Fixation de la date du 1er tour de la présidentielle - Le RHDP fait du bruit pour rien

On l’a dit hier, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro n’arrêtent pas, depuis quelque temps, de mettre le feu sur la tortue CEI pour qu’elle bouge. Le faisant, ils veulent amener l’institution chargée des élections à accélérer le travail pour que l’élection présidentielle se tienne cette année. Le feu est si grand que, selon des informations de sources concordantes, la date du premier tour pourrait être connue cette semaine. Dès qu’il a appris l’information, le RHDP a mis en branle son réseau politique, de communication, de la société civile pour exiger que la date soit connue ici et maintenant. Depuis hier, ils sont allés plus loin pour demander que la date soit publiée avant samedi. Question de revendiquer plus tard, la paternité de la fixation de la date. Mais ils ne prendront personne à leur piège. On sait qu’ils étaient assis tranquillement chez eux, attendant la réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) qui, selon eux, devrait fixer cette fameuse date. Or, entre- temps, les choses ont tourné autrement et l’on va résolument vers la fin du suspense, avec l’annonce officielle de la date du premier tour de l’élection présidentielle qui pourrait intervenir avant la fin de la semaine. Pour ne pas donner l’impression à leurs militants de n’avoir joué aucun rôle dans cette affaire et de passer finalement aux yeux de ceux-ci comme des moins que rien, les leaders du RHDP font beaucoup de bruit comme des tonneaux vides. Ils disent ce qu’ils ne sont pas et ce qu’ils n’ont pas fait. Parfois, on se demande même s’ils veulent aller vraiment aux élections. Car, le sentiment qu’ils donnent est qu’ils cherchent plutôt à agacer l’exécutif pour que soit il se rétracte et attend de voir où va l’opposition soit il arrête carrément la pression qu’il met sur la CEI et les choses restent en l’état. Un statu quo qui, ne l’oublions jamais, arrange bien l’opposition qui, sans avoir gagné les élections, a la tête de beaucoup de ministères de souveraineté et de certaines institutions de la république. Une position qui lui permet de placer ses cadres à des postes de responsabilité inespérés mais aussi de faire vivre le parti sur le terrain. Une telle proie, on ne la lâche pas pour l’ombre. Pour rien au monde. Tel est l’état d’esprit de l’opposition ivoirienne. Que ceux qui veulent entendre et comprendre, entendent et comprennent. Abdoulaye Villard Sanogo