La semaine en cours pourrait être décisive pour le processus électoral. Un conseil des ministres extraordinaire se dessine à Yamoussoukro demain, selon une source bien informée. Même si l'ordre du jour n'a pas été rendu public, tout laisse croire qu'il pourrait examiner un projet de décret sur la date de l'élection présidentielle. A condition que la Commission électorale indépendante (CEI) communique au gouvernement ses propositions dans ce sens.
Une certaine effervescence est déjà palpable au sein de la classe politique. Le Premier ministre, Guillaume Soro, a ainsi rencontré le président de la Cei, Youssouf Bakayoko, mardi. Rien n'a filtré de ce tête-à-tête. L'on devine aisément que la question de la date a été abordée. Car, selon nos sources, le président de la République a demandé au Premier ministre d'accélérer le processus. Est-ce ce message qui a été transmis au patron des élections hier ? Il faut noter que les deux têtes de l'exécutif ne cachent plus un certain agacement face aux pics de l'opposition qui ne rate aucune occasion pour leur faire porter le chapeau des retards. Lundi, au sortir d'une réunion avec son homologue du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, le président du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Ouattara a encore chargé : « Ce n'est pas moi qui fixe la date de l'élection présidentielle. Je pense que cela dépend du chef de l'Etat et du Premier ministre. »
Une petite phrase peu appréciée du côté du Palais. « Ils font semblant d'ignorer que ce sont eux qui contrôlent la Cei. Le président est du PDCI, l'un des quatre vice-présidents du RDR et un autre est issu du Mouvement des forces d'avenir(MFA), leur allié. Et, c'est cette structure jalouse de son indépendance qui a l'entière responsabilité de proposer une date au président de la République qui l'entérine », peste un conseiller du chef de l'Etat.
La conséquence de cet agacement, c'est la décision de l'exécutif d'exiger du président de la Cei, non seulement une date pour le premier tour, mais surtout un chronogramme électoral. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro veulent visiblement mettre toutes les institutions devant leurs responsabilités. Il ne serait donc plus question d'aller discuter d'une date dans le cadre du dialogue républicain qui avait été noué avec les deux leaders de l'opposition, MM. Bédié et Ouattara. Il y a de fortes chances que le président de la Cei convoque le bureau et la commission centrale de l'institution à l'effet de satisfaire à cette exigence pressante. Selon une source proche de la commission centrale, elle s'est réunie hier après la réunion du bureau lundi. Les commissaires se retrouvent aujourd'hui au siège de l'institution. Si la fumée blanche apparaît, Gbagbo n'aura plus qu'à signer le décret jeudi, dans la capitale. Juste à temps donc pour la fête du cinquantenaire, samedi prochain.
Kesy B. Jacob
Une certaine effervescence est déjà palpable au sein de la classe politique. Le Premier ministre, Guillaume Soro, a ainsi rencontré le président de la Cei, Youssouf Bakayoko, mardi. Rien n'a filtré de ce tête-à-tête. L'on devine aisément que la question de la date a été abordée. Car, selon nos sources, le président de la République a demandé au Premier ministre d'accélérer le processus. Est-ce ce message qui a été transmis au patron des élections hier ? Il faut noter que les deux têtes de l'exécutif ne cachent plus un certain agacement face aux pics de l'opposition qui ne rate aucune occasion pour leur faire porter le chapeau des retards. Lundi, au sortir d'une réunion avec son homologue du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, le président du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Ouattara a encore chargé : « Ce n'est pas moi qui fixe la date de l'élection présidentielle. Je pense que cela dépend du chef de l'Etat et du Premier ministre. »
Une petite phrase peu appréciée du côté du Palais. « Ils font semblant d'ignorer que ce sont eux qui contrôlent la Cei. Le président est du PDCI, l'un des quatre vice-présidents du RDR et un autre est issu du Mouvement des forces d'avenir(MFA), leur allié. Et, c'est cette structure jalouse de son indépendance qui a l'entière responsabilité de proposer une date au président de la République qui l'entérine », peste un conseiller du chef de l'Etat.
La conséquence de cet agacement, c'est la décision de l'exécutif d'exiger du président de la Cei, non seulement une date pour le premier tour, mais surtout un chronogramme électoral. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro veulent visiblement mettre toutes les institutions devant leurs responsabilités. Il ne serait donc plus question d'aller discuter d'une date dans le cadre du dialogue républicain qui avait été noué avec les deux leaders de l'opposition, MM. Bédié et Ouattara. Il y a de fortes chances que le président de la Cei convoque le bureau et la commission centrale de l'institution à l'effet de satisfaire à cette exigence pressante. Selon une source proche de la commission centrale, elle s'est réunie hier après la réunion du bureau lundi. Les commissaires se retrouvent aujourd'hui au siège de l'institution. Si la fumée blanche apparaît, Gbagbo n'aura plus qu'à signer le décret jeudi, dans la capitale. Juste à temps donc pour la fête du cinquantenaire, samedi prochain.
Kesy B. Jacob