Déstabilisée par la crise militaro-politique, consécutive à une tentative de coup d'Etat manquée, muée en une guerre d'occupation en septembre 2002, la Côte d'Ivoire court après la paix et une stabilité politique, depuis 10 ans. Mais en fixant la date de la présidentielle pour le 31 octobre 2010, les dirigeants ivoiriens ont-il vraiment tiré le bon numéro ? Ils sont nombreux, les observateurs attentifs de la vie politique ivoirienne en général et les électeurs ivoiriens en particulier qui refusent de se laisser bercer par l'illusion que pourrait susciter cette autre promesse de la tenue de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire. Naturellement pour la simple et seule raison que les acteurs politiques ivoiriens nous ont habitués, dans ce pays, à des promesses qu'ils n'ont jamais tenues. Combien de fois de fois n'a-t-on pas fixé des dates pour cette échéance ? Combien de fois n'a-t-on pas reporté le scrutin présidentiel sans gêne ?
Il est clair qu'aujourd'hui, beaucoup d'efforts ont été faits pour que se tienne cette élection. Mais bien d'éléments, procédant d'un simple constat, ne rassurent pas encore le commun des électeurs ivoiriens. On est à moins de 85 jours du 31 octobre 2010, et aucun pas décisif n'a encore été posé dans le sens du désarmement effectif des ex-combattants de la rébellion qui, en réalité, contrôlent encore la moitié nord du pays. Or l'accord politique de Ouagadougou sur lequel s'appuie le processus de paix indique que le désarmement doit prendre fin, 60 jours avant la tenue des élections. Ce délai sera-t-il respecté ? Le Front populaire ivoire (Fpi, parti vainqueur de l'election de 2000 et formation politique d'origine du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo) fait d'ailleurs du désarmement un préalable à toute élection. Il n'entend pas céder sur ce point ainsi qu'il l'a toujours clamé. Autre inquiétude, c'est que la liste électorale définitive n'est pas prête encore moins les cartes d'électeurs et d'identité. Mais quand on aura passé cette étape, il est sûr que la distribution de ces cartes ne sera pas un jeu d'enfants parce que rien ne garantit qu'il n'y aurait pas des irrégularités qu'il faut rattraper ou corriger. Peut-on véritablement tenir cette période ?
Il est vrai que, grâce à la main tendue du chef de l'Etat, l'on est parvenu à un accord (Accord politique de Ouagadougou-Apo-) qui permet à la Côte d'Ivoire d'avancer vers des élections transparentes et ouvertes à tous. La Côte d'Ivoire est à l'orée des élections et l'Etat a consenti beaucoup d'efforts dans ce sens. La patience des Ivoiriens et les sacrifices auxquels ils ont été astreints ont également contribué favorablement à cette marche vers le bout du tunnel. Il apparaît donc évident que les élections restent l'ultime raison de la patience des Ivoiriens.
L'essentiel donc pour la Côte d'Ivoire ne réside pas dans les querelles de personnes, de jets de peaux de banane, les batailles de positionnement, le m'as-tu-vu et le dénigrement systématique. Mais dans les efforts de chaque citoyen, à quelque niveau qu'il se trouve, pour sortir la Côte d'Ivoire de l'impasse. L'organisation des élections, ainsi qu'on l'admet tous, s'impose comme le sésame d'une stabilité politique pour le pays. Espérons seulement qu'un événement, comme on sait en fabriquer en Côte d'Ivoire, ne vienne pas, ainsi que cela a toujours été le cas (les exemples sont légion et point n'est utile de les rappeler) à chaque fois que l'on tend vers la présidentielle, perturber cette dynamique.
Alain BOUABRE
Il est clair qu'aujourd'hui, beaucoup d'efforts ont été faits pour que se tienne cette élection. Mais bien d'éléments, procédant d'un simple constat, ne rassurent pas encore le commun des électeurs ivoiriens. On est à moins de 85 jours du 31 octobre 2010, et aucun pas décisif n'a encore été posé dans le sens du désarmement effectif des ex-combattants de la rébellion qui, en réalité, contrôlent encore la moitié nord du pays. Or l'accord politique de Ouagadougou sur lequel s'appuie le processus de paix indique que le désarmement doit prendre fin, 60 jours avant la tenue des élections. Ce délai sera-t-il respecté ? Le Front populaire ivoire (Fpi, parti vainqueur de l'election de 2000 et formation politique d'origine du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo) fait d'ailleurs du désarmement un préalable à toute élection. Il n'entend pas céder sur ce point ainsi qu'il l'a toujours clamé. Autre inquiétude, c'est que la liste électorale définitive n'est pas prête encore moins les cartes d'électeurs et d'identité. Mais quand on aura passé cette étape, il est sûr que la distribution de ces cartes ne sera pas un jeu d'enfants parce que rien ne garantit qu'il n'y aurait pas des irrégularités qu'il faut rattraper ou corriger. Peut-on véritablement tenir cette période ?
Il est vrai que, grâce à la main tendue du chef de l'Etat, l'on est parvenu à un accord (Accord politique de Ouagadougou-Apo-) qui permet à la Côte d'Ivoire d'avancer vers des élections transparentes et ouvertes à tous. La Côte d'Ivoire est à l'orée des élections et l'Etat a consenti beaucoup d'efforts dans ce sens. La patience des Ivoiriens et les sacrifices auxquels ils ont été astreints ont également contribué favorablement à cette marche vers le bout du tunnel. Il apparaît donc évident que les élections restent l'ultime raison de la patience des Ivoiriens.
L'essentiel donc pour la Côte d'Ivoire ne réside pas dans les querelles de personnes, de jets de peaux de banane, les batailles de positionnement, le m'as-tu-vu et le dénigrement systématique. Mais dans les efforts de chaque citoyen, à quelque niveau qu'il se trouve, pour sortir la Côte d'Ivoire de l'impasse. L'organisation des élections, ainsi qu'on l'admet tous, s'impose comme le sésame d'une stabilité politique pour le pays. Espérons seulement qu'un événement, comme on sait en fabriquer en Côte d'Ivoire, ne vienne pas, ainsi que cela a toujours été le cas (les exemples sont légion et point n'est utile de les rappeler) à chaque fois que l'on tend vers la présidentielle, perturber cette dynamique.
Alain BOUABRE