Les deux ténors du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Dr Alassane Dramane Ouattara et M. Henri Konan Bédé se sont lancés dans une série de rencontres dont les objectifs visent à arracher la date du premier tour de la présidentielle, au plus tard en octobre prochain, à Laurent Gbagbo et par ricochet, à la Commission électorale indépendante ( Cei). C’est la Cei, en charge de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire qui fait une proposition de date au gouvernement qui l’entérine. Mais, depuis quelque temps, une épaisse brume semble envelopper cette structure. Cet état de fait inquiète, au plus haut niveau, l’opposition. Et ses leaders ne cachent plus leur impatience. ADO et Bédié semblent ne plus vouloir s’accommoder d’un autre report. C’est pourquoi, ils donnent de la voix afin que Laurent Gbagbo lâche du lest et que les élections se tiennent dans les deux mois à venir, c`est-à-dire en Octobre. D’ailleurs, c’est ce qu’a déclaré, avant-hier lundi 02 aout 2010, le président du Rassemblement des républicains ( Rdr). "Nous espérons (que le scrutin se tiendra) dans les toutes prochaines semaines, au plus tard en octobre prochain", a dit l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny, à l`issue d`un tête à tête avec l`ancien président Henri Konan Bédié, président du parti démocratique de Côte d’Ivoire, au domicile de ce dernier. Lors d`une réunion le 30 juin dernier, le président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro ainsi que MM. Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara, dans le cadre du Cpc (Cadre permanent de concertation), tenue au palais présidentiel en présence de M. Badini Bouréïma représentant du Facilitateur, avaient convenu de se revoir au cours des semaines suivantes "pour fixer la date" du premier tour de la présidentielle. Mais cette rencontre tarde à se tenir pour des raisons inexpliquées. Cette réunion, les leaders du Rhdp souhaitent qu’elle se tienne "dans les tous prochains jours » a dit Ouattara. « Je souhaite que ce soit cette semaine", a-t-il ajouté, estimant « qu’il n`y a plus de raisons » de ne pas fixer la date du scrutin. Ouattara et Bédié estiment que la Côte d’Ivoire est, aujourd’hui, dans une situation idéale, pour aller aux élections. Ils font prévaloir l’encasernement des Forces nouvelles, intervenu récemment à Korhogo, comme étant l’un des indicateurs de la normalisation du pays pouvant conduire aux élections. En plus, la phase de traitement des contentieux sur la liste électorale provisoire de quelque 5,7 millions d`inscrits prendra fin cette semaine sur toute l’étendue du territoire national. Elle devrait parvenir à une liste définitive et à la fabrication des cartes d’identité et d’électeurs. Dès lors, la voie des élections présidentielles serait grandement ouverte. Le Rhdp intensifie la pression sur Laurent Gbagbo qui bouclera en octobre 2010, dix ans de pouvoir à la faveur d`un deuxième "mandat" contesté, de ne plus s’offrir un troisième, sans élection. C’est pourquoi, ils font feu de tout bois pour obtenir, cette année ces élections présidentielles sans cesse reportée depuis la fin du mandat du président Laurent Gbagbo en 2005. Le mois d’Octobre est au centre de tous les pronostics. La Côte d’Ivoire pourrait, si elle organisait ces élections dans cette période, renouer avec le cycle normal des scrutins qui se tiennent traditionnellement au mois d’octobre depuis 1965.
Armand B. DEPEYLA
Armand B. DEPEYLA
