Dans le ciel nuageux des élections présidentielles en Côte d'Ivoire, reportées, cinq fois déjà, apparaissent, aujourd'hui, quelques éclaircies, qui laissent penser que la date du scrutin est proche. Un consensus semble, en ce moment, se dégager autour du mois d'octobre. L'opposition ivoirienne veut que les élections présidentielles, sans cesse reportées depuis la fin du mandat du président Laurent Gbagbo en 2005, se tiennent « au plus tard en octobre ». « Nous espérons que le scrutin se tiendra dans les toutes prochaines semaines, au plus tard en octobre prochain », a espéré Alassane Ouattara à la presse, à l'issue d'un entretien avec le patron du Pdci-Rda, l'ancien président Henri Konan Bédié, au domicile de ce dernier à Abidjan. Lors d'une réunion, le 30 juin 2010, le président Gbagbo, le Premier ministre Soro Guillaume. MM. Bédié et Ouattara avaient convenu de se revoir au cours des semaines suivantes pour fixer la date du premier tour de la présidentielle, a souligné l'ex-chef du gouvernement. Cette réunion aura lieu dans les tous prochains jours. « Je souhaite que ce soit cette semaine », a-t-il ajouté, estimant qu'il n'y a plus de raisons de ne pas fixer la date du scrutin. La mouvance présidentielle se trouve également dans la même dynamique, si on en croit les dernières déclarations de ses principaux leaders. « Nous souhaiterions que l'élection présidentielle se tienne en octobre », a déclaré le 22 juillet dernier Dr Issa Malick Coulibaly, directeur de campagne du président du candiat Laurent Gbagbo en juillet dernier. La Côte d'Ivoire fête cette semaine le cinquantenaire de son indépendance, obtenue le 7 août 1960. Une phase de traitement des contentieux sur la liste électorale provisoire de quelques 5,7 millions d'inscrits est en cours, en vue de parvenir à une liste définitive. Son élaboration a donné lieu à de multiples polémiques voire des violences en février dernier. Le camp présidentiel avait accusé l'opposition d'avoir truffé la liste de « fraudeurs de nationalité » ; une question au cœur de la crise ivoirienne. « Toutes les questions sont pratiquement réglées », a toutefois précisé le directeur national de campagne du président Laurent Gbagbo, le 22 juillet, lors d'un meeting à Tabou. Stephane Kipré, président des nouvelles générations (Ung), un autre parti de La mouvance présidentielle déclarait à ce sujet : « allez y dire partout, chers parents que l'Ung veut les élection le 31 octobre 2010 ». Le président Gbagbo n'a pas cessé d'affirmer la nécessité d'organiser les élections cette année. A Ferkéssédougou, le samedi 31 juillet dernier, le ministre Konaté Sidiki, membre influent des Forces nouvelles a également fait une déclaration pour insister sur la nécessité d'organiser les élections cette année. Le ministre Konaté Sidiki a dit exactement qu'il y avait deux problèmes à régler pour sortir de la crise. « Le premier est que pour l'élection présidentielle tout le monde devrait être candidat. Personne ne devrait être exclu. Il a estimé qu'aujourd'hui ce problème est réglé. Le second concernait les pièces d'identités et cartes d'électeurs sur la base d'une liste électorale inattaquable. Ce problème est également en voie de trouver une solution définitive », lit-on dans un communiqué du service communication de l'ex porte-parole de la rébellion. Pour lui, sans élection cette année, l'accord politique de Ouagadougou sera discrédité. En dépit de la fin des hostilités et de la signature de l'accord de Ouagadougou en 2007, le pays reste coupé en deux. Au delà du contentieux électoral qui semble connaître une certaine accalmie avec la publication de la liste électorale provisoire, la question du désarmement des ex-combattants risque de ressurgir. Certes, le consensus semble se dégager autour de la date des élections mais des inquiétudes demeurent. Après de multiples reports des élections présidentielles, nous devons nous garder d’être euphoriques. La prudence doit rester la règle même si nous avons quelques raisons d'être optimistes.
Amos BEONAHO
Amos BEONAHO