Les élections on le sait, sont fixées pour le dimanche 31 octobre. Mais face à cette énième date, les Ivoiriens observent l’incrédulité de Saint Thomas. Et c’est à raison, puisque les acteurs du marigot politique ivoirien ne sont pas à leur premier pronostic sur ce scrutin présidentiel. Des périodes, voire des dates ont été avancées, mais jamais respectées. Cette volte-face, ce petit calcul politicien, dure depuis près de 10 ans. La majorité silencieuse est fatiguée de ce tango à n’en point finir des tenants du pouvoir. Une sombre transition dans l’histoire de la Côte d’Ivoire n’a que trop duré. Certains fanatiques de la mouvance présidentielle exaspérés par l’attitude théâtrale de leur mentor, tel que Laurent Dona Fologo, oui ! Vous avez bien lu, Fologo, l’illustre père du sursaut national fidèle parmi les fidèles, du président Gbagbo, est lui aussi à bout de souffle face à cette non-tenue des élections. Il l’a exprimé à qui veut l’entendre, lundi dans une déclaration « Que les Forces Nouvelles (FN) soient totalement ou partiellement désarmées, la Côte d’Ivoire ira aux élections le 31 octobre car le pays a besoin d’avancer ». Des propos qui laissent transparaître la colère du président du Conseil Economique et Social contre le camp présidentiel qui exige comme préalable à la tenue des élections, le désarmement des ex-rebelles. Le président du Rassemblement pour le Progrès et la Paix a-t-il tourné le dos à ses employeurs ? Vraiment, tout porte à le croire avec cette sortie vigoureuse qui vient prendre le contre-pied de la position du camp présidentiel sur cette épineuse question du désarmement avant ou après les élections. Ne nous voilons pas la face, le caméléon de la politique made in Côte d’Ivoire, est en train de claquer la porte à son clan. Cela ne devrait d’ailleurs pas surprendre. Puisque avec le natif de Peguekaha, il fallait s’y attendre. A l’analyse, le président du Conseil Economique et sociale rejoint Mamadou Koulibaly dans les prises de positions.
Jerôme N’dri
Jerôme N’dri