débuté le 20 juillet 2010 pour durer 10 (dix) jours (Cf le communiqué de la CEI du 16 juillet 2010) a pris officiellement fin. Mais des membres de la Commission électorale indépendante – ceux qui véritablement tiennent cette structure - auraient décidé de proroger pour encore vingt (20) jours voire plus, la période du contentieux judicaire. A l’allure où vont les choses, la liste électorale définitive, attendue par le président de la République et le Premier ministre pour communiquer sur les dates des élections, ne sera pas disponible dans ce mois d’août. Au regard de cette situation, Soro a décidé de prendre les choses en main, quitte à court-circuiter la CEI qui ne semble pas pressée d’organiser l’élection présidentielle. Selon le conseiller du Premier ministre avec qui nous avons échangé hier, des techniciens de la Primature sont à l’œuvre pour faire avancer les choses. Ils travaillent sur les probables dates des élections mais aussi et surtout sur la cartographie électorale que la CEI n’aurait pas jusque-là. «La CEI n’est pas pressée d’organiser les élections et elle le prouve chaque jour. C’est pourquoi le Premier ministre va prendre ses responsabilités pour faire avancer les choses », a confié le conseiller du chef du gouvernement. Pour avoir juré, la main sur le cœur, qu’il organiserait les élections avant la fin 2010, Guillaume Soro n’entend pas se laisser emporter par la cacophonie qui règne à la CEI. Samedi dernier à Ferké, le ministre Konaté Sidiki, un proche du Premier ministre, déclarait que ‘’s’il n’y a pas d’élection en 2010, c’est que Soro aurait échoué’’. Le Premier ministre veut, au fond, tenir la promesse faite aux Ivoiriens d’organiser l’élection présidentielle avant la fin de l’année en cours. Pour cette seule raison, Soro ne permettrait pas à la CEI de faire trainer davantage l’échéance présidentielle. Selon nos sources, des techniciens du gouvernement sont à la tâche, question de booster le processus électoral.
TRA BI Charles Lambert
Photo : Soro et Youssouf Bakayoko
Légende : Le Premier ministre Soro maintient la pression sur la CEI de Youssouf Bakayoko.
TRA BI Charles Lambert
Photo : Soro et Youssouf Bakayoko
Légende : Le Premier ministre Soro maintient la pression sur la CEI de Youssouf Bakayoko.
